PLANIFICATION DE L'IMMIGRATION DU QUÉBEC : DES ORIENTATIONS QUI NE RÉPONDENT QUE PARTIELLEMENT AUX BESOINS DU MARCHÉ DU TRAVAIL
MONTRÉAL, le 1er nov. 2023 /CNW/ - En réaction à l'annonce de la ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, Mme Christine Fréchette, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) est déçu de l'accueil du gouvernement du Québec envers les demandes du milieu économique.
« Le gouvernement manque une belle occasion de faire face, avec les employeurs, à la pénurie de main-d'œuvre. Le plan de la ministre ne tient pas compte des besoins du marché du travail alors que les entreprises québécoises refusent des contrats et annulent des investissements faute de travailleurs. Ces besoins, rappelons-le, basés sur les données du ministère de l'Emploi devraient être à la hauteur de 84 000 immigrants par année, ce qui équivaut à 24% du 1.6 millions de postes à pourvoir d'ici 2031 », déclare Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec.
Le CPQ demeure aussi préoccupé par les exigences du français qui sont encore trop élevées. En effet, l'une des recommandations phares du CPQ était de revoir l'exigence du niveau 7 en matière de français parce qu'elle demeure trop élevée et difficilement atteignable pour la plupart des immigrants non francophones. À cet effet, M. Blackburn avait lancé un défi aux députés de l'Assemblée nationale du Québec d'aller passer le test, afin de bien saisir la complexité de celui-ci. Le CPQ recommandait d'ajuster cette exigence pour que tous les requérants puissent avoir une connaissance du français de niveau 5 ou plus à l'oral et 4 pour toute exigence linguistique.
Concernant les nouvelles exigences de connaissance du français pour les travailleurs temporaires, le CPQ se questionne sur l'impact d'une telle mesure pour atteindre nos objectifs de francisation et sur les effets négatifs que cela pourrait avoir sur certains secteurs comme le manufacturier et la transformation alimentaire.
Le CPQ voit d'un bon œil que jusqu'à 6600 gens d'affaires en attente du traitement de leur dossier seront inclus l'an prochain dans le nombre total d'immigrants permanents. Ces gens d'affaires, ajoutés aux étudiants admis dans le Programme de l'expérience québécoise (PEQ), porteront le nombre total d'immigrants permanents à près de 63 000 pour 2024 seulement. Cela répondra minimalement à une demande du CPQ d'avoir au moins un seuil de 60 000 immigrants pour l'année en question.
« Dans le contexte d'incertitude économique actuel, la décision de revoir les orientations du gouvernement en matière d'immigration dans deux ans peut sembler prudente, mais rappel que la pénurie de main-d'œuvre est bien réelle et empêche toujours le développement de nos entreprises », ajoute Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec.
Le CPQ a d'ailleurs sensibilisé le gouvernement au fait que l'immigration pourrait représenter une solution à la crise du logement par l'ajout de main-d'œuvre dans le secteur de la construction.
Le CPQ prendra le temps d'analyser en profondeur le règlement du gouvernement pour savoir si les modifications qu'il a proposées ont été retenues.
Créé en 1969, le CPQ est une confédération de près de 100 associations sectorielles et de plusieurs membres corporatifs (entreprises, institutions et autres employeurs). Il représente ainsi les intérêts de plus de 70 000 employeurs, de toutes tailles et de toutes les régions, issus des secteurs privé et parapublic. www.cpq.qc.ca
SOURCE Conseil du patronat du Québec
Source : Jérôme Tremblay-Saint-Yves, Coordonnateur aux relations publiques, Conseil du patronat du Québec, [email protected], Cell. : (819) 740-1208
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