Pour les personnes aveugles ou malvoyantes, se faire accompagner n'est pas un crime
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Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ)04 mai, 2020, 05:30 ET
MONTRÉAL, le 4 mai 2020 /CNW Telbec/ - « Dans une société démocratique comme la nôtre, il est inconcevable de penser que des personnes en situation de handicap visuel vivent dans la peur de se faire donner une contravention pour être allé prendre une marche accompagnée d'une personne avec qui elles partagent souvent déjà le quotidien. » C'est en ces mots que Francine David, présidente du Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ), a tenu à rappeler que le fait de se faire accompagner lorsque l'on est en situation de handicap visuel n'est pas un crime, mais bien un droit.
Certaines des mesures adoptées par le gouvernement du Québec depuis le 13 mars 2020 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire ont été particulièrement difficiles pour les personnes aveugles ou malvoyantes. Ces femmes et ces hommes ont parfois besoin d'un accompagnateur pour se déplacer et le RAAQ est inquiet de constater que certaines personnes ayant des limitations visuelles, de même que leurs accompagnateurs, se sont récemment fait interpeller et réprimander parce qu'elles ne respecteraient prétendument pas les règles de distanciation sociale. Ces gens vivent dans la hantise de se faire remettre une contravention par un policier, à l'instar de situations qui ont été rapportées en France.
La technique pour guider la plus utilisée requiert en effet que la personne aveugle ou malvoyante place sa main dans le coude du guide, et cela devient difficile à pratiquer, voire impossible, avec un accompagnateur qui ne partage pas déjà le quotidien de la personne. Précisons que l'Institut Nazareth et Louis-Braille, centre de réadaptation spécialisé en déficience visuelle faisant partie du CISSS de la Montérégie-Centre, a élaboré un document présentant des techniques de guide humain en temps de pandémie. Bien que les méthodes proposé par ce document ne soient pas optimales, elles proposent des façons sécuritaires pour continuer d'accompagner les personnes ayant une limitation visuelle.
Pour un déconfinement inclusif
Avec le déconfinement qui s'amorce et la vie en société qui reprend son cours, les personnes ayant des limitations visuelles devront, comme les autres, se rendre à des rendez-vous essentiels et certaines auront besoin d'accompagnement pour ce faire. Le ministère de la Santé et des Services sociaux a le devoir d'informer les personnes en situation de handicap visuel et les organismes offrant des services d'accompagnement bénévole en ce qui concerne les bonnes pratiques pour guider de manière sécuritaire en période de pandémie, ainsi que de leur fournir des ressources pour se procurer le matériel de protection approprié.
« Le gouvernement du Québec doit s'assurer que le déconfinement amorcé soit inclusif. Il doit envoyer un message clair et sans équivoque : les personnes ayant des limitations visuelles ont le droit de se faire accompagner et ne peuvent être réprimandées pour cela », conclu Francine David.
À propos du Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec
Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ) a pour mission de promouvoir et de défendre les droits des personnes aveugles et amblyopes du Québec, afin de favoriser leur intégration à part entière dans tous les domaines de l'activité humaine. Notre fédération représente 21 associations travaillant avec les personnes en situation de handicap visuel partout au Québec.
SOURCE Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ)
Antoine Perreault, directeur général du RAAQ, Téléphone : 438-393-7859, Courriel : [email protected]
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