Selon de nouvelles données de Statistique Canada, le nombre de nouveaux diagnostics de cancer aurait diminué de 12.3% en 2020.
Le dépistage et la détection précoces offrent toujours la meilleure opportunité de rémission.
OTTAWA, ON, le 7 juin 2023 /CNW/ - Les données de Statistique Canada (StatCan) publiées le mois dernier montrent qu'en 2020, la première année de la pandémie mondiale, il y a eu une baisse des nouveaux diagnostics de cancer estimée à 12.3% par rapport aux cinq années précédentes.
«Depuis les premiers jours de la pandémie, nous clamons haut et fort que le cancer ne peut pas attendre, déclare Jackie Manthorne, présidente et directrice générale du Réseau canadien des survivants du cancer (RCSC). Pendant les périodes de fermeture prolongée, nous savions que de nombreuses personnes seraient en danger au Canada, et que certaines se verraient refuser l'accès à un diagnostic et ne pourraient pas bénéficier de traitements dans des délais raisonnables.»
Le 16 mai, StatCan a publié un rapport sur l'incidence du cancer au Canada en 20201 qui fait état des préoccupations du RCSC: 140 330 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2020, première année de la pandémie de COVID-19. Il s'agit d'une baisse de 12,3% par rapport aux cinq années précédentes (2015-2019). Le nombre total de diagnostics de cancer dans la population masculine (-13,2%) a diminué davantage que celui de la population féminine (-11,4%). Les taux d'incidence observés pour les quatre types de cancers les plus fréquents -- cancer du sein, du poumon et des bronches, de la prostate et colorectal -- ont tous été inférieurs aux chiffres attendus. La base de données nationale sur le cancer des États-Unis peint un tableau similaire2.
«En toute autre circonstance, ces nouvelles données seraient accueillies favorablement et célébrées par la communauté des défenseurs du cancer», déclare la directrice générale. «De nombreux cancers peuvent seulement être traités dans les cas où des outils et des moyens de diagnostic rapide sont accessibles. Un système de santé canadien efficace sait tirer avantage des techniques, médicaments et thérapies de pointe, et peut transformer le cancer de maladie mortelle à condition chronique plus facile à gérer.
StatCan a énuméré trois raisons principales qui pourraient expliquer cette diminution du nombre de diagnostics en 2020. Les interruptions des services de dépistage, les difficultés d'accès aux services de soins primaires et la diminution du nombre de rendez-vous en personne en raison des fermetures et du confinement sont autant de facteurs qui ont pu avoir une incidence sur la comptabilisation de nouveaux cas de cancer au sein de la population canadienne1.
«Fait important, les données de StatCans' alignent sur les résultats et les conclusions tirées des quatre sondages RCSC Leger #cancercantwait que nous avons menées entre 2020 et 2022», ajoute Manthorne. Les quatre sondages ont porté sur la perturbation des soins oncologiques au Canada en raison de la COVID-19.
De récents rapports des médias relatent que des médecins de tout le pays diagnostiquent des patients à des stades plus avancés de cancer et d'autres maladies depuis le début de la COVID. «En conséquence, les diagnostics tardifs sont nombreux et, malheureusement, un nombre accru de personnes mourront du cancer, tout cela parce que nous avons été trop prudents pendant la pandémie. Malheureusement, il y aura moins de survivants», conclut M. Manthorne.
Le RCSC conclut que les récentes données de StatsCan ainsi que les divers commentaires des médecins à travers le Canada démontrent l'incapacité du système de santé canadien à subvenir aux besoins de la population. Plus précisément, le système de santé canadien n'a pas su:
- fournir aux médecins et au personnel infirmier les moyens nécessaires pour accomplir leur travail;
- maintenir les programmes canadiens de dépistage du cancer, ce qui a entraîné des diagnostics tardifs;
- répondre aux défis que le système de soins de santé aurait dû relever; et
- assurer une organisation adéquate des hôpitaux, en particulier pendant les premiers jours de la pandémie.
«Certains patients canadiens pensent qu'ils ont été sacrifiés», conclut M. Manthorne. «Ce qui est frustrant, c'est que le RCSC savait qu'il n'était pas nécessaire d'en arriver là. Avec #cancercantwait nous tentions déjà de sensibiliser le public à cette urgence. Nous payons aujourd'hui le prix de l'inaction.»
Pour en savoir plus sur les quatre sondages Léger #cancercantwait du RCSC ou sur nos derniers rapports sur les soins du cancer et la COVID-19, cliquez ici.
Statistique Canada (Statcan) est l'agence nationale qui produit des statistiques pour aider à mieux comprendre le Canada, sa population, ses ressources, son économie, sa société et sa culture. Pour plus d'informations sur le rapport quotidien du 16 mai 2023 «Incidence du cancer au Canada, 2020», veuillez cliquer ici.
Le RCSC s'efforce de mettre en relation les patients, les survivants et d'autres parties prenantes avec les décisionnaires et la communauté, afin de lancer la discussion et d'agir selon les meilleures pratiques fondées sur des données probantes pour alléger les coûts médicaux, émotionnels, financiers et sociaux du cancer. Pour en savoir plus, consultez www.survivornet.ca.
1 Statistique Canada, Le Quotidien 2023-05-16, Incidence du cancer au Canada, 2020. https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/230516/dq230516c-eng.htm |
2 Lum SS, Browner, Æ, Palis B, et collab. Perturbation des modèles de données de la base nationale de données sur le cancer au cours de la première année de la pandémie de COVID-19. JAMA Surg. Publié en ligne le 12 avril 2023. doi:10.1001/jamasurg.2023.0652 l |
SOURCE Canadian Cancer Survivor Network (CCSN)
Jackie Manthorne, présidente-directrice générale, [email protected], 613-710-3636
Partager cet article