Plan d'action 2013-2020 sur les changements climatiques - MEQ attend les paramètres et les études économiques
MONTRÉAL, le 4 juin 2012 /CNW Telbec/ - Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) reconnaît que le nouveau Plan d'action 2013-2020 sur les changements climatiques (PACC) du gouvernement du Québec propose une intégration de l'ensemble des orientations gouvernementales au chapitre de la protection de l'environnement dans une approche partenariale avec les entreprises dans la poursuite des objectifs de lutte contre les changements climatiques. Néanmoins, MEQ reste perplexe face à l'incertitude entretenue tout au long du PACC sur les mesures qui viendront concrètement mettre en œuvre les intentions du gouvernement. « Qu'il s'agisse de mesures d'aide ou de réglementation, le PACC reste flou sur la nature et les paramètres des mesures qui seront mises en œuvre. Cela génère une incertitude bien malvenue pour les entreprises dont la réalité économique nécessite le maximum de prévisibilité quant aux conditions d'affaires et d'investissement », a mentionné Simon Prévost, président de MEQ.
Des mesures environnementales qui seraient incohérentes avec les réalités économiques des entreprises nuisent au dynamisme de l'ensemble du Québec, car cela nuit au dynamisme de l'investissement dans les technologies vertes et dans les équipements industriels ou de transport plus respectueux de l'environnement. C'est la raison pour laquelle MEQ recommande au gouvernement de rapidement préciser la portée du PACC en rendant publics les détails des mesures qui soutiendront les 30 priorités du plan, notamment en ce qui a trait aux éléments suivants :
- Le rôle que jouera le marché du carbone dans le financement des actions gouvernementales : un marché du carbone est un système incitatif qui doit fournir aux entreprises un signal de prix leur permettant de planifier et de mettre en place des mécanismes de réduction d'émissions de GES. Alors que le PACC sera financé par le marché du carbone qui rapporterait au gouvernement jusqu'à 2,8 milliards de dollars, MEQ s'interroge sur le rôle financier que le gouvernement entend faire jouer au marché. Est-ce que ce nouveau marché ne sera en fait qu'une taxe verte déguisée ? Si c'était le cas, on pourrait douter de l'efficacité de ce marché en tant que mécanisme incitatif pour la réduction des GES.
- La direction de la deuxième partie du plan qui sera publiée fin 2015 : aucune indication n'est fournie sur les grandes orientations qui compléteront le PACC dans trois ans. Pour certaines entreprises, les investissements se prévoient et se réalisent sur de longues périodes et l'incertitude générée par un plan dont une partie reste inconnue pourrait geler des projets d'investissement en cours ou reporter des investissements futurs.
- L'importance des contraintes réglementaires qui seront imposées au secteur du transport : le transport joue un rôle essentiel dans l'économie québécoise, notamment en ce qui concerne son internationalisation. Il s'agit d'un secteur dont l'harmonisation avec les juridictions voisines est indispensable à sa compétitivité. L'application de la réglementation du marché du carbone au secteur des transports dès 2015 pourrait avoir un impact très lourd sur cette industrie qui sera alors soumise à de nouvelles contraintes réglementaires importantes auxquelles ne sont pas soumis ses concurrents. MEQ demande à ce qu'une étude économique soit rapidement rendue publique sur l'effet attendu sur ce secteur névralgique de l'ensemble des mesures prévues.
Le bilan québécois en matière de réduction des GES est positif et la sensibilité écologique du Québec est largement reconnue. Si MEQ soutient la proactivité du gouvernement en matière de politique environnementale, il est essentiel de construire le modèle de protection de l'environnement comme un outil de compétitivité qui, tout en améliorant notre performance écologique, favorise la hausse de notre potentiel économique en générant une dynamique d'investissement dans les technologies vertes. À la lecture du PACC, MEQ n'est pas nécessairement confiant quant au soutien à l'investissement vert qui sera offert aux entreprises et craint que les paramètres des mesures qui seront mises en place ne leur permettent pas de conjuguer leurs objectifs de croissance avec leurs objectifs environnementaux.
Nos entreprises font face à une concurrence dans des juridictions où les contraintes réglementaires environnementales sont très inférieures à celles ayant cours au Québec. « La croissance nord-américaine est fragile et il faut se garder d'un cadre réglementaire trop rigide ou trop instable qui nuirait à la possibilité des entreprises de croître tout en investissement massivement dans les technologies vertes pour assurer l'atteinte des objectifs de réduction de GES », a rappelé Simon Prévost.
À propos de MEQ
www.meq.ca
Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) est une association dont la mission est d'améliorer l'environnement d'affaires et d'aider les entreprises manufacturières et exportatrices à être plus compétitives sur les marchés locaux et internationaux grâce à son leadership, à son expertise, à son réseau et à la force de ses membres. Les cinq piliers de son action sont: représentation politique, information stratégique, occasions d'affaires, meilleures pratiques et réseautage.
MEQ est une division de Manufacturiers et exportateurs du Canada (MEC), la plus importante association commerciale et industrielle au pays fondée en 1871.
Kareen Pate
Coordonnatrice - affaires publiques
Manufacturiers et exportateurs du Québec
514-866-7774, poste 2125 ou 514-806-4621
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