Politique de souveraineté alimentaire : recette prometteuse mais incomplète
LONGUEUIL, QC, le 17 mai 2013 /CNW Telbec/ - La Coalition pour la souveraineté alimentaire salue l'intention d'une meilleure autonomie alimentaire qui transpire de la politique de souveraineté alimentaire présentée aujourd'hui par la première ministre du Québec Mme Pauline Marois et le vice-premier ministre et ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, M. François Gendron. Les deux élus du peuple se sont ainsi engagés à faire passer la proportion des aliments consommés au Québec qui proviennent de nos fermes, de 33% à 50%.
«Cette politique était attendue depuis longtemps. Il faut saluer la volonté gouvernementale de l'avoir finalement rédigée et rendue publique après seulement huit mois au pouvoir. La réponse gouvernementale face aux enjeux de l'accaparement des terres agricoles (resserrement de la Loi sur l'acquisition de terres par des non-résidents), de la relève agricole (bonification des subventions au démarrage) et le coup de pouce aux producteurs en serre (tarifs d'électricité préférentiels) témoignent bien de la logique du droit des États à adopter leur politique alimentaire et agricole, comme le prescrit le concept de souveraineté alimentaire», explique le coordonnateur de la Coalition, M. Frédéric Paré.
«Mais cette politique se garde de placer le gouvernement lui-même en tant que régulateur des affaires alimentaires et agricoles et fait plutôt dans l'incitation et la promotion. Sa rhétorique est aussi muette sur les questions d'universalité de la saine alimentation ou de revenu décent pour les producteurs et les travailleurs», commente le coprésident de la Coalition M. Jean-Paul Faniel. «Cette politique invite plutôt les opérateurs économiques et les consommateurs à prendre eux-mêmes en charge ces enjeux par leur bonne volonté ou par les signaux qu'envoie … le marché. Les nombreux accords commerciaux signés par le Canada et le Québec limite beaucoup son champ d'action», rajoute-t-il.
Pour la suite
«Nous sommes tout de même contents que le gouvernement ait constitué une table de concertation des partenaires de l'agroalimentaire pour l'aider à suivre la mise en œuvre de sa politique. Notre Coalition y sera et assure le gouvernement de sa collaboration, particulièrement s'il décide d'ouvrir le dossier du droit des États à réguler les marchés agricoles et alimentaires pour préserver nos agriculteurs du dumping et favoriser une certaine stabilisation du prix des aliments», de préciser M. Faniel.
La Coalition pour la souveraineté alimentaire est un regroupement de plus de 80 organisations ou réseaux membres, tant agricoles, environnementaux, consuméristes, municipaux, syndicaux, professionnels, coopératifs, d'économie sociale, et de sécurité alimentaire
SOURCE : COALITION POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE
Frédéric Paré, coordonnateur
Coalition pour la souveraineté alimentaire / Food Sovereignty Coalition
Cellulaire : 514-717-8870
www.nourrirnotremonde.org
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