Pour une meilleure représentativité de la diversité en emploi - « La Ville doit abolir les obstacles systémiques à l'embauche de personnes d'origines diverses »
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Ville de Montréal - Opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Montréal06 juin, 2018, 10:15 ET
MONTRÉAL, le 6 juin 2018 /CNW Telbec/ - Le chef d'Ensemble Montréal, M. Lionel Perez, le porte-parole en matière de ressources humaines et relations syndicales, M. Richard Guay, et la porte-parole en matière de diversité, Mme Mary Deros, ont dévoilé ce matin une motion demandant au comité exécutif de travailler avec les différents syndicats municipaux pour faire en sorte que les postes à combler à la Ville de Montréal puissent être ouverts à la fois aux candidats externes et aux employés déjà en place. L'objectif étant de favoriser d'entrée de jeu l'embauche des membres des minorités visibles ou ethniques, encore fortement sous-représentées dans les effectifs de la Ville.
Alors que le tiers (33 %) de la population montréalaise s'identifie à une minorité visible, ce groupe ne compose que 17 % des employés de la Ville. Pour certaines catégories d'emplois, le fossé est encore plus creux : cols bleus (14,6 %), policiers (11 %), cadres administratifs (9,4 %), cadres de direction (6 %) et pompiers (2,4 %).
« Nous avons un sérieux rattrapage à faire. Les mesures adoptées jusqu'à présent, comme le Plan d'action pour la diversité en emploi, donnent des résultats encourageants, mais ne permettent pas de s'attaquer aux causes systémiques de cette discrimination. Notre proposition est un geste concret qui donnera des résultats tangibles et signalera à la population issue de la diversité la ferme volonté de la Ville de Montréal d'éliminer les sources du problème », a déclaré M. Perez.
En effet, la plupart des conventions collectives des différentes catégories d'employés à la Ville sont rédigées de façon à favoriser les employés déjà en poste pour combler un poste vacant ou nouvellement créé. Du coup, cela offre très peu d'ouverture aux candidats extérieurs et donc peu de chances pour ces candidats issus de la diversité d'obtenir un emploi à la Ville.
« Évidemment, nous sommes conscients que nous touchons à une question délicate, je dirais même presque sacro-sainte, dans le domaine des relations industrielles au Québec. Mais nous n'avons pas le choix. La Ville ne pourra pas améliorer son bilan sur le plan de la diversité en emploi si elle ne trouve pas un moyen de s'entendre avec les syndicats pour ouvrir plus de postes aux candidats de l'extérieur », a précisé M. Guay.
La motion a reçu l'appui d'associations qui œuvrent auprès des communautés culturelles, notamment de M. Fo Niemi, directeur général du Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR), et de M. Michael Smith, président de l'Association Jamaïcaine de Montréal, présents lors de l'annonce.
Plusieurs élus d'Ensemble Montréal issus de la diversité étaient également présents : Renée-Chantal Belinga, Abdelhaq Sari, Aref Salem, Nathalie Pierre-Antoine, Alan DeSousa et Giovanni Rapanà.
« Si nous voulons progresser, nous devons reconnaître que certaines de nos pratiques agissent comme des obstacles systémiques à l'embauche de personnes d'origines diverses. La Ville doit modifier ses méthodes de recrutement et ainsi donner l'exemple aux autres employeurs, car c'est un enjeu qui dépasse l'administration municipale. Rappelons qu'en 2017, le taux de chômage à Montréal était de 6,6 % pour l'ensemble de la population, de 8,8 % pour les immigrants et de 16,1 % pour les immigrants arrivés au Québec depuis moins de cinq ans. L'heure est donc à la recherche de solutions », a conclu Mme Deros.
La motion sera débattue lors du conseil municipal qui se tiendra le 18 juin prochain.
