Plus de 2 000 scientifiques de partout dans le monde font valoir avec insistance la nécessité de protéger les pêcheries de l'océan Arctique central English
MONTRÉAL, le 22 avril 2012 /CNW/ - Dans une lettre ouverte rendue publique aujourd'hui par Pew Environment Group, plus de 2 000 scientifiques représentant 67 pays ont demandé aux leaders de l'Arctique d'élaborer un accord international sur les pêches pour protéger les eaux non réglementées de l'océan Arctique central. De nouvelles cartes indiquent que la perte de glace marine permanente a ouvert jusqu'à 40 pour cent de cette région intacte au cours des derniers étés, y rendant du coup possible la pêche industrielle pour la première fois de l'histoire.
« Les scientifiques reconnaissent l'extrême importance de se doter d'un accord international pour interdire la pêche commerciale tant que des mesures de gestion scientifiquement fondées n'ont pas été mises en place, explique Henry Huntington, directeur des recherches scientifiques sur l'Arctique du Pew Environment Group. Il n'y a aucune marge d'erreur possible dans une région où la fonte de la glace marine transforme rapidement l'écosystème marin. »
Plus de 60 pour cent des scientifiques ayant signé la lettre, rendue publique le premier jour de la conférence de l'Année polaire internationale 2012 à Montréal, habitent l'un des cinq pays côtiers de l'Arctique (le Canada, les États-Unis, la Russie, la Norvège et le Groenland/Danemark).
Les scientifiques recommandent que les pays arctiques travaillent ensemble pour protéger l'océan Arctique central, un plan d'eau aussi étendu que la mer Méditerranée, en :
- prenant les devants pour élaborer un accord international de gestion des pêches axé sur la prévention;
- appliquant un niveau de capture de zéro jusqu'à ce que la recherche puisse évaluer les impacts des pêches sur l'écosystème de l'océan Arctique central;
- mettant en place un système de gestion, de surveillance et d'application robuste avant toute activité de pêche commerciale.
En 2009, les États-Unis ont adopté une approche préventive en fermant leurs eaux arctiques à la pêche commerciale afin de permettre aux scientifiques d'évaluer l'évolution de l'environnement. Le Canada prépare sa propre politique sur les pêches dans la mer de Beaufort adjacente.
Bien qu'aucune pêche industrielle n'ait encore eu lieu dans les eaux arctiques les plus nordiques, les eaux nouvellement ouvertes à la navigation sont plus près des ports d'Asie que le sont les eaux de l'Antarctique. De grands chaluts de fond capturent régulièrement du krill et des légines australes dans l'océan Antarctique, ce qui exerce une pression sur ces populations de poissons. L'absence de réglementation dans la région arctique pourrait en faire une cible de choix pour des activités similaires.
« Le Canada atlantique connaît trop bien les dommages que peut causer une pêche non réglementée, même lorsqu'elle a lieu au-delà de la limite des 200 milles », souligne Trevor Taylor, directeur des politiques d'Océans Nord Canada, une collaboration entre Pew Environment Group et Canards illimités Canada. M. Taylor est également un ancien pêcheur et a occupé la fonction de ministre des Pêches pour Terre-Neuve-et-Labrador. « Le Canada doit prendre les devants dans l'élaboration d'un accord international interdisant la pêche industrielle. Cela protégera l'environnement et contribuera à renforcer la souveraineté du Canada dans l'Arctique. »
Dans le cadre de sa campagne, Pew Environment Group travaille avec des pays arctiques, des scientifiques, l'industrie de la pêche et des peuples autochtones pour faire mousser les appuis d'un accord visant à protéger les eaux internationales de l'océan Arctique central et ses ressources marines vivantes contre une pêche commerciale prématurée, non réglementée ou non durable.
Pew Environment Group est l'organisme de conservation de Pew Charitable Trusts, une organisation non gouvernementale qui travaille à l'échelle mondiale pour mettre en place des politiques à la fois pragmatiques et scientifiquement fondées qui protègent nos océans, préservent les milieux sauvages et favorisent l'énergie propre. Pour plus d'information, visitez www.PewEnvironment.org ou www.OceansNorth.org/International.
Personnes-ressources des médias :
Christopher Debicki, Directeur de projets, Nunavut, Océans Nord Canada, Pew
Environment Group, 204-890-2580, [email protected]
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