Près d'un demi-million de dollars pour une chaire visant à assurer la salubrité et la qualité des aliments English
MONTRÉAL et LAVAL, QC, le 22 avril 2021 /CNW Telbec/ - Quels sont les effets antimicrobiens des produits naturels stabilisés pour assurer la salubrité et la qualité alimentaire ? Cette question est au cœur de la nouvelle chaire dirigée par la professeure Monique Lacroix de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) et financée par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec et Agriculture et Agroalimentaire Canada, par l'entremise du Partenariat canadien pour l'agriculture.
Dans l'industrie alimentaire, le contrôle des microbes, comme les bactéries ou les virus, passe souvent par l'ajout de produits chimiques synthétiques. Pourtant, la demande des consommateurs pour des produits antimicrobiens naturels est en hausse.
Depuis plus de 26 ans, les laboratoires de la professeure Monique Lacroix évaluent le potentiel antimicrobien et antioxydant de différents produits efficaces et moins néfastes pour la santé. Ils proviennent entre autres d'extraits naturels et d'huiles essentielles, de fruits, d'épices et, plus récemment, de nanoparticules d'argent. L'aide financière de 487 590 $, octroyée dans le cadre du Programme de partenariat pour l'innovation en agriculture, permettra de pousser davantage ces solutions naturelles.
Des solutions naturelles
Jusqu'à maintenant, le défi d'utilisation des extraits antimicrobiens naturels vient de leur instabilité. « Certains des extraits s'oxydent rapidement ou sont volatiles. On remarque aussi une variabilité dans leur composition et leurs interactions avec les différents nutriments des aliments », explique la professeure Lacroix. Ces limitations sont particulièrement importantes pour les aliments frais, mais aussi pour les aliments prêts à manger ou même les aliments stables qui possèdent un délai de conservation plus long et dont la salubrité doit être assurée.
« Dans les systèmes alimentaires, il est important de considérer tous les paramètres affectant les rendements et de mettre au point des processus standardisés et stabilisés dont les composantes agissent en synergie, souligne la chercheuse en sciences, appliquées à l'alimentation. Ce financement permettra de développer différents modes de stabilisation, tels que l'enrobage alimentaire via l'immobilisation dans des polymères comestibles. On peut aussi penser à la nanoémulsion, à l'encapsulation dans des microbilles, dans des liposomes, ou à des films d'emballage nanocomposites biodégradables ou développés à partir de polymères naturels. »
Des propriétés antimicrobiennes
Le projet évalue également les interactions possibles entre la composition des aliments, les conditions de traitement et d'entreposage, et l'activité antimicrobienne qui en résulte. La nouvelle chaire permettra de caractériser les propriétés antimicrobiennes des extraits naturels, tels que les huiles essentielles, ou les extraits de fruits. Les bactériocines de ferments ou les bactéries probiotiques, qui sont des protéines ou peptides générés lors de la fermentation de bactéries lactiques, seront aussi étudiées. Il sera ainsi possible d'optimiser les conditions de fermentation pour la production de ces bactériocines. C'est, entre autres, en mettant au point des processus contenant ces extraits agissant en synergie, sous des concentrations optimales, que les composantes seront standardisées et stabilisées. Elles pourront ainsi répondre à diverses applications.
La professeure Lacroix collaborera avec la professeure Annie Castonguay et le professeur Steven Laplante dans l'analyse chimique de la composition des différents extraits. Cela contribuera à une meilleure compréhension des relations entre la structure et l'activité antimicrobienne des extraits. Le développement de modèles prédictifs chimiométriques (classification des extraits) apportera les informations nécessaires à la mise au point de formulations antimicrobiennes standardisées.
Citations
« Les consommateurs se soucient de plus en plus des conséquences de leur alimentation sur l'environnement. Ils recherchent des aliments produits dans une perspective de développement durable et des emballages écologiques. La chaire de recherche permettra un transfert des connaissances entre le milieu de la recherche et de l'industrie, en plus d'attirer et de retenir la relève dans le secteur bioalimentaire. Je me réjouis déjà des avancées que permettront les travaux de la chaire en salubrité et qualité des aliments. »
M. André Lamontagne, ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
« L'intérêt du gouvernement québécois pour le projet et les travaux de la professeure Lacroix démontre l'importance de stimuler l'innovation et de soutenir la recherche dans le domaine de l'alimentation, au bénéfice de la population du Québec. Contribuer au développement de la société par la recherche est au cœur de la mission qui a été confiée à notre établissement universitaire. »
M. Luc-Alain Giraldeau, directeur général de l'Institut national de la recherche scientifique
À propos de l'INRS
L'INRS est un établissement universitaire dédié exclusivement à la recherche et à la formation aux cycles supérieurs. Depuis sa création en 1969, il contribue activement au développement économique, social et culturel du Québec. L'INRS est 1er au Québec et au Canada en intensité de recherche. Il est composé de quatre centres de recherche et de formation interdisciplinaires, situés à Québec, à Montréal, à Laval et à Varennes, qui concentrent leurs activités dans des secteurs stratégiques : Eau Terre Environnement, Énergie Matériaux Télécommunications, Urbanisation Culture Société et Armand-Frappier Santé Biotechnologie. Sa communauté compte plus de 1 500 membres étudiants, stagiaires postdoctoraux, membres du corps professoral et membres du personnel.
SOURCE Institut National de la recherche scientifique (INRS)
Source : Audrey-Maude Vézina, Service des communications de l'INRS, 418 254-2156, [email protected]
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