Plus de 140 millions d'enfants exposés à un risque accru de maladie en l'absence de supplémentation en vitamine A English
L'UNICEF plaide pour des mesures urgentes face à la diminution alarmante de la couverture de la supplémentation en vitamine A, qui touche particulièrement l'Afrique de l'Ouest et centrale.
NEW YORK, le 2 mai 2018 /CNW/ - Plus de 140 millions d'enfants sont exposés à un risque accru de maladie, de perte d'audition, de cécité, voire de décès si des mesures urgentes ne sont pas prises pour leur fournir une supplémentation en vitamine A capable de leur sauver la vie, alerte l'UNICEF dans un nouveau rapport publié aujourd'hui. Deux doses de vitamine A chaque année peuvent sauver la vie de milliers d'enfants. Malgré cela, la couverture de cette intervention peu onéreuse a enregistré un recul préoccupant en 2016, d'après les conclusions de ce même rapport.
La vitamine A renforce le système immunitaire et protège les enfants en bas âge contre des maladies mortelles comme la rougeole et la diarrhée. Pourtant, dans 26 des pays qui enregistrent les taux de mortalité infantile les plus élevés - et où les programmes de supplémentation en vitamine A sont donc essentiels - 61 millions d'enfants n'ont pas reçu de suppléments de vitamine A en 2016, soit trois fois plus d'enfants qu'en 2015.
« L'avenir de cette intervention économique et vitale est menacé, mettant en péril la survie, la santé et le développement des enfants les plus vulnérables », indique Victor Aguayo, responsable du programme mondial de nutrition de l'UNICEF. « C'est la première fois que nous observons un recul aussi dramatique et cette situation est fort préoccupante, car elle risque de saper l'ensemble des progrès accomplis au cours des dernières décennies. »
L'Afrique de l'Ouest et centrale est la région la plus sévèrement touchée. La proportion d'enfants protégés par des suppléments de vitamine A a chuté de 79 % en 2015 à 54 % en 2016. Pour placer cette diminution en contexte, entre 2009 et 2015, l'Afrique de l'Ouest et centrale a systématiquement réussi à atteindre une couverture comprise entre 78 % et 90 %. Les suppléments de vitamine A sont habituellement administrés pendant les campagnes de vaccination antipoliomyélitique. Cependant, la maladie ayant été éradiquée dans la plupart des pays, les infrastructures et les financements du programme d'éradication de la poliomyélite commencent à diminuer, ce qui pourrait entraîner un recul supplémentaire de la couverture de la supplémentation en vitamine A.
D'autres régions, telles que l'Afrique de l'Est et australe et l'Asie du Sud, n'ont pas enregistré une diminution aussi préoccupante de la couverture de la supplémentation en vitamine A entre 2015 et 2016. Cependant, de nombreux pays dans ces régions continuent de rencontrer des difficultés pour maintenir une couverture élevée.
La diminution et l'instabilité de la couverture de supplémentation en vitamine A viennent sérieusement miner les efforts accomplis pour réduire la mortalité infantile. En outre, les pays les plus affectés doivent déjà composer avec des systèmes de santé fragiles pour assurer des services vitaux de vaccination des enfants, de promotion des bonnes pratiques nutritionnelles et de prévention de la malaria.
Dans son rapport, l'UNICEF demande que soient mises en place des stratégies de routine afin de fournir des interventions vitales aux enfants les plus vulnérables. Le rapport recommande d'améliorer la couverture au moyen des mesures suivantes :
- En demandant un plus grand engagement de la part des gouvernements nationaux et de leurs partenaires de développement afin d'administrer à chaque enfant deux doses de vitamine A par an ;
- En érigeant des systèmes plus solides permettant de fournir des services de santé, y compris les suppléments de vitamine A, de manière régulière et équitable ;
- En rassemblant et en partageant des connaissances sur les manières d'administrer des suppléments de vitamine A lors des vaccins de routine et d'autres services de routine ciblant les enfants ;
- En mettant en place un suivi pour chaque enfant grâce à une meilleure utilisation des cartes et des carnets de santé afin d'identifier les enfants qui ont reçu leurs deux doses de vitamine A chaque année et sont pleinement protégés.
Le rapport demande en outre la mise en place de meilleures pratiques nutritionnelles pour les enfants et le renforcement de la promotion de l'allaitement durant les deux premières années de vie des nourrissons. Il souligne également que les programmes de supplémentation en vitamine A restent essentiels tant que les enfants n'ont pas accès à des régimes alimentaires sains et nutritifs qui les protègent des carences en vitamine A.
Les photos et le rapport complet sont disponibles ici.
Le rapport se fonde sur des données extraites des bases de données mondiales 2018 de l'UNICEF.
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SOURCE UNICEF Canada
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