Précisions de Richard Guay professeur de finance à l'ESG UQAM concernant son
entrevue avec Gérald Fillion diffusée sur RDI-Économie le 20 avril
MONTRÉAL, le 22 avr. /CNW Telbec/ -
Plusieurs extraits de cette entrevue ont été présentés dans les médias de façon alarmiste. En tant que professeur de finance à l'ESG UQAM, je souhaite préciser quatre points concernant le rapport annuel de la Caisse.
1. Le rapport de risque de la Caisse
Plusieurs citations sur le reportage mentionnent que "Richard Guay affirme que le portefeuille de la Caisse est plus risqué que par le passé". Ce n'est pas moi qui affirme que le risque a augmenté. Je dis seulement que "Le rapport de la Caisse indique qu'il y a une augmentation du risque". Ceci n'est pas une opinion sur le niveau du risque mais seulement une lecture du rapport de risque de la Caisse.
De plus, j'ai bien mentionné lors de l'entrevue que je n'étais pas inquiet par rapport au niveau de risque à 38 % indiqué dans le rapport annuel. Ce rapport considère des scénarios financiers qui sont beaucoup plus sévères que la crise financière de 2008. De tels scénarios hypothétiques sont très improbables et il n'y a pas lieu d'être alarmiste sur la possibilité qu'ils se réalisent un jour.
Finalement, même si le rapport annuel indique que le risque a augmenté, cela ne signifie aucunement qu'il est trop élevé. Au contraire, je suis d'avis que le risque du portefeuille est à un niveau tout à fait acceptable.
2. L'univers de la mesure du risque est complexe
Le risque fluctue dans le temps et selon l'incertitude au sein des marchés financiers. Ainsi, comme je l'ai mentionné lors de l'entrevue, même si un gestionnaire effectue des transactions qui réduisent le risque, il est possible que le risque augmente quand même durant l'année. Selon le rapport annuel, c'est probablement ce qui explique que le risque global a augmenté. En effet, la hausse du risque des indices des marchés a été de 3 % en 2009. Cette hausse peut expliquer l'augmentation du risque du portefeuille.
3. Le scénario particulier d'une répétition de la crise financière 2008
J'ai notamment bien pris soin de préciser lors de l'entrevue que je ne suis pas d'avis que la Caisse aurait un rendement aussi bas qu'en 2008 si la récente crise financière se répétait. Autrement dit, pour des scénarios financiers "moins sévères" que ceux considérés dans son rapport de risque, comme une hypothétique répétition de la crise financière de 2008, je suis d'avis que le risque de la Caisse a baissé. La Caisse a mentionné avoir réduit ou mis fin à des activités qui ont causé des pertes en 2008. Aussi, la baisse importante de valeur de certains actifs a réduit le potentiel de pertes additionnelles. Cela a pour conséquence de réduire plusieurs risques. Ainsi, je suis d'avis que pour le scénario très peu probable d'une répétition de la crise financière de 2008, la Caisse est mieux préparée à y faire face et moins risquée.
4. La prise de risque est au cœur du métier de gestionnaire
Transformer le risque en rendement à long terme est au cœur du métier de gestionnaire. Il est nécessaire que la Caisse prenne des risques pour atteindre ses objectifs à long terme et je suis d'avis qu'en 2009 le risque à la Caisse était à un niveau tout à fait acceptable. Contrairement à ce qui est rapporté par certains médias ce matin, non, je ne suis pas inquiet.
Renseignements: Jennifer Desrochers, (514) 987-3000, poste 7730; Source: Richard Guay, Professeur de finance, École des sciences de la gestion de l'UQAM (ESG UQAM)
Partager cet article