Politique culturelle canadienne : de la poudre aux yeux
MONTRÉAL, le 28 sept. 2017 /CNW Telbec/ - Les annonces de la ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, au sujet de la nouvelle politique mettent à risque l'ensemble de l'industrie culturelle et médiatique au pays. La Fédération nationale des communications (FNC-CSN) tient à exprimer sa profonde déception, en particulier au sujet de la non-taxation des géants du Web (Facebook, Google, etc.) et du soutien aux médias.
Il est impossible pour la FNC de se réjouir de l'entente bilatérale de 500 millions de dollars avec Netflix. « Dans la réalité, celle-ci démontre une abdication d'imposer une fiscalité équitable. Le Canada renonce à appliquer les mêmes règles aux entreprises étrangères que celles imposées aux nôtres et brise une promesse électorale importante : lutter contre l'évasion fiscale », assure la présidente de la FNC, Pascale St-Onge.
Si le refus de notre gouvernement d'asseoir son autorité fiscale et règlementaire dans l'univers numérique est annonciateur de son approche face aux défis qui se présentent pour toutes les industries avec la 4e révolution industrielle, il y a énormément à craindre pour nos emplois, ainsi que pour notre avenir économique, social et politique.
De plus, comme cet argent ne sera pas versé dans le Fonds canadien des médias (FCM), les productions télévisuelles et cinématographiques financées par ces sommes échapperont à nos règles et seront dictées par Netflix en fonction de leurs propres ambitions commerciales. « Il est encore temps d'ajuster le tir », note toutefois Pascale St-Onge.
L'information, la grande oubliée
L'information journalistique, qui n'est pas soutenue par des fonds publics, est un des secteurs les plus dévastés par la concurrence inéquitable des Google, Amazon, Facebook et Apple de ce monde. Le gouvernement aurait dû annoncer des mesures beaucoup plus musclées qu'un réinvestissement évasif dans le Fonds du Canada pour les périodiques qui de toute façon ne soutient pas nos grands quotidiens.
« Comment expliquer la timidité des mesures pour soutenir cet élément essentiel au bon fonctionnement de notre société alors que les pertes d'emplois se comptent par dizaines de milliers depuis dix ans et que la production d'informations journalistiques est en déclin ? » s'interroge la présidente de la FNC-CSN. Pendant que les fausses nouvelles, les opinions polarisantes, les théories de complots et la propagande pullulent sur les réseaux sociaux, le gouvernement Trudeau doit en faire plus pour garantir la pérennité des sources d'information qui sont connues et reconnues chez nous.
À propos
La Fédération nationale des communications (FNC-CSN) regroupe 6000 membres dans le domaine des communications et de la culture répartis dans 88 syndicats. Elle est l'une des huit fédérations de la CSN. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est composée de près de 2000 syndicats et de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs.
SOURCE Fédération nationale des communications (FNC-CSN)
Pierre-Luc Bilodeau, conseiller aux communications, FNC-CSN : 514-216-2017
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