MONTRÉAL, le 26 mai 2022 /CNW Telbec/ - La pandémie a brutalement mis au jour les carences du système de santé Québécois; les reports d'interventions chirurgicales font d'ailleurs de nouveau les manchettes. Les dysfonctionnements de notre système de santé découlent principalement de la pénurie de médecins, et l'absence de concurrence entre le privé et le public nuit à leur accessibilité. Une nouvelle publication de l'Institut économique de Montréal (IEDM) propose plusieurs façons d'améliorer l'accès aux soins de santé, notamment en faisant plus de place aux fournisseurs indépendants et en augmentant le nombre de médecins au Québec. Pour ce faire, il faudra que le Collège des médecins et le gouvernement mettre un terme à leur liaison intime.
En 2019, les pays de l'OCDE comptaient en moyenne 3,8 médecins par 1000 habitants, comparativement à 2,5 au Québec. Pour fermer cet écart, ce dernier devrait trouver environ 10 135 nouveaux médecins du jour au lendemain. « Compte tenu de la taille actuelle des cohortes universitaires, du petit nombre de médecins formés à l'étranger qui pratiquent ici, de l'âge des médecins et des départs à la retraite anticipés, il faudrait au Québec 37 ans pour atteindre la moyenne de l'OCDE de 2019. Les québécois ne peuvent pas se payer le luxe d'attendre si longtemps », explique Maria Lily Shaw, économiste à l'IEDM.
Déjà, plus de 20% de la population n'a pas accès à un médecin de famille, en il résulte alors des délais importants pour l'accès aux soins. La réponse du gouvernement au problème est souvent de dépenser plus d'argent ce qui n'est pas la mesure à prendre. « Avant même la pandémie de COVID-19, le Québec versait plus de 47 milliards de dollars dans le système de santé et ce montant ne cesse d'augmenter. Les dépenses du Québec dépassent déjà celles de la plupart des pays à revenu élevé de l'OCDE. Ce constat rend la pénurie de médecins encore plus déconcertante et sape sérieusement l'idée selon laquelle il suffirait d'ouvrir davantage les coffres de l'État pour régler le problème durablement », commente Krystle Wittevrongel, analyste des politiques publiques à l'IEDM.
Force est de constater que la relation trop intime entre le gouvernement et le Collège des médecins nuit présentement au bien-être des patients étant donné l'immense influence du Collège sur les décisions que prennent le gouvernement à l'égard des médecins. « Cette relation doit cesser afin de faciliter la mise en place de nouvelles solutions », lance Maria Lily Shaw.
« Par la suite l'utilisation plus judicieuse d'autres professionnels de la santé comme les infirmières praticiennes spécialisées et les pharmaciens, l'élimination les quotas d'admission dans les écoles de médecine et la simplification de l'entrée des travailleurs de la santé d'autres provinces, seront possibles », ajoute Krystle Wittevrongel.
« L'accessibilité est l'un des cinq piliers de la Loi canadienne sur la santé. Pour en respecter le principe et se donner un système de santé qui sert bien la population, Québec doit réfléchir à la meilleure façon d'augmenter le nombre de médecins dans la province. Compte tenu du fait que 91 % de la population juge nécessaire d'améliorer la capacité du système de santé, cela devrait être une de ses priorités absolues », conclut Maria Lily Shaw.
L'Institut économique de Montréal est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l'IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l'économie de marché et sur l'entrepreneuriat.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevue : Josée Morissette, conseillère principale en relations de presse, Cell. : 418 929-5291, [email protected]
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