Pourquoi les personnes assistées sociales dites « sans contraintes à l'emploi » ne travaillent-elles pas? - Une étude qui remet en question plusieurs idées reçues
QUÉBEC, le 18 juin 2020 /CNW Telbec/ - Comment expliquer le refus du gouvernement québécois d'accorder une aide d'urgence aux personnes assistées sociales en cette période de crise, alors qu'elles sont durement touchées? Et comment expliquer son choix de maintenir les prestations d'aide sociale à un niveau permettant de couvrir à peine la moitié des besoins de base?
Coincé dans une logique d'incitation à l'emploi, le gouvernement semble croire que les personnes assistées sociales dites « sans contraintes à l'emploi » n'ont qu'à crier « ciseau » pour se trouver un emploi. Selon cette logique, elles seraient toutes prestataires de l'aide sociale par choix et n'auraient qu'à se prendre en main pour améliorer leur sort.
Aujourd'hui, le Collectif pour un Québec sans pauvreté et le Groupe de recherche interdisciplinaire et interuniversitaire sur la pauvreté, l'emploi et la protection sociale (GIREPS) présentent les résultats d'une recherche qui montre que, contrairement aux idées reçues, la très grande majorité des personnes assistées sociales aimeraient avoir un emploi et qu'elles perçoivent généralement le travail rémunéré comme une condition essentielle à l'exercice de leur liberté et de leur pleine citoyenneté.
En cherchant à mieux comprendre pourquoi les personnes assistées sociales dites « sans contraintes à l'emploi » n'occupent pas un emploi, cette recherche met en évidence de nombreuses difficultés structurelles ou systémiques qui influencent les parcours de vie, d'emploi et d'assistance sociale des personnes assistées sociales. Ainsi, les idées reçues sur les personnes assistées sociales et leur rapport au travail seraient souvent influencées par une perception négative liée à leur condition d'« assisté.e.s » et ne seraient pas le reflet de la réalité.
En s'appuyant sur des entretiens de groupe menés auprès de 44 personnes assistées sociales de 7 régions du Québec, la recherche a pour principal objectif de comprendre ce qu'elles pensent du travail rémunéré, à partir de leurs représentations du travail au sens large (salarié et non salarié) et de l'aide sociale, ainsi que de leurs valeurs et de leurs expériences. La recherche permet d'identifier de multiples embûches limitant leur accès au marché du travail. Il est à noter, par ailleurs, que la pandémie actuelle laisse présager des difficultés accrues pour ces personnes désirant travailler.
Pour lire la version longue du communiqué : pauvrete.qc.ca/communique-as-recherche/
Pour accéder au rapport de recherche, à la synthèse ainsi qu'à des infographies : pauvrete.qc.ca/as-recherche.
À noter que des chercheur.e.s du GIREPS et le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté sont disponibles pour commenter les résultats de la recherche.
SOURCE Collectif pour un Québec sans pauvreté
Patrice Lemieux Breton, Collectif pour un Québec sans pauvreté, [email protected] / 418 930-5969
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