Plus d'emplois manufacturiers, mais peut-être pas pour longtemps, selon
Marchés mondiaux CIBC inc.
Les entreprises canadiennes doivent affronter une concurrence féroce de la part des installations mieux financées et plus efficientes des États-Unis
TORONTO, le 26 févr. /CNW/ - La reprise économique créera plus d'emplois dans le secteur manufacturier au Canada par rapport aux États-Unis, mais ces gains pourraient bien être de courte durée en raison d'une concurrence plus féroce au sud de la frontière, peut-on lire dans un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC inc.
"Des deux côtés du 49e parallèle, le secteur manufacturier montre des signes de vie. Cependant, aux États-Unis, l'amélioration est non seulement plus forte, mais également beaucoup plus capitalistique, une tendance qui affaiblira la position concurrentielle du Canada dans l'économie d'après-récession", déclare Benjamin Tal, économiste principal à Marchés mondiaux CIBC, dans le plus récent numéro du rapport Economic Insights.
Une plus grande prédominance des activités manufacturières capitalistiques aux États-Unis est à l'origine, selon M. Tal, d'une "restructuration radicale" du secteur qui fait en sorte qu'on "produit beaucoup plus avec une main-d'œuvre moindre". Cette évolution a contribué à donner à la production industrielle américaine une forte impulsion à la hausse depuis le milieu de l'année dernière sans qu'il y ait une hausse correspondante de l'emploi.
"La croissance manufacturière américaine au cours de la dernière année a été presque entièrement concentrée dans les secteurs capitalistiques alors que ceux présentant une forte intensité de main-d'œuvre ont continué de perdre du terrain", indique M. Tal.
Au Canada, où la production industrielle globale s'est stabilisée au cours des derniers trimestres, l'activité manufacturière des secteurs capitalistiques a également dépassé celle des secteurs exigeants en main-d'œuvre, mais dans une moindre mesure qu'aux États-Unis, explique M. Tal.
Mais, fait encore plus important à souligner, selon lui, l'intensité de capital moyenne du secteur manufacturier est 40 % moins élevée au Canada qu'aux États-Unis. "Cette situation témoigne non seulement de la composition naturelle de l'assise manufacturière canadienne, mais aussi du fait que les secteurs capitalistiques du Canada ne le sont pas autant que leurs équivalents des États-Unis", précise M. Tal.
Par exemple, les secteurs des produits chimiques, de l'électronique et de la fabrication d'ordinateurs du Canada utilisent un ratio capital et main-d'œuvre beaucoup moins élevé qu'aux États-Unis, souligne M. Tal.
La forte intensité de main-d'œuvre du secteur manufacturier canadien signifie que la croissance du nombre d'emplois sera relativement plus solide ici pendant la reprise économique afin de répondre à la demande, et ce, malgré un huard vigoureux. "Toutefois, compte tenu du nombre plus important d'installations de production mieux financées et plus efficientes au sud de la frontière, les fabricants canadiens auront encore plus de mal à affronter la concurrence lorsque la poussière retombera."
M. Tal fait également remarquer dans le rapport que, même si le passage d'une production à forte intensité de main-d'œuvre à une activité capitalistique n'est pas un fait nouveau aux États-Unis, le choc causé par la récession agit comme un catalyseur dans ce processus. "Au cours des douze derniers mois, le ratio (aux États-Unis) entre la production des secteurs très capitalistiques et la production des secteurs qui le sont peu a progressé de plus de 10 points de pourcentage. Par le passé, il avait fallu pas moins de quatre années entières pour que ce ratio affiche une progression équivalente", conclut-il.
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse :
http://research.cibcwm.com/economic_public/download/sfeb10.pdf
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Renseignements: Benjamin Tal, économiste principal, Marchés mondiaux CIBC, (416) 956-3698, [email protected]; Tom Wallis, Communications et affaires publiques, (416) 980-4048, [email protected]
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