Plaidoyer des élus scolaires francophones et anglophones de la Montérégie pour le maintien de la démocratie scolaire
Nouvelles fournies par
Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ)23 sept, 2015, 10:28 ET
SAINT-BRUNO-DE-MONTARVILLE, QC, le 23 sept. 2015 /CNW Telbec/ - Réunis en conférence de presse aujourd'hui, les présidentes, présidents et commissaires du Regroupement des commissions scolaires de la Montérégie (RCSM), accompagnés des présidentes, présidents et commissaires des commissions scolaires anglophones du territoire montérégien, ont livré un vibrant plaidoyer en faveur du maintien de la démocratie scolaire. Les élus scolaires tiennent à prévenir la population des risques que représenterait la fin des élections scolaires comme l'envisage le gouvernement.
« En tant que représentants de la population, les élus scolaires tiennent compte des besoins et des préoccupations de leur milieu lorsqu'ils prennent des décisions. Éliminer la démocratie au suffrage universel signifie priver la communauté d'une voix directe dans les choix faits par ses représentants dans la gestion des fonds publics et la réussite des élèves », a déclaré la présidente du RCSM et présidente de la Commission scolaire des Hautes-Rivières, madame Andrée Bouchard.
Les élus scolaires sont des personnes de tous les horizons qui font le choix de s'engager en politique pour un seul objectif : la réussite des élèves. C'est aussi le seul palier démocratique où la parité entre les femmes et les hommes est une réalité. Le gouvernement proposerait de remplacer ces représentants de la population par des personnes nommées ou des personnes qui proviennent de collèges électoraux. Le RCSM se demande comment ces dernières pourraient représenter les intérêts de la population sans avoir été choisies par celle-ci?
Le RCSM s'inquiète également de l'impact sur l'équité des services qu'entraînerait le remplacement des élus scolaires par des personnes nommées. Les élus scolaires ont la responsabilité de répartir équitablement les ressources sur leur territoire. Confier cette responsabilité à un conseil d'administration privé fragiliserait à coup sûr les populations davantage précaires.
Un enjeu qui dépasse les frontières du Québec
L'enjeu est à ce point fondamental qu'il réunit non seulement les commissions scolaires francophones et anglophones du Québec, mais il préoccupe également les élus scolaires tant francophones qu'anglophones de l'ensemble du Canada qui en témoignaient récemment à Québec. Présents à la conférence de presse, le vice-président de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) et président de la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe, monsieur Richard Flibotte, de même que le président de l'Association des commissions scolaires anglophones du Québec (ACSAQ) et président de la Commission scolaire New Frontiers, monsieur David C. D'Aoust, ont notamment rappelé l'expérience malheureuse du Nouveau-Brunswick qui a aboli les élus scolaires, pour les réintégrer quelques années plus tard à la demande des parents. Ils ont aussi mentionné qu'à l'argument du faible taux de participation aux élections scolaires pour motiver la fin de cette démocratie, la réponse était simple : que le Québec s'inspire de l'expérience concluante des autres provinces avec la tenue d'élections scolaires et municipales simultanées.
Une perte de pouvoir pour les parents
Les élus scolaires de la Montérégie veulent aussi sensibiliser les parents au fait que les commissaires-parents occupent présentement une place importante au sein du conseil des commissaires avec parfois le quart des sièges. De surcroît, près de la moitié des commissaires élus au suffrage universel ont présentement des enfants à l'école et plus de quatre commissaires sur cinq ont une expérience au sein d'organismes où siègent des parents.
Si l'on en croit le projet du ministre, les parents se retrouveront dorénavant au sein d'un conseil d'administration formé de groupes d'intérêt provenant du milieu des affaires, des écoles, des municipalités, etc. Pour le RCSM, cela affaiblirait sérieusement leur pouvoir d'influence.
Le transfert aux municipalités n'est pas une solution
Quant à l'éventualité d'un transfert des pouvoirs scolaires aux municipalités, rappelons que les quelque 800 élus scolaires québécois administrent un budget d'environ 10 milliards $ et qu'ils cherchent par tous les moyens à consacrer le maximum d'argent à la réussite des élèves, comme en témoigne le faible 4,2 % de frais administratifs des commissions scolaires. Pendant ce temps, ces mêmes frais sont d'environ 14 % au municipal qui compte quelque 8 000 élus. Voilà qui devrait faire réfléchir les contribuables.
Alors que le ministre de l'Éducation répète que la réforme de structure qu'il envisage a pour objectif d'améliorer les services aux élèves, les élus scolaires sont plutôt d'avis que la solution est de cesser la vague de compressions et de réinvestir afin de faire de l'éducation la priorité en Montérégie et au Québec.
Les élus scolaires ont conclu en invitant toutes les personnes qui ont à cœur le système public d'éducation à le manifester, notamment en signant la pétition pour le maintien de la démocratie scolaire au http://petitiondemocratie.fcsq.qc.ca/ .
Le RCSM a été créé officiellement le 18 juin 1997. Il a pour but d'unifier la voix des commissions scolaires francophones de la région en vue de promouvoir les intérêts du réseau public d'éducation. Pour ce faire, il met en place et assure le suivi des mécanismes de concertation sur des dossiers d'intérêt commun, qu'ils soient d'ordres politique, pédagogique, administratif ou financier. Le Regroupement s'assure également que les commissions scolaires soient représentées au sein des organismes voués au développement régional, et ce, dans toutes les sphères d'intervention. Finalement, le Regroupement fait valoir publiquement les positions communes des commissions scolaires francophones de la région.
SOURCE Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ)
Source : François Grenon, Coordonnateur du RCSM, Tél. : 418 651-3159 poste 346, Cell. : 581 309-9938, [email protected]; Pour entrevue : Andrée Bouchard, Présidente RCSM, 450 210-0359, [email protected]
Partager cet article