Personnes trans en détention - L'inaction de ministère de la Sécurité publique est toxique pour les ASC
Nouvelles fournies par
Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ)19 sept, 2024, 16:43 ET
QUÉBEC, le 19 sept. 2024 /CNW/ - Pour le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec-CSN (SAPSCQ-CSN), il est inconcevable que le ministère de la Sécurité publique (MSP) ne se soit pas préoccupé de la question des personnes trans en établissement de détention au Québec.
« Dès 2021, le SAPSCQ avait interpellé le MSP sur cette question, tout en exigeant des directives claires, un encadrement, de la formation et de la sensibilisation pour tous nos membres. Depuis tout ce temps, rien n'a été fait. Encore récemment, le ministère a justifié son inaction en prétextant vouloir attendre le rapport du fameux comité des sages afin de prendre position. Pendant ce temps, les travailleuses et les travailleurs doivent vivre avec l'arbitraire et une gestion au cas par cas », déplore Mathieu Lavoie, président national du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec-CSN.
« Les agents en services correctionnels (ASC) et leurs directions ont donc pallié ces lacunes dans l'application des directives peu détaillées en développant, lors des fouilles de routine, des pratiques établies en fonction du sexe de la personne, entre autres pour les fouilles à nue. Jusqu'ici, sans être parfaite, la pratique tenait la route. Une récente note interne décrétée par le MSP et visant à imposer désormais ces fouilles à tous les ASC dans tous les établissements québécois a littéralement démoli la pratique établie », ajoute-t-il.
« À l'établissement de détention Leclerc, à Laval, les agentes qui refusaient jusqu'à maintenant de procéder à ces fouilles doivent désormais se plier à cette note interne, sans formation ni procédure claire. Si bien que le 14 août 2024, l'ensemble des ASC débutant leur quart de travail ont refusé d'intégrer leurs postes. Au lieu de comprendre que son inaction venait de causer une crise dont lui seul est responsable, le MSP a déposé une plainte au Tribunal administratif du travail afin de pénaliser les travailleuses et les travailleurs », explique monsieur Lavoie.
« À la Fédération des employées et employés de services publics-CSN, nous trouvons très révélateur que cette confrontation arrive en pleine négociation, alors que l'employeur refuse aussi d'entendre le syndicat sur d'autres enjeux majeurs qui minent la santé et la sécurité de ses ASC. De surcroît, l'employeur utilise cet événement pour judiciariser une situation qu'il aurait pu éviter, tout en bâillonnant ses agents et le syndicat qui ont pourtant tenté à plusieurs reprises de lui faire entendre raison à ce sujet », conclut Frédéric Brun, président de la FEESP-CSN.
Pour les deux présidents, il est évident que l'employeur n'a pas pris ses responsabilités de formation et de sensibilisation, démontrant encore et toujours le peu de considération qu'il a pour ses salarié-es.
À propos
Le SAPSCQ-CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics de la Confédération des syndicats nationaux depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec. La FEESP-CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.
SOURCE Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ)
Renseignements : Mathieu Lavoie, Président national, Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec-CSN, 514 293-8853
Partager cet article