Plan d'action interministériel en itinérance 2015-2020
Un bon plan, mais des moyens insuffisants
MONTRÉAL, le 7 déc. 2014 /CNW Telbec/ - Plus de neuf mois après l'adoption de la Politique nationale de lutte à l'itinérance, la Ministre déléguée aux services sociaux Lucie Charlebois a enfin rendu public le Plan d'action interministériel lui faisant suite. S'il comprend des mesures intéressantes du côté du logement, de la santé et de la lutte à la judiciarisation, ce plan d'action interministériel ne comporte pas toutes les mesures identifiées comme essentielles par la Politique. Du côté des investissements, le RSIQ salue les 4,6 Millions de dollars additionnels et récurrents annoncés par la Ministre, montants qui contribueront à consolider de nombreux projets à l'échelle du Québec. Dans un contexte d'accroissement et d'aggravation de l'itinérance et de la précarité, ces investissements sont bienvenus, mais malheureusement bien insuffisants.
Des bons coups en logement et en lutte à la judiciarisation
Le plan d'action interministériel se déploie sur les cinq axes prioritaires de la Politique : revenu, logement, santé et services sociaux, éducation et insertion, et finalement judiciarisation et cohabitation sociale. Certains axes se sont déclinés dans des mesures pertinentes et essentielles, notamment l'axe logement, avec l'engagement de construction de 500 unités de logement social réservées aux personnes itinérantes pour cette première année de déploiement pour un investissement de 42 Millions de dollars. Le soutien à la rénovation des maisons de chambre est également salué alors que le parc locatif accessible et salubre se réduit comme peau de chagrin. Du côté de la lutte à la judiciarisation des personnes itinérantes, même satisfaction compte tenu des nombreuses mesures qu'il comporte dont des mesures encourageant l'aménagement urbain inclusif, la consolidation des centres de jour, des actions contre le profilage social, etc.
Le revenu et la réinsertion : des axes à bonifier
Alors que la Politique insiste sur la nécessité de travailler sur l'accès et le rehaussement du revenu afin de lutter contre l'itinérance, il semble que le rehaussement de ce revenu ne soit toujours pas à l'ordre du jour. Alors qu'en 2014 il est impossible de vivre décemment avec l'allocation de dernier recours, le RSIQ aurait espéré que des mesures dans le sens d'une augmentation tangible du revenu soient prévues. Même bémol du côté des programmes de réinsertion qui gagneraient à être plus nombreux, flexibles et accessibles afin de permettre aux personnes en rupture sociale ou professionnelle de se réengager dans des pratiques porteuses de sens et de dignité.
Pour que les espoirs ne soient pas déçus…
Bien que le RSIQ reconnaisse que le plan d'action interministériel, piloté par le Ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS), est fidèle aux principes et à la vision de la Politique, il aurait profité de moyens plus ambitieux, permettant d'agir en profondeur sur les causes structurelles de l'itinérance. « La Politique nationale de lutte à l'itinérance annonçait en février dernier un message d'espoir. Le Québec a les moyens d'endiguer l'itinérance, et il importe que nos gouvernements prennent leurs responsabilités dans ce dossier. » a déclaré Anne-Marie Boucher, coordonnatrice du RSIQ.
SOURCE : Réseau solidarité itinérance du Québec (RSIQ)
Anne-Marie Boucher, Coordonnatrice du RSIQ: 514-659-4733 / [email protected]
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