PL 14 - Politique linguistique du Québec - MEQ plaide pour une approche beaucoup plus positive pour promouvoir le français au Québec
QUÉBEC, le 10 avril 2013 /CNW Telbec/ - La langue est un véhicule de cohésion et d'intégrité indispensable à la construction d'une société et en ce sens, Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) reconnaît la nécessité absolue de défendre la langue française au Québec. Il y a néanmoins dans le projet de loi 14 certaines mesures dont nous contestons le bien-fondé, car elles s'avèrent inutiles sur le plan de la défense de la langue française et pénalisantes d'un point de vue économique. « Si le sentiment d'appartenance suscité par la force de l'identité linguistique est un mortier pour la prospérité, nous pensons néanmoins que les enjeux linguistiques au Québec doivent et peuvent être traités sans antagonisme. Je crains malheureusement que le projet de loi 14 n'offre pas cette possibilité », a mentionné Simon Prévost, président de MEQ.
Le bilinguisme au travail est un avantage
Le projet de loi 14 fait référence à l'interdiction pour les employeurs d'exiger la connaissance d'une autre langue que le français, à moins que l'employeur prouve la nécessité de cette compétence linguistique. MEQ remet en question la pertinence de cette obligation dans un contexte économique de plus en plus internationalisé où l'usage de l'anglais, ou de toutes autres langues dans différents marchés d'exportations est devenu une évidence. Le fardeau de prouver cette nécessité peut être coûteux et inutile sur le plan de la défense de la langue française. De plus, cette interdiction s'appliquerait, selon le projet de loi 14, lors de l'embauche, d'une mutation et lors d'une promotion. « Nous pensons que le gouvernement fait fausse route avec une telle mesure, que nous considérons aussi tout à fait absurde dans le contexte actuel des entreprises : l'économie est internationale et les entreprises doivent s'intégrer aux réalités des marchés mondiaux pour croître et parfois pour survivre. Le gouvernement doit promouvoir la capacité de parler l'anglais comme une compétence à acquérir et non pas comme une injustice », a souligné Audrey Azoulay, directrice - affaires publiques et relations gouvernementales.
L'assujettissement des petites entreprises : un acharnement ?
Le projet de loi 14 propose d'inclure les entreprises de 26 à 49 employés aux mêmes obligations que les entreprises de 50 employés et plus. MEQ est en désaccord avec cette mesure. Nous craignons que dans les plus petites organisations, l'application de cette obligation soit vécue avec une certaine stupéfaction sur le plan de l'efficacité des entreprises concernées ainsi qu'en matière de relations interpersonnelles et sur le plan de la liberté d'expression. Il y a également un alourdissement qui peut s'avérer majeur sur le plan des coûts de conformité, notamment en termes de traduction ce qui est contradictoire avec les ambitions gouvernementales en matière d'allègement réglementaire et administratif.
Une défense positive du français
La dynamique linguistique est complexe. Elle ne dépend pas tant d'un cadre législatif que de la vitalité avec laquelle les citoyens veulent la parler, la vivre et la réfléchir. En ce sens, MEQ considère qu'une culture linguistique ne peut évoluer que sur la base de ce qu'elle offre et non pas sur la base d'une obligation. Les nouvelles restrictions linguistiques proposées dans le PL14 vont soulever de nombreuses questions aux frontières des obligations, notamment pour les entreprises en lien constant avec d'autres entreprises et filiales installées dans le reste du monde. « C'est sur d'autres terrains que ceux de l'obligation que la langue peut devenir un lieu de rassemblement. Il y a au Québec un cadre législatif suffisamment complet pour la défense de la langue française. Il faut travailler sur un front beaucoup plus positif, moins antagoniste vis-à-vis de l'anglais et bien plus créatif », a conclu Simon Prévost.
Pour plus de détails, consultez le mémoire de MEQ intitulé : Pour une défense positive du français.
À propos de MEQ
meq.ca
Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ), est une association dont la mission est d'améliorer l'environnement d'affaires et d'aider les entreprises manufacturières et exportatrices à être plus compétitives sur les marchés locaux et internationaux grâce à son leadership, son expertise, son réseau et la force de ses membres. Les cinq piliers de son action sont : représentation politique, information stratégique, occasions d'affaires, meilleures pratiques et réseautage. MEQ est une division de Manufacturiers et exportateurs du Canada (MEC), la plus importante association commerciale et industrielle au pays fondée en 1871.
SOURCE : MANUFACTURIERS ET EXPORTATEURS DU QUEBEC
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Manufacturiers et exportateurs du Québec
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