Pas question d'un modèle ambulancier à deux vitesses pour le Québec; dénonce vigoureusement la CSAQ
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Corporation des services d’ambulance du Québec (CSAQ)15 sept, 2017, 10:00 ET
« L'entente de principe à laquelle les fonctionnaires du ministère de la santé sont arrivés avec Urgences-santé démontre clairement qu'ils comptent établir deux catégories de paramédics au Québec. Avec deux catégories de paramédics vient deux catégories de citoyens. Or, la CSAQ, qui a toujours milité pour l'amélioration de la qualité des services, ne peut accepter une telle situation et demande encore une fois au ministre de la santé de rappeler ses fonctionnaires à l'ordre. »
Richard Thibault, responsable des communications et porte-parole de la CSAQ
QUÉBEC, le 15 sept. 2017 /CNW Telbec/ - C'est en ces mots que le responsable des communications et porte-parole de la Corporation des services d'ambulance du Québec (CSAQ), Richard Thibault, a initié un point de presse convoqué pour dénoncer l'insouciance affichée par les fonctionnaires du MSSS dans la conduite du renouvellement de l'entente qui lie le gouvernement au réseau ambulancier privé du Québec.
DEUX POIDS, DEUX MESURES
Au Québec, le réseau ambulancier repose sur deux composantes : Urgences-santé, qui est un organisme gouvernemental qui dessert la grande région de Montréal, et le réseau privé de compagnies d'ambulances qui dessert tout le reste du Québec. Depuis la fin de l'année dernière, le réseau privé est soumis à un décret qui fixe notamment le cadre administratif dans lequel les compagnies opèrent et les conditions de travail des paramédics.
Ce contrat impose des compressions de 120 millions $ sur trois ans et la CSAQ a identifié des coupes allant de 42% à 48% dans certains montants alloués aux avantages sociaux des paramédics, alors que ces derniers souhaitent une amélioration de leurs conditions de travail. Si le cadre administratif fait l'objet d'une contestation devant les tribunaux par la CSAQ, la négociation des conditions de travail revient uniquement, pour la première fois, aux seules entreprises privées qui agissent en fonction des paramètres imposés par les fonctionnaires du préhospitalier au ministère de la Santé. En effet, rappelons que le MSSS s'est retiré des négociations. Or, ce dernier se sert des compagnies privées d'ambulance pour réduire les conditions de travail des paramédics.
« Le ministre de la Santé a clairement dit qu'il n'y aurait pas deux catégories de paramédics au Québec. Or, c'est justement ce que ses fonctionnaires responsables du préhospitalier sont en train de fricoter dans son dos. Les membres de la CSAQ ne se feront pas complices de cette manigance et invitent le ministre Barrette à surveiller étroitement ce qui se passe à son insu et à rappeler ses fonctionnaires à l'ordre, » a poursuivi monsieur Thibault.
En effet, lors d'une récente rencontre de travail avec les fonctionnaires responsable du secteur préhospitalier tenue à la fin du mois d'août, les représentants de la CSAQ se sont fait dire que les conditions de travail des ambulanciers d'Urgences-santé seraient différentes de celles qui s'appliqueraient partout ailleurs au Québec. Pour la CSAQ, cette vision des choses est inacceptable.
« Urgences-santé n'est pas soumis au décret et les fonctionnaires du MSSS en ont profité pour offrir aux paramédics d'Urgences-santé des conditions de travail nettement plus avantageuses que celles qu'il nous force à imposer à nos propres employés. Nous avons déjà des difficultés à attirer et à retenir nos paramédics dans certaines régions du Québec avec les conditions actuelles. Qui plus est, nous ne pouvons accepter une industrie ambulancière à deux vitesses au Québec : celle qui œuvre à Montréal, avec un régime de relations de travail bonifié pour ses employés, et celle du reste du Québec avec un régime de conditions de travail réduit par rapport aux premiers. Ce régime à deux vitesses risque de porter atteinte à la qualité des services offerts à la population, il est inéquitable pour les citoyens en région et nous nous dissocions complètement de cette façon de faire. Pour nous, il n'est pas question qu'on joue dans ce film-là, » a poursuivi monsieur Thibault
L'OPTIMISATION DES INVESTISSEMENTS DANS LE PRÉHOSPITALIER
La CSAQ a déjà offert au ministre de la Santé de le rencontrer pour lui faire part de suggestions permettant de réaliser des économies potentielles afin de moderniser l'offre de soins et services au niveau préhospitalier sans pour autant nuire à la qualité des services auxquels la population est en droit de s'attendre. Malheureusement, cet appel est resté sans réponse.
Un exemple patent de gaspillage de fonds publics fait par les fonctionnaires du secteur préhospitalier du ministère de la Santé est relatif aux factures à payer lorsqu'un patient utilise l'ambulance. Dans le cadre du conflit de travail actuel de nos employés, différentes décisions du Conseil des services essentiels a permis au personnel paramédical de ne plus effectuer la facturation des transports ambulanciers. Il aurait été possible de contourner la difficulté en nous adressant directement aux établissements de santé pour obtenir les informations. Or, les directives émises par le ministère de la Santé font en sorte que les établissements de santé ne fournissent pas d'informations sur les patients transportés par les entreprises ambulancières pour les fins de facturation. Cela se traduit par une perte nette de 50 000 $ à 100 000 $ par jour en fonds publics puisque ultimement, ces sommes d'argent seront remboursées par le ministère aux compagnies ambulancières à la fin de l'année budgétaire en vertu du décret.
« Il y a maintenant 30 ans que nous travaillons à améliorer le réseau ambulancier au Québec pour en faire un des meilleurs et des plus efficaces au monde. Les fonctionnaires du ministère de la Santé responsables du préhospitalier sont en train de saper d'un coup nos efforts en faisant preuve d'insouciance et de négligence. Nous demandons encore une fois au ministre Barrette de les rappeler vigoureusement à l'ordre, » a conclu le porte-parole de la CSAQ.
SOURCE Corporation des services d’ambulance du Québec (CSAQ)
Source : Richard Thibault, responsable des communications et porte-parole de la CSAQ; Pour informations : Linda Giroux, Tél. : 418-681-4448, poste 231
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