Pénurie de postes en orthopédie - Rien de bien rassurant pour la relève médicale du Québec
MONTRÉAL, le 4 juin 2014 /CNW Telbec/ - « La nouvelle parue ce matin concernant trois postes d'orthopédistes qui ne pourront être comblés à la fin du mois au Québec ne nous surprend pas, a déclaré le Dr Joseph Dahine, président de la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ). Nous avions prédit ce problème pour plusieurs spécialités médicales et chirurgicales en 2010, alors que plusieurs d'entre elles montraient des signes de saturation imminente, notamment en chirurgie cardiaque - où nous avons déjà perdu des médecins faute de postes - et en chirurgie générale ».
L'an dernier, le ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, alors président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, avait nié cette situation. On constate aujourd'hui que ce n'est pas le cas. Alors que la région de Laval-Lanaudière connaît un boom populationnel important, on peine à répondre à ses besoins.
Selon les données dont dispose la FMRQ, le nombre de postes disponibles en orthopédie présentement au plan quinquennal, le plan régional d'effectifs médicaux (PREM) qui donne les prévisions jusqu'en 2015, dénombre 23 postes disponibles au terme du plan pour 23 médecins en formation. « Nous n'avons aucune marge de manœuvre, de poursuivre le Dr Dahine. Et cela ne tient pas nécessairement compte des médecins qui doivent revenir d'une formation complémentaire dans les prochaines années ».
« Nous sommes confrontés à un problème organisationnel, d'insister le président de la FMRQ. Nous n'avons pas assez d'argent pour répondre aux besoins de la population. Mais, ce qui est inquiétant, c'est que nous ne pouvons plus embaucher des médecins formés au Québec à grands frais par cette même population qui est en droit d'avoir accès à des services en temps opportun ».
Plusieurs problèmes ont été notés ces dernières années en lien avec la planification des effectifs médicaux. Les établissements ont la permission d'embaucher mais ne peuvent combler les postes faute d'avoir l'argent nécessaire pour ouvrir de nouveaux plateaux techniques (salles d'opération, laboratoires, personnel infirmier et technique). De plus, les établissements ne peuvent pas toujours garantir une pratique complète à des candidats faute de clientèle suffisante pour tous les médecins du service. Enfin, le Québec doit composer avec une variable inconnue : le taux d'attrition. En effet, le contexte économique fait en sorte que les médecins tardent à prendre leur retraite.
« Le manque de postes est un problème qui n'affecte pas seulement le Québec mais toutes les provinces canadiennes, et même les États-Unis dans certaines spécialités, de poursuivre le Dr Dahine. Est-ce que le Québec formerait trop de médecins ?, demande-t-il. C'est une question que nous devons nous poser. La FMRQ soutient pour sa part que nous devrions peut-être revoir à la baisse le nombre d'admissions en médecine au cours des prochaines années », lance-t-il en conclusion.
La Fédération des médecins résidents du Québec
La Fédération des médecins résidents du Québec regroupe les quatre associations de médecins résidents des facultés de médecine de Montréal, McGill, Sherbrooke et Laval à Québec. Elle compte près de 3 600 membres, dont le quart se destine à une pratique en médecine familiale. Les autres poursuivent une formation dans l'une des 53 autres spécialités reconnues au Québec. De ce nombre, 38 % sont des hommes et 62 %, des femmes. La durée de la formation postdoctorale en médecine familiale est de deux ans; celle des médecins spécialistes varie de cinq à six ans, selon la spécialité choisie.
SOURCE : Fédération des médecins résidents du Québec
Source : Dr Joseph Dahine, président, Fédération des médecins résidents du Québec; Entrevues et Renseignements : Johanne Carrier, Communications, Fédération des médecins résidents du Québec, (514) 591-0502 (cellulaire), (514) 751-9983 (téléavertisseur), (514) 282-0256 (bureau) / 1 800 465-0215
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