Motion de l'Opposition officielle
65.02
Séance du conseil municipal du 18 juin 2018
Motion en faveur d'une meilleure représentativité de la diversité montréalaise en emploi à la Ville de Montréal
Attendu que 33 % de la population de l'agglomération de Montréal s'identifie à une minorité visible, soit l'équivalent de 623 890 personnes (Profil sociodémographique 2016, Agglomération de Montréal, édition mai 2018);
Attendu que presque 50 % de la population de l'agglomération de Montréal est issue de l'immigration ou de parents immigrants;
Attendu que parmi les 644 680 immigrants présents sur le territoire de l'agglomération de Montréal, 138 635 personnes, soit 22 %, sont de nouveaux arrivants qui ont obtenu leur statut d'immigrant entre 2011 et 2016 (Profil sociodémographique 2016, Agglomération de Montréal, édition mai 2018);
Attendu que 13 100 personnes se déclarent d'identité autochtone (0,7 %) parmi la population totale de l'agglomération de Montréal, tandis que 34 745 personnes le sont dans la région métropolitaine de recensement de Montréal (Profil sociodémographique 2016, Agglomération de Montréal, édition mai 2018 et Recensement Canada, Série « Perspective géographique », en ligne);
Attendu que pour l'année 2017, le taux de chômage au Québec était de 6,2 % pour l'ensemble de la population, mais qu'il était de 8,7 % chez les immigrants, et atteignait 15,8 % chez les immigrants arrivés au Québec depuis moins de cinq ans (Institut de la statistique du Québec);
Attendu que pour l'année 2017, le taux de chômage dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal était de 6,6 % pour l'ensemble de la population, qu'il était de 8,8 % chez les immigrants, mais qu'il atteignait 16,1 % chez les immigrants arrivés au Québec depuis moins de cinq ans (Statistique Canada);
Attendu que Montréal accueille 70 % des nouveaux arrivants au Québec à chaque année;
Attendu que le milieu de travail est un lieu privilégié dans lequel s'inscrit les valeurs du vivre ensemble, que l'employabilité est un des facteurs les plus importants dans l'intégration des nouveaux arrivants et qu'il est dans l'intérêt commun d'assurer une cohésion sociale et une juste représentativité du bassin de la population de la région montréalaise au sein de l'administration municipale;
Attendu que les villes, en tant que gouvernements de proximité, sont aux premières lignes pour agir en faveur de la diversité, de l'égalité, et de l'inclusion économique et sociale de leurs concitoyens;
Attendu que la Ville de Montréal doit être un employeur exemplaire au niveau de la diversité en emploi et être représentative de la population vivant sur son territoire;
Attendu qu'en 2016 seulement 17 % des effectifs de la Ville s'identifiaient en tant que minorité visible ou ethnique, dont seulement 0,3 % d'identité autochtone (Plan d'action pour la diversité en emploi 2016-2019 de la Ville de Montréal);
Attendu que chez certaines catégories d'emplois, les minorités visibles et ethniques sont encore plus sous-représentées, telles que les cols bleus (14,6 %), les policiers (11 %), les cadres administratifs (9,4 %), les cadres de direction (6 %) et les pompiers (2,4 %);
Attendu que malgré les efforts de la Ville à vouloir augmenter la représentation des membres de minorités visibles et ethniques parmi ses effectifs via son Plan d'action pour la diversité en emploi, force est de constater que nous avançons encore trop lentement vers ces cibles, et ce, particulièrement dans certaines catégories d'emplois;
Attendu que certaines pratiques en dotation de ressources humaines agissent comme des obstacles systémiques à l'embauche de personnes d'origines diverses;
Il est proposé par M. Lionel Perez, chef de l'Opposition officielle et conseiller de la Ville, district de Darlington
et appuyé par M. Richard Guay, conseiller de la Ville, district de la Pointe-aux-Prairies
Mme Mary Deros, conseillère de la Ville, district de Parc-Extension
Que le comité exécutif, dans l'objectif d'augmenter la représentativité en termes de diversité en emploi à la Ville de Montréal, en partenariat avec les divers syndicats municipaux, s'engage à identifier des mécanismes à intégrer dans les futures conventions collectives afin que tous les postes vacants et nouvellement créés puissent être ouverts de manière concomitante aux candidats externes à l'administration municipale en plus de ceux déjà à l'emploi de celle-ci.
SOURCE Ville de Montréal - Opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Montréal
Brigitte Roussy, Attachée de presse, Cabinet de l'Opposition officielle, 514-248-0160
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