Policiers soupçonnés d'agressions sexuelles envers les femmes autochtones à Val d'Or : Amnistie internationale demande une commission parlementaire au mandat élargi
MONTRÉAL, le 23 oct. 2015 /CNW Telbec/ - Dans un reportage diffusé le 22 octobre par Radio-Canada, plusieurs femmes autochtones dénoncent publiquement les abus dont elles auraient été victimes de la part d'agents de la Sécurité du Québec (SQ).
Amnistie apprend que14 dossiers auraient été ouverts et transmis à la direction des normes professionnelles de la SQ, qui font maintenant l'objet d'une enquête qui pourrait entraîner des poursuites pénales et criminelles pour agressions sexuelles, abus de pouvoir et intimidation.
Amnistie rappelle la nécessité d'une enquête véritablement indépendante sur ces dossiers et sur tous les autres cas d'abus par des agents de la SQ que les femmes autochtones du Québec pourraient souhaiter dénoncer par la suite. Il incombe au gouvernement du Québec de tout faire pour établir rapidement les faits de manière adéquate et impartiale pour les victimes afin qu'elles obtiennent justice et réparation.
De plus, nous demandons que le gouvernement du Québec mette en place les conditions pour faciliter la dénonciation des abus qui auraient été perpétrés par des agents de la SQ envers les femmes et assure la protection des femmes qui dénoncent. Elles font preuve d'un immense courage et doivent être accompagnées. Lors d'une mission menée en 2009 à Winneway en Abitibi-Témiscamingue, Amnistie internationale avait constaté combien il est extrêmement difficile pour les femmes autochtones de prendre la parole et de dénoncer les abus sexuels et la violence subie, et d'être entendues sans crainte.
A la lumière de ces événements, Amnistie demande que la commission parlementaire du Québec qui étudiera la question des violences envers les femmes autochtones couvre tant le territoire des communautés autochtones que les milieux urbains et que cette commission traite également la question des femmes autochtones assassinées et disparues au Québec. Amnistie a rappelé dans sa lettre ouverte au premier ministre désigné Justin Trudeau publiée ce matin l'urgence de mettre en place une enquête nationale concernant les femmes autochtones assassinées et disparues. « L'analyse de la triple discrimination systémique dont souffrent les femmes autochtones - femme, autochtone, pauvre - doit mener à des solutions de changement à court terme et en profondeur, accompagnées d'une véritable volonté politique » déclare Béatrice Vaugrante, directrice générale d'Amnistie internationale Canada francophone.
Contexte
Amnistie internationale documente la crise des femmes autochtones assassinées et disparues au Canada depuis plus de 10 ans et demande au gouvernement fédéral de mener une enquête publique indépendante et un plan d'action national, avec les groupes autochtones. Dans sa documentation, Amnistie a souvent dénoncé, entre autres, le manque de ressources et les réponses et processus inadéquates des institutions policières et judiciaires. Amnistie avait interpellé aussi le gouvernement du Québec lors de rencontres et consultations. En 2007, nous avions rencontré la famille de Tiffany Morrison disparue en 2006 à Kahnawake et retrouvée morte en 2010.
SOURCE Amnistie Internationale
Béatrice Vaugrante, directrice générale, 514 814 2800
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