MONTRÉAL, le 12 mai 2022 /CNW Telbec/ - Dans une publication parue aujourd'hui, l'IEDM conclut qu'avec sa politique zéro déchet de plastique, le gouvernement fédéral prend une posture à contresens des innovations présentes et futures de l'industrie qui nuira à l'économie, et ce en n'ayant aucune certitude quant aux conséquences environnementales positives qu'elle engendra.
« Cette mesure gouvernementale fera mal à l'économie canadienne et à ses travailleurs, en plus de créer de l'incertitude chez des investisseurs potentiels qui iront investir ailleurs. Cela ne fera rien pour améliorer notre classement en matière d'investissements privés, sachant que le Canada est le pire élève de l'OCDE », avance Gabriel Giguère analyste en politiques publiques à l'IEDM et auteur de la publication.
« L'importance de ce secteur ne fait aucun doute. Les projections de l'utilisation mondiale de plastique pour l'industrie et pour l'économie sont très positives. L'utilisation de ce matériau nécessaire au bon fonctionnement des sociétés modernes devrait continuer de croître et même doubler d'ici 2050 », explique Gabriel Giguère.
Bannir les sacs d'emplettes en plastique - tels les sacs d'épicerie - ne garantit pas une réduction de l'empreinte carbone. En Californie, leur interdiction n'a pas eu les effets escomptés. La réduction de 40 millions de tonnes de déchets de sac d'emplettes a été contrebalancée par une augmentation de 12 millions de tonnes de sacs à ordures plus épais émettant davantage de GES.
Au Canada, l'industrie du plastique s'est engagée à ne produire que des emballages en plastique entièrement recyclables ou récupérables d'ici 2030. À ces engagements s'ajoutent les innovations du secteur. Modix Plastique, par exemple, récupère les sacs pour ensuite les transformer en pastilles rigides qui sont réutilisées pour fabriquer des pièces d'automobile ou certains emballages. Ce type de technologie permet de donner une seconde vie aux sacs de plastique et d'en réduire les impacts environnementaux.
« En contrepartie, pour que certains types de sacs réutilisables en coton soient moins dommageables pour la santé humaine et la qualité des écosystèmes et qu'ils requièrent moins de ressources fossiles que les sacs en plastique à usage unique, ils doivent être réutilisés entre 100 et 3657 fois, ce qui représente de 2 à 70 ans d'utilisation hebdomadaire », affirme M. Giguère.
De plus, le plastique à usage unique permet d'éviter en partie le gaspillage alimentaire. On évalue à 11,2 millions de tonnes la quantité de gaspillage qui pourrait être évité, soit suffisamment d'aliments pour nourrir tous les Canadiens pendant près de cinq mois. Le gouvernement devrait tenir compte de cela dans l'application de sa politique zéro déchet plastique pour ne pas interdire des plastiques à usage unique contribuant à la réduction de ce gaspillage.
Afin de réduire la quantité de déchets de plastique dans l'environnement sans pénaliser les acteurs de cette industrie et les consommateurs canadiens, le gouvernement fédéral devrait opter pour les solutions suivantes :
- Retirer la mention « articles manufacturés en plastique » de l'annexe 1 de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement et, du même coup, annuler l'interdiction des six produits en plastique à usage unique actuellement ciblés par la politique fédérale.
- Stimuler l'innovation, notamment par des crédits ou des baisses d'impôt, et non par des subventions, pour encourager le déploiement de technologies nouvelles ou éprouvées, et ainsi augmenter le taux de recyclage.
L'Institut économique de Montréal est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l'IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l'économie de marché et sur l'entrepreneuriat.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevue : Josée Morissette, conseillère principale en relations de presse, Cell. : 418 929-5291, Courriel : [email protected]
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