Perception erronée de nombreux parents quant à la drogue chez les adolescents
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CENTRE CANADIEN DE LUTTE CONTRE L'ALCOOLISME ET LES TOXICOMANIES15 nov, 2010, 09:00 ET
Un sondage du CCLAT confirme que les parents doivent reprendre contact avec la réalité
OTTAWA, le 15 nov. /CNW/ - C'est la Semaine nationale de sensibilisation aux drogues, mais selon un nouveau sondage, les parents canadiens sont tout, sauf sensibilisés à la réalité de la consommation de drogues de leur adolescent.
Un sondage Harris/Decima commandé par le Centre canadien de lutte contre l'alcoolisme et les toxicomanies (CCLAT) montre que :
- 70 p. cent des parents canadiens interrogés ne croient pas que leur enfant (de 12 à 17 ans) a déjà pris de la drogue;
- 80 p. cent des parents affirment qu'ils sauraient reconnaître les signes de consommation chez un de leurs proches.
Pourtant, les données montrent que près d'un tiers des 15 à 17 ans et près de la moitié des 18 et 19 ans déclarent avoir pris de la marijuana au cours de la dernière année. La population canadienne fume plus de cannabis que celle de tout autre pays développé au monde; dans certains groupes à risque, les enfants commencent à prendre de la drogue dès l'âge de 11 ans (Sondage sur la consommation de drogues et la santé des élèves de l'Ontario 2009).
« Le sondage d'aujourd'hui souligne le large fossé existant entre la perception et la réalité, a affirmé Michel Perron, premier dirigeant du CCLAT. En fait, beaucoup plus de jeunes font l'expérience de la drogue que ne le pensent les parents. C'est pourquoi tous les parents doivent réagir et agir - et cela veut dire parler de la drogue avec votre enfant. »
La consommation de médicaments sur ordonnance est particulièrement préoccupante
Le sondage a aussi révélé que :
- Un Canadien sur cinq a dit avoir des analgésiques sur ordonnance dans son armoire à pharmacie;
- La plupart des parents (92 p. cent) ne croient pas que leur fils ou leur fille a déjà volé un médicament sur ordonnance dans l'armoire à pharmacie familiale.
Toutefois, 18 p. cent des élèves ontariens de la 7e à la 12e année ont reconnu avoir pris des médicaments sur ordonnance à des fins non médicales; les trois quarts d'entre eux ont dit s'être procurés ces médicaments à leur domicile (Sondage sur la consommation de drogues et la santé des élèves de l'Ontario 2009).
« Quand nos enfants sont tout petits, nous sécurisons notre maison et nous nous assurons de garder les produits ménagers hors de leur portée. Maintenant que ce sont des adolescents, nous devons encore les protéger », a déclaré M. Perron.
Les parents devraient remettre leurs analgésiques non utilisés à un pharmacien, qui s'en débarrassera de façon sécuritaire. En cas d'usage de médicaments sur ordonnance, il faut les garder dans un endroit sûr et s'en servir seulement aux fins visées.
« Pour les enfants, les produits pharmaceutiques ne sont pas dangereux puisqu'ils sont légaux et prescrits par un médecin, a ajouté M. Perron. Mais les recherches montrent que le nombre d'Ontariens admis en traitement pour un usage abusif d'opioïdes a doublé de 2004 à 2009.
Le degré d'inquiétude varie selon la substance consommée
Le degré d'inquiétude des parents par rapport à leur enfant et à la drogue varie selon le type de substances :
- Moins de parents seraient inquiets d'apprendre que leur enfant prend du pot (76 p. cent);
- 91 p. cent seraient inquiets d'apprendre que leur enfant a essayé la cocaïne ou l'ecstasy;
- 80 p. cent seraient inquiets d'apprendre que leur adolescent a essayé un analgésique sur ordonnance comme le Tylenol 3, le Percocet ou l'Oxycontin.
« En tant que parents, nous devons regarder cette réalité en face », a affirmé M. Perron, lui-même père d'enfants de 15 et 18 ans. « Toutes ces substances peuvent avoir des effets néfastes, en particulier chez les adolescents dont le cerveau est encore en développement. »
Les jeunes veulent se renseigner auprès de leurs parents
Si 95 p. cent des parents croient avoir la compétence nécessaire pour parler de la drogue avec leur enfant, seulement 80 p. cent affirment qu'ils seraient en mesure de reconnaître les signes de la consommation ou de l'abus de drogues chez un de leurs proches.
« De nombreux enfants sont incertains ou réticents à l'idée de parler de la drogue avec leurs parents, mais avec les bons outils, les parents réussiront à susciter la discussion, a ajouté M. Perron. Il est particulièrement encourageant de voir que les adolescents de 13 à 15 ans se soucient vraiment de ce que pensent leurs parents. »
Pour prévenir l'abus de substances chez les jeunes, le CCLAT a conçu un site Web (Xperimentations.ca) et une chaîne de télé sur Internet prônant un mode de vie sain (URL-TV). Ces sites, tout comme une brochure utile publiée par Santé Canada (Aborder le sujet des drogues avec son adolescent), sont de bons points de départ pour une discussion sur la drogue.
Le sondage téléphonique de type omnibus a été commandé par le CCLAT et réalisé par Harris/Decima du 28 au 31 octobre 2010 auprès de 1002 Canadiens, dont 131 parents d'enfants âgés de 12 à 17 ans vivant avec eux. La marge d'erreur pour ce sous-groupe est de +/-8,6 p. cent.
Au sujet du CCLAT
Titulaire d'un mandat législatif visant à réduire les méfaits liés à l'alcool et aux autres drogues, le Centre canadien de lutte contre l'alcoolisme et les toxicomanies (CCLAT) assure un leadership quant aux priorités nationales, favorise l'application des connaissances dans le domaine et crée des partenariats durables qui optimisent les efforts collectifs. Le CCLAT reçoit l'appui financier de Santé Canada.
Le CCLAT déploie une stratégie de prévention en toxicomanie chez les jeunes qui compte un site Web (Xperimentations.ca) et une chaîne de télé sur Internet prônant un mode de vie sain chez les jeunes (URL-TV). Le CCLAT est aussi à créer un portefeuille de normes nationales de prévention qui sera utilisé dans les programmes de prévention de la toxicomanie en milieu communautaire, scolaire et familial; ce portefeuille sera rendu public la semaine prochaine.
Renseignements:
Playbook Communications
Danna O'Brien, 416-690-5777, poste 163
Donna Lindell, 416-690-5777, poste 166
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