MONTRÉAL, le 28 nov. 2023 /CNW/ - Suite à la dénonciation des permis de travail fermés au Canada par le rapporteur de l'ONU sur les formes d'esclavage, le comité parlementaire fédéral sur l'immigration étudie actuellement la problématique. Tel que le résume DTMF dans son mémoire, il est erroné d'affirmer que des permis sectoriels ou régionaux constituent la solution.
Les permis restreints aux employeurs associés à un secteur, occupation, région et/ou agence entraîne le silence en cas d'abus, les vols de salaires, maladies, accidents et mort liés au travail, harcèlement psychologique, sexuel et viol, travail non déclaré et traite d'êtres humains. Les travailleuses.rs du PTAS ont un permis sectoriel, mais restent vulnérables aux formes contemporaines d'esclavage.
"Les permis restrictifs créent des consortiums d'employeurs capables de mettre sur liste noire et bloquer du marché du travail légal les migrants 'indésirables' en raison d'un accident, de l'exercice d'un droit ou d'une négociation collective. Les blessés, incapables d'accepter un emploi adapté, continueront à travailler malgré les dommages à leur santé, pour éviter de compromettre leur droit de travailler au pays", explique Fernanda Cortes, C.A. de DTMF et ancienne travailleuse communautaire auprès de travailleurs du PTAS.
Les permis restrictifs maintiennent au sein d'occupations, secteurs ou régions des conditions de travail archaïques, y compris pour les citoyens. De plus en plus d'emplois, souvent dangereux ou extraordinairement difficiles, sont comblés à conditions inadéquates avec des (im)migrants captifs, faussant la valeur de biens et services à travers la suppression artificielle de leur coût humain. Avec des permis ouverts, au lieu de la coercition étatique, les salaires et les avantages compétitifs, et l'aide gouvernementale si nécessaire, attireront et retiendront en emploi.
Les restrictions à la liberté sur le marché du travail, actuelles ou historiques, telles que celles imposées par le Canada aux autochtones et immigrants chinois, ont des effets discriminatoires, consolident la ségrégation ethnique et raciale au niveau de l'emploi et, plus généralement, des poches d'exclusion sociale. Les permis ouverts ne doivent plus être limités à des travailleurs provenant des pays préférés par le Canada.
"L'autorisation de travail liée à un employeur est incompatible avec l'exercice des droits, mais les permis restreints à un groupe d'employeurs ou autrement restrictifs ne sont pas la solution. Travailleurs non libres, mains-d'oeuvres captives et séparation familiale: ce n'est pas une façon humaine d'intégrer les (im)migrants", déclare la Prof. Eugénie Depatie-Pelletier, directrice générale de DTMF.
Des permis ouverts, accompagnés d'un retour au sponsorship non par les employeurs mais par le gouvernement fédéral en fonction des besoins provinciaux de main-d'oeuvre, aux programmes bilatéraux de recrutement, placement, micro-crédit, intégration et support communautaire, ainsi qu'à une reconnaissance systématique du statut permanent à l'arrivée, favoriseraient la migration circulaire autant que l'accès à la citoyenneté, tout en respectant les droits fondamentaux, l'État de droit et la nature démocratique de la société.
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SOURCE Association pour les Droits de Travailleuses.rs de Maison et de Ferme (DTMF)
Hannah Deegan, DTMF-RHFW, [email protected], 514-379-1262, https://dtmf-rhfw.org/
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