Politique en itinérance : Le RAPSIM obtient des engagements du Parti Québécois et de Québec Solidaire
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Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM)19 avr, 2012, 13:00 ET
MONTRÉAL, le 19 avril 2012 /CNW Telbec/ - L'hiver dernier, les refuges pour sans-abri ont offert 8 % de plus de nuitées que l'hiver 2010-2011. Les ressources d'hébergement pour femmes en situation d'itinérance doivent elles aussi effectuer un nombre sans cesse grandissant de refus, faute de places. Pour contrer cette situation, les membres du RAPSIM ont réitéré le besoin d'une Politique en itinérance lors d'une assemblée publique tenue aujourd'hui.
Plus de 150 personnes, provenant des organismes membres du RAPSIM, de groupes, d'alliés et d'institutions y ont participé. À l'approche des élections, deux des quatre partis représentés à l'Assemblée nationale ont accepté l'invitation d'y participer. Le député Martin Lemay, du Parti Québécois, et Françoise David, de Québec Solidaire, y ont exprimé l'engagement de leur parti en faveur de l'adoption par le gouvernement du Québec d'une Politique globale en itinérance, pour prévenir et réduire le phénomène.
Une situation qui s'accroît, s'aggrave et se diversifie
Les indicateurs de l'accroissement de l'itinérance à Montréal sont nombreux. Notons, entre autres, la fréquentation accrue de ressources d'hébergement, où l'on constate un vieillissement des hommes et des femmes qui s'y retrouvent. Les ressources de dépannage alimentaire voient un nombre accru de personnes sans domicile fixe.
Alors que l'itinérance est toujours aussi visible au centre-ville, les organismes de quartiers comme Hochelaga-Maisonneuve et Côte-des-Neiges font le constat que de plus en plus de personnes à risque ou en situation d'itinérance se trouvent sur leur territoire.
Les organismes multiplient les actions pour faire face à l'aggravation de l'itinérance, augmentent leur capacité d'accueil, développent des projets de logements. Le besoin d'une Politique globale en itinérance n'est que toujours plus urgent.
Une Politique pour changer les choses
Depuis plusieurs années, le RAPSIM demande l'adoption d'une Politique en itinérance pour faire de cette question une priorité dans l'action du gouvernement du Québec, en obligeant tous les ministères concernés à agir, avec les moyens adéquats, pour prévenir et réduire l'itinérance.
Cette demande, qui a fait l'objet d'une Commission parlementaire produisant un rapport unanime demandant une telle Politique, a trouvé un large appui au Québec, dont celui de la Commission des droits de la personne et de la Ville de Montréal.
Le Barreau du Québec soutient aussi cette demande et son représentant, Me Jean Guy Ouellet, a exprimé de nouveau leur position lors de l'assemblée « Face aux dénis de droits que vivent les personnes en situation d'itinérance, il est urgent d'adopter une telle Politique. »
Plus de supports à vélo !
Dans son bilan déposé en commission parlementaire en novembre dernier, le gouvernement du Québec se targue de la mise en ouvre de plus de 80 % des mesures du Plan d'action interministériel en itinérance qu'il a adopté il y a plus de deux ans. Dans les indicateurs de résultats, le gouvernement inclut la mise en place de menus santé dans les établissements scolaires, de supports à vélo et de corridors piétonniers » (Plan d'action interministériel en itinérance 2010-2013, Bilan des actions réalisées p.12).
« Avec la faiblesse de son Plan qui manque de moyens (13 millions $ sur 3 ans), de vision et de portée, c'est normal que l'on retrouve de telles niaiseries dans le bilan gouvernemental. C'est normal aussi, malheureusement, que l'on constate une hausse de l'itinérance partout au Québec » a déploré Marjolaine Despars, coordonnatrice adjointe du RAPSIM.
Pour le RAPSIM, il est donc crucial de faire beaucoup plus et beaucoup mieux au niveau de l'action gouvernementale. Il faut commencer par arrêter de judiciariser les personnes itinérantes, développer du logement social avec soutien communautaire, assurer l'accès à un soutien financier qui soit décent, développer les services nécessaires en santé physique et mentale, augmenter les programmes de réinsertion et soutenir adéquatement les organismes.
Tous ces axes d'intervention se retrouvent dans la Politique en itinérance que les membres du RAPSIM veulent voir rapidement mise en place. « Avec les élections qui s'en viennent, il y a un bon « timing » pour obtenir des engagements précis de tous les partis en faveur d'une Politique en itinérance et des mesures qu'elle doit contenir »a insisté le coordonnateur du RAPSIM, Pierre Gaudreau.
Suite à l'assemblée publique, le RAPSIM a procédé au lancement du document L'itinérance une histoire et des actions pour en sortir, qui revient sur des décennies d'interventions du milieu communautaire sur l'itinérance et de réponses des gouvernements. Une histoire marquée de développements, de petits progrès… qui demeurent insuffisants.
Source : Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM)
Pierre Gaudreau, coordonnateur tél : 514 879-1949, cell : 514 603-1949
Marjolaine Despars, coordonnatrice-adjointe, cell : 514 603-0265
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