Plus qu'un simple changement d'humeur : Les adolescents peuvent-ils vraiment souffrir de trouble bipolaire? English
Une psychiatre de L'Hôpital de Montréal pour enfants sépare la fiction de la réalité
MONTRÉAL, le 20 sept. 2012 /CNW Telbec/ - Bien des adolescents vivent des épisodes de tristesse qui font rapidement place à un état de bonne humeur; ces changements d'humeur ne sont souvent que des manifestations des hauts et des bas liés au passage à la vie adulte. Le trouble bipolaire est un problème nettement plus grave, et les chercheurs savent maintenant que la maladie peut se manifester aussi chez les enfants et les adolescents.
« Le trouble bipolaire n'est pas une maladie qui touche uniquement les adultes », rapporte la Dre Lila Amirali, psychiatre à L'Hôpital de Montréal pour enfants (L'HME) du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et directrice du programme de soins pédopsychiatriques. « Maintenant que nous en connaissons plus sur cette maladie, nous pouvons la diagnostiquer avec plus de justesse chez les adolescents. »
Certaines personnes pensent que le trouble bipolaire se manifeste par des phases ininterrompues de comportements maniaques et de comportements dépressifs, mais selon la Dre Amirali, ce n'est pas le cas. « Une seule phase manique suffit, même si toutes les autres phases sont dépressives. Chez l'adolescent, la première phase vécue est souvent dépressive, mais s'il traverse une phase manique qui dure une semaine ou plus, alors il entre dans le cadre d'un diagnostic de trouble bipolaire. »
Reconnaître les symptômes
Qu'est-ce qui définit une phase manique? La Dre Amirali explique qu'elle peut se présenter sous plusieurs formes, mais que les symptômes les plus courants sont les suivants :
- Idées de grandeur
- Réduction du besoin de sommeil
- Idées qui se bousculent
- Élocution rapide, volubilité
- Difficulté de concentration (distractivité)
- Agitation et hyperactivité
- Manque de jugement et engagement impulsif dans des activités inusitées aux conséquences fâcheuses
- Sous-estimation des risques
La Dre Amirali souligne aussi que les adolescents qui traversent une phase maniaque ne donnent pas nécessairement l'impression d'être plus heureux. « Les gens pensent souvent que la phase maniaque est synonyme de bonne humeur, mais ce n'est vraiment pas toujours le cas. Nous observons souvent une irritabilité extrême et même des symptômes psychotiques comme des idées délirantes ou une perte de contact avec la réalité. »
Au cours de la vie, 2,5 à 3 % de la population globale souffrira d'un trouble bipolaire, les hommes et les femmes y étant sujets également. On l'observe extrêmement rarement chez les enfants de moins de 12 ans. Il semble que le trouble bipolaire soit héréditaire, et qu'il s'agisse du trouble psychiatrique le plus souvent transmis. Les parents qui souffrent d'un trouble bipolaire, ou qui savent qu'il y a des antécédents de trouble bipolaire dans leur famille, doivent porter attention aux signes et symptômes ainsi qu'aux points à surveiller.
Des traitements efficaces qui donnent espoir aux familles
« Le diagnostic de trouble bipolaire chez les adolescents n'existait même pas il y a 20 ans, explique la Dre Amirali, mais aujourd'hui, nous en connaissons tellement plus sur le diagnostic et le traitement de la maladie que les parents ont toutes les raisons d'être optimistes quant aux résultats. » À la Clinique de trouble bipolaire de L'Hôpital de Montréal pour enfants, les intervenants utilisent les médicaments, la psychoéducation et la psychothérapie pour aider les patients à maîtriser leurs symptômes. La Dre Amirali souligne que le traitement et un suivi optimal sont essentiels pour aider un adolescent à vivre avec un trouble bipolaire. « Nous enseignons à nos patients et à leur famille l'importance d'une bonne hygiène de vie — c'est-à-dire s'en tenir à des horaires réguliers, notamment quand il est question de sommeil, et minimiser les facteurs de stress dans la vie de l'enfant. » La consultation et l'appui de l'école sont aussi importants pour aider l'adolescent à vivre avec un trouble bipolaire.
Souvent, les adolescents qui traversent une phase manique sont conduits à l'urgence de l'hôpital. Une fois le diagnostic posé, ils sont dirigés vers un psychiatre pour être suivis. D'autres patients sont envoyés à L'Hôpital de Montréal pour enfants par leur médecin ou leur CLSC. La Dre Amirali précise que peu importe que l'adolescent ait connu ou non un épisode tragique nécessitant une hospitalisation, il sera dirigé vers le département de psychiatrie. « Les familles doivent savoir qu'il existe des ressources en place pour les aider si elles soupçonnent l'existence d'un trouble bipolaire, et elles ne doivent pas hésiter à demander de l'aide. »
La Dre Amirali prononcera une conférence sur le trouble bipolaire dans le cadre du volet anglophone de la Mini-école de médecine à L'HME. Les inscriptions sont déjà en cours; notez que le nombre de places est limité. Le volet francophone de la mini-école commence le 10 octobre tandis que le volet anglophone prend son envol le 9 octobre. Le coût est de 65 $ pour les adultes et de 45 $ pour les personnes âgées et les étudiants. Les personnes intéressées peuvent s'inscrire en ligne à www.hopitalpourenfants.com ou obtenir de plus amples renseignements en appelant au 514-412-4307.
SOURCE : L'HOPITAL DE MONTREAL POUR ENFANTS
Si vous voulez réaliser une entrevue avec la Dre Amirali, veuillez appeler :
Stephanie Tsirgiotis
Agent de communication
Relations publiques et communications
L'Hôpital de Montréal pour enfants, CUSM
514-412-4307
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