Pour faire face à l'inflation - Une aide ponctuelle insuffisante et inéquitable
QUÉBEC, le 9 nov. 2022 /CNW Telbec/ - Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, vient de confirmer le versement d'une aide ponctuelle à 6.5 millions de personnes pour faire face à la hausse du coût de la vie. Le Collectif pour un Québec sans pauvreté convient que cette mesure permettra aux personnes en situation de pauvreté de souffler un peu, mais il la juge insuffisante et inéquitable. À moyen ou long terme, elle ne fera aucune différence dans la vie des personnes qui souffrent le plus de la hausse du coût de la vie.
Ce matin, le ministre Eric Girard a confirmé le versement, « pour aider les Québécois à faire face à un taux d'inflation plus élevé que prévu », d'une aide ponctuelle de 600 $ pour les personnes avec des revenus de moins de 50 000 $ et de 400 $ pour celles avec des revenus entre 54 000 $ et 100 000 $. À noter que le montant sera modulé pour les personnes gagnant entre 50 000 $ et 54 000 $ et pour celles gagnant entre 100 000 $ et 104 000 $.
« Pour le Collectif, il est évident que cette aide de 600 $ sera nettement insuffisante pour les personnes en situation de pauvreté, lance le porte-parole du Collectif, Serge Petitclerc. Des centaines de milliers d'entre elles n'arrivent pas à couvrir leurs besoins de base au Québec. Avec la flambée des prix des derniers mois, elles sont obligées de couper un peu plus… dans ce qui leur fait déjà défaut. Ce n'est pas pour rien que les banques alimentaires n'arrivent plus à répondre à une demande sans cesse grandissante, comme nous le confirmait récemment le dernier Bilan-Faim.
« Pour toutes ces personnes, c'est certain qu'une aide de 600 $ peut représenter un bon coup de pouce, mais un coup de pouce qui va dans la plupart des cas être consacré aux factures impayées, à l'épicerie, à l'achat de vêtements pour l'hiver qui approche. Quand on manque de tout à l'année, un chèque de 600 $ est bien vite dépensé. Et que se passera-t-il après? Comme il s'agit d'une aide ponctuelle, elle ne fera rien de plus que freiner momentanément l'appauvrissement des gens, sans pour autant améliorer leurs conditions de vie.
« Le Collectif déplore également le caractère inéquitable de cette mesure, poursuit Serge Petitclerc. Car l'impact de l'inflation est beaucoup plus dramatique pour les personnes qui vivent avec moins que le minimum vital que pour celles qui gagnent 100 000 $. Quel besoin essentiel pourront enfin satisfaire les personnes gagnant 100 000 $ par année avec un chèque de 400 $? Le Collectif est d'avis qu'il serait plus juste et responsable d'envoyer ce montant supplémentaire aux personnes qui en ont vraiment besoin, à toutes celles qui sont souvent contraintes d'hypothéquer leur santé physique et mentale car elles n'arrivent pas à joindre les deux bouts. De cette façon, le gouvernement contribuerait à réduire un peu les inégalités au lieu de les creuser davantage. »
SOURCE Collectif pour un Québec sans pauvreté
Patrice Lemieux Breton, 418 930-5969, [email protected]
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