OTTAWA, le 7 févr. 2018 /CNW Telbec/ - Le Groupe Aecon (Aecon) est une société canadienne emblématique dans le domaine de la construction. Elle œuvre partout au pays et a mené à bien certains des projets les plus grands et les plus complexes au Canada. Elle emploie des milliers de nos membres, dans pratiquement tous les métiers de la construction. Elle fait également l'objet d'une prise de contrôle amicale par une société de construction chinoise beaucoup plus grande, CCCC International Holding Limited (CCCI).
Habituellement, toute prise de contrôle, toute fusion ou même tout nouveau partenariat de coentreprise entraîne son propre lot de problèmes et de préoccupations. Qu'en sera-t-il des éléments globaux, comme le volume d'affaires, la pénétration du marché ou les négociations collectives, et des questions beaucoup plus précises, par exemple, à savoir s'ils vont remplacer la personne avec laquelle nous faisons affaire depuis 30 ans? Ces questions sont également souvent associées à une charge émotive. Nous craignons tous le changement et nous avons tous l'impression qu'il entraînera quelque chose de pire, qu'il nous enlèvera quelque chose, ou bien qu'il sera d'une manière ou d'une autre plus « perturbant » que le statu quo auquel nous nous sommes habitués. L'acquisition de cette entreprise a beaucoup attiré l'attention.
La construction est un domaine très concurrentiel et peu d'entreprises disposent des capacités financières, de gestion et d'ingénierie, ainsi que des compétences dans les métiers, qui sont nécessaires pour réaliser presque tous les projets. Aecon est une entreprise qui dispose de tout cela, mais sa capacité comporte des limites. Vous ne pouvez présenter une soumission que pour les projets dont vous pouvez garantir la réalisation - la plupart des propriétaires de projets de construction souhaitent avoir l'assurance que l'entrepreneur qu'ils ont choisi peut faire en sorte que le travail se poursuive et que, s'il trébuche, il existe un recours qui permettra de terminer le travail. Ils souhaitent également s'assurer que l'entrepreneur peut payer ses factures lorsqu'elles deviennent exigibles et ainsi éviter que le projet du propriétaire soit la cible de privilèges qui peuvent mettre en péril le flux de trésorerie lié au projet du propriétaire. L'une des façons dont les sociétés de construction se protègent contre les risques inhérents aux mégaprojets est de conclure des arrangements en coentreprise. Ces dernières permettent de diviser le risque et de permettre à certaines sociétés d'entreprendre des projets pour lesquels elles sont reconnues comme des maîtres. Pratiquement toutes les coentreprises ont un partenaire à l'étranger ou non canadien qui joue un rôle, souvent à titre de partenaire financier. Les récits apocryphes portant sur des projets de coentreprise sont innombrables.
En 2015, CCCI a fait l'acquisition de l'emblématique société australienne John Holland. La puissance du capital de CCCI a permis à John Holland de participer à plus d'appels d'offres, d'obtenir plus de contrats et d'offrir du travail à davantage de travailleurs spécialisés australiens. Là-bas, tout comme ici, quelques personnes ont formulé des critiques en coulisse, alléguant que « l'acier et beaucoup d'autres choses de qualité inférieure en provenance de la Chine allaient faire leur apparition », mais cela ne s'est pas produit. D'autres importantes sociétés de construction canadiennes semblent réagir de la même façon. En réalité, elles sont préoccupées par la pression que peut exercer sur le processus d'appel d'offres une société devenue beaucoup plus puissante, Aecon. Il ne s'agit pas de craintes injustifiées. Mais ces craintes sont de nature compétitive, et non de quelconques craintes par rapport à un nationalisme manifeste.
Les acquisitions de sociétés sont très fréquentes. Dans le secteur de la construction, le catalogue des sociétés qui ont fait l'objet d'une fusion, ont été achetées directement pour augmenter le volume d'affaires, ou acquises d'une quelconque façon est impressionnant. Cela n'a rien de nouveau. Nous ne devons pas craindre la concurrence. Elle fait partie de la nature du secteur de la construction.
Par conséquent, comme nous le rappelle l'expérience John Holland, il est dans l'intérêt des membres des Syndicats des métiers de la construction du Canada qu'une société comme Aecon, qui prend de l'expansion et devient plus solide, continue de respecter les lois du travail et les normes de sécurité du Canada. Cela permet d'employer plus de gens et d'offrir une meilleure valeur. Aecon sera un complément aux autres importantes sociétés canadiennes (dont certaines sont détenues, en entier ou en partie dans d'autres marchés), et permettra aussi à celles-ci de soumissionner des projets. Aecon demeurera une société canadienne, dont les actionnaires viennent d'ailleurs!
SMCC
Le Département des métiers de la construction à l'échelle nord-américaine coordonne les activités de 15 syndicats affiliés du secteur de la construction, de l'entretien et de la fabrication et leur fournit des ressources. Au Canada, les SMCC représentent 500 000 travailleurs qualifiés.
SOURCE Département des métiers de la construction, FAT-COI
Bob Blakely, chef des opérations canadiennes des SMCC, Bureau : 613 236-0653, [email protected]
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