Pour éviter le retrait massif des dentistes du régime public de soins dentaires : l'ACDQ invite le Premier ministre Couillard à mettre fin à l'immobilisme du ministère de la santé

MONTRÉAL, le 24 juill. 2018 /CNW Telbec/ - Particulièrement inquiet de la désinformation et des provocations auxquelles se livre le ministre Gaétan Barrette dans le dossier de la négociation du régime public de soins dentaires, le président de l'Association des chirurgiens dentistes du Québec (ACDQ), le D^r Serge Langlois, s'est adressé directement au Premier ministre Philippe Couillard pour rétablir la vérité des faits et lui demander de répondre aux multiples compromis faits par les dentistes afin de sortir la négociation de l'immobilisme du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) avant qu'il ne soit trop tard pour empêcher le retrait massif des dentistes du régime.

« Vous pouvez encore, si vous le souhaitez, empêcher ce geste qui aura des conséquences non négligeables pour les plus vulnérables de notre société. Pour cela, vous devez intervenir. Non par la force brutale de la répression ou par les menaces et l'intimidation que semble privilégier M. Barrette, mais dans le respect de la parole donnée, des acquis des dentistes et par le dépôt de propositions qui répondent aux compromis que nous avons faits, à plus d'une reprise, à la table de négociation », écrit le président de l'ACDQ dans une lettre adressée au Premier ministre.

L'Association a publié aujourd'hui un tableau reprenant point par point les affirmations fallacieuses du ministre de la Santé et des Services sociaux, et rétablissant la vérité sur chacune d'entre elles.

« À entendre le ministre Barrette, son ministère négocierait de bonne foi, avec diligence, en faisant aux dentistes des offres raisonnables et ce serait les dentistes qui feraient preuve d'intransigeance », écrit le D^r Serge Langlois qui a rappelé que l'ACDQ a déposé ses demandes il y a plus de 14 mois en ayant en tête la qualité des soins buccodentaires prodigués aux bénéficiaires du régime.

Le MSSS n'y a répondu que 10 mois plus tard en proposant des reculs sur tous les plans, en revenant sur des principes de rémunération établis au fil des négociations successives, dont la reconnaissance des frais d'exploitation des cabinets dentaires, et en revenant sur la parole donnée par l'État sans la moindre justification.

« Malgré de multiples compromis de notre part, nous n'avons cessé de nous heurter à un mur d'immobilisme et d'intransigeance. Outre une proposition financière indécente réduisant la rémunération des dentistes de 12 % à la fin de l'entente en 2020, nous n'avons pas reçu la moindre contre-proposition et le MSSS n'a pas fait le moindre compromis », de poursuivre le D^r Langlois.

Rappelons que le régime public de soins dentaires couvre les enfants de moins de 10 ans et les prestataires d'une aide financière de dernier recours, soit plus de 620 000 personnes.

« Nul besoin de vous souligner, compte tenu de l'expérience que nous avons eue en 2008 alors que vous étiez ministre de la Santé et que nous sommes parvenus à une entente dans le respect mutuel, qu'une négociation se fait à deux, que chacune des parties doit faire des avancées, et que le respect et la confiance sont à la base de tout règlement. Aucune de ces conditions n'est actuellement remplie et c'est à regret que nous nous apprêtons à déposer les avis de non-participation de nos membres au régime public de soins dentaires », de conclure le président de l'ACDQ en invitant instamment le Premier ministre Couillard, à présent qu'il est bien au fait de la vérité, à intervenir dans le bon sens et à ramener le bon sens dans ce dossier.

À propos de l'ACDQ
Constituée en 1966 en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels, l'Association des chirurgiens dentistes du Québec a pour objet l'étude, la défense et le développement des intérêts professionnels, économiques et sociaux de ses membres. Elle vise également à faire reconnaître la compétence de ses membres, à contribuer à leur formation, à défendre la valeur et l'importance de leurs services, à négocier en leur nom toutes les ententes jugées nécessaires, ainsi qu'à soutenir la recherche, l'action sociale et l'aide humanitaire.

POUR DISTINGUER LE VRAI DU FAUX

La semaine dernière, le ministre Gaétan Barrette y est allé d'affirmations tellement contraires à la vérité pour tenter de faire diversion sur son intransigeance et son immobilisme dans les négociations avec les dentistes que l'Association des chirurgiens dentistes du Québec (ACDQ) se voit dans la triste obligation de corriger les contrevérités qu'il a proférées notamment lors de son passage à l'émission Bernard Drainville sur les ondes du 98,5FM.

 

Désinformation de Gaétan Barrette	Réalité
Je ne peux pas tolérer qu'on prenne les gens vulnérables en otage : les enfants, les personnes sur l'assistance sociale, les personnes âgées.	La démagogie - ou alors l'ignorance - du ministre Barrette n'a pas de limites. Les personnes âgées ne sont pas couvertes par le régime public.
Mon intérêt premier, il est très clair, ce sont les citoyens, les enfants du Québec, les personnes âgées.	Un intérêt tel que le MSSS a reçu les demandes des dentistes le 23 mai 2017 et n'a daigné y répondre sur le fond (avec des reculs partout) que près d'un an plus tard, le 21 mars 2018.
L'ACDQ nous reproche d'avoir changé de négociateur et c'est eux qui nous l'avaient demandé.	L'ACDQ n'a rien demandé sinon la non- interruption des négociations. Le MSSS a remplacé son négociateur parce qu'il partait en vacances.
En général c'est l'association des professionnels concernés qui fait les demandes.	En effet, mais dans ce cas, le MSSS a déposé 17 demandes et proposé de multiples reculs sur les ententes conclues.
J'ai dit à Serge, parce que je le connais bien, faites-nous vos demandes finales parce qu'elles ont changé au fil du temps.	Les demandes des dentistes sont connues depuis 14 mois. Elles ont « changé » car l'ACDQ a fait de nombreuses concessions. Il est surprenant qu'on lui en fasse le reproche.
C'est une tactique de négociation standard : on arrive aux élections, ils (le gouvernement) vont plier.	C'est un comble alors que l'ACDQ est prête à négocier depuis mai 2017 et que  le MSSS a mis 10 mois pour lui « répondre ».
Les chirurgiens dentistes nous ont appelés pour avoir une rencontre vendredi. Ils ne nous ont rien dit et sont partis.	L'ACDQ a répondu à l'invitation du MSSS de revenir à la table. La rencontre a duré deux heures et un document a été déposé par lequel l'ACDQ a accepté de retirer huit autres demandes (dont, malheureusement, celle qui aurait favorisé l'accès aux soins dans les régions plus éloignées : examen et consultation à distance). C'est le MSSS qui n'a pas bronché de ses positions et qui a refusé de négocier malgré les avancées de l'ACDQ. En fait, après avoir tué le temps pendant près d'un an, le MSSS n'a jamais bougé sur quoi que ce soit.

Les contrevérités de Gaétan Barrette ne trompent pas que la population du Québec. Elles trompent aussi le Premier ministre Couillard.

Il est impératif que ce dernier soit adéquatement informé des faits et qu'il intervienne pour préserver les soins dentaires aux enfants de moins de 10 ans et aux prestataires d'une aide financière de dernier recours. Ces personnes sont trop vulnérables pour que leur sort soit laissé entre les mains de Gaétan Barrette.

SOURCE Association des chirurgiens dentistes du Québec (ACDQ)

Sophie D'Astous, Tesla RP, [email protected], 514-237-3611