Pour protester contre la mauvaise foi des employeurs - Manifestations des travailleurs sylvicoles à Percé et à Gaspé
CHANDLER, QC, le 5 juin 2012 /CNW Telbec/ - Des travailleurs sylvicoles, membres du Syndicat national de la sylviculture (SNS-CSN), ont manifesté hier devant les locaux des Entreprises agricoles et forestières de Percé et cet avant-midi devant ceux des Entreprises agricoles et forestières de la Péninsule, à Gaspé, afin de protester contre la mauvaise foi démontrée par les responsables des établissements de Percé et de Gaspé dans la négociation actuellement en cours.
Selon le président du SNS-CSN, René Martel, les négociations progressent dans les autres sections qui ont joint cette 2e négociation coordonnée du syndicat regroupant 800 membres, mais elles stagnent à Percé et à Gaspé. Il explique : « Plutôt que d'entreprendre des pourparlers ouverts et constructifs, comme dans toutes bonnes relations de travail, ces employeurs font preuve de réticence à maints égards. Par exemple, ils tardent à nous dévoiler leurs états financiers qui nous permettraient de discuter sur des bases solides, puis ils remettent constamment à plus tard les dates de négociation. »
Le président du Conseil central de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (CSN), Éric Boulay, qui était présent aux manifestations, estime que ces entreprises auraient tout avantage à suivre l'exemple des responsables de la section Francofor qui sont rapidement parvenus à un règlement, récemment ratifié par la majorité de leurs 65 employé-es : « Il est à l'avantage de tout le monde que les travailleurs puissent bénéficier des meilleures conditions possibles pour jouir d'un climat de travail sain, respectueux des uns et des autres et qui tienne compte des contraintes auxquelles peut faire face chacune des parties. »
Les autres sections du SNS-CSN en négociation coordonnée sont les sociétés d'exploitation des ressources des Monts, de la Vallée et de la Neigette, des groupements du Kamouraska et du Lac Témiscouata, toutes situées en Gaspésie, dans le Bas-Saint-Laurent et sur la Côte-Nord.
Des travailleurs ciblés injustement
Par ailleurs, les travailleurs sylvicoles sont particulièrement outrés des décisions gouvernementales, autant fédérales que provinciales, annoncées au cours des dernières semaines, puisqu'ils sont directement ciblés sans égard aux difficiles réalités qu'ils doivent affronter.
Ainsi, avec la réforme du régime d'assurance-emploi découlant du controversé projet de loi C-38 du gouvernement Harper, les travailleurs saisonniers seront touchés directement. Quand la saison sylvicole prendra fin, ces travailleurs indispensables, devenus sans-emploi à leur corps défendant, devront accepter tout travail à compter de la septième semaine de chômage à un salaire équivalent à 70 % de leur salaire antérieur.
Le président du conseil central tient à souligner que depuis le 18 novembre 1990, le gouvernement fédéral ne contribue plus un sou au financement du régime d'assurance-emploi et qu'en conséquence il n'a aucune légitimité pour procéder à ces changements si draconiens. « Si M. Harper souhaite vraiment améliorer le régime d'assurance-emploi, il doit plutôt en élargir l'accessibilité et bonifier les prestations. »
De plus, le gouvernement Harper a annoncé l'abolition, dès le 15 septembre prochain, d'un projet pilote qui prolongeait la période de prestations de 5 semaines supplémentaires dans 21 régions économiques à taux de chômage élevé. Cette prolongation permettait aux travailleurs saisonniers d'éviter ou de réduire les périodes sans travail ni prestations de chômage communément appelées « le trou noir du printemps ». Cette mesure fera en sorte qu'en Gaspésie, notamment, les travailleurs sylvicoles pourraient se retrouver sans revenu aucun pour cinq semaines de plus à chaque année.
Trop c'est trop !
Le gouvernement de Jean Charest n'est pas en reste avec les mauvaises nouvelles affectant les travailleurs forestiers du Bas-Saint-Laurent de la Gaspésie. Par l'intermédiaire de son ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Clément Gignac, il a annoncé, le 25 mai dernier, une réduction de 3 millions de dollars sur un budget de 12 millions au Programme de création d'emplois en forêt pour l'Est du Québec.
Mis en place en 1997 pour contrer le chômage, le programme avait pourtant fait ses preuves dans ces régions en créant 200 emplois forestiers annuellement. Bien qu'habitués aux épineux défis auxquels ils doivent faire face quotidiennement, les travailleurs sylvicoles estiment qu'à un moment donné, trop c'est trop !
La FIM-CSN rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. Quant à la CSN, elle représente plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.
Source : Fédération de l'industrie manufacturière (FIM-CSN)
Renseignements : Denis Pineau, coordonnateur de la négociation : 418 731-0578 ; Benoit Aubry, Service des communications de la CSN : 514 704-3297
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