Prime salariale en santé: deux poids, deux mesures
MONTRÉAL, le 31 mars 2015 /CNW Telbec/ - « Au même moment où le gouvernement se félicite de signer une entente avec les pharmaciens des établissements de santé du Québec, on tourne le dos aux psychologues du réseau public. » C'est en ces mots que le président de l'Association des psychologues du Québec (APQ), M. Charles Roy a tenu à exprimer son sentiment d'injustice, car les deux dossiers se ressemblent étrangement. Or, la prime salariale consentie aux psychologues s'arrête aujourd'hui. Tout comme pour les pharmaciens, la prime octroyée par le gouvernement n'était pas un cadeau, mais une mesure concrète pour assurer au réseau de santé une rétention et une attraction de psychologues de plus en plus intéressés par la pratique privée. Une mesure nécessaire pour répondre à une problématique documentée par le ministère de la santé. M. Roy se demande donc : « Pourquoi conserver la prime pour les uns et y mettre fin pour les autres ? Pourquoi le ministre met-il de l'avant une politique de deux poids deux mesures ? »
La pénurie de main d'œuvre est tout aussi réelle du côté des psychologues. En 2009, la pénurie d'effectifs se situait à 13% et on anticipait une augmentation allant jusqu'à 20% pour l'année 2015. Preuve que la prime semble avoir quelques effets, la pénurie aurait reculé de 4.3%, se situant donc à moins de 10% au lieu du 20% attendu. Si l'attraction de nouveaux psychologues est encore difficile, la rétention des psychologues dans le réseau public semble être une réalité. Pourquoi mettre fin à une prime qui semble démontrer des signes encourageants ? L'exode des psychologues du réseau public est-il moins préoccupant pour le ministre de la santé que celui des pharmaciens ?
De plus, à notre demande de conserver la prime salariale, le ministre de la santé répondait aux psychologues de faire leurs demandes à la table de négociations des employés du secteur public. Il disait que notre réaction à l'annonce de la fin de la prime était un jeu de négociation. Où est la négociation quand nous nous retrouvons devant une décision unilatérale du ministre de la santé? Et pourquoi ce même ministre a-t-il réglé en dehors du cadre des négociations la prime salariale des pharmaciens? Nous ne demandions pas autre chose.
« Force est d'admettre qu'encore une fois, les psychologues et la santé mentale reçoivent très peu de considération. La pénurie de psychologues du réseau de la santé ne semble pas faire perdre une nuit de sommeil au ministre de la santé. Ce sont pourtant des milliers de citoyens aux prises avec une détresse psychologique ou des besoins spécifiques en santé mentale qui attendent de plus en plus longtemps pour rencontrer un psychologue. M. Barrette, arrêtez de dire qu'aucune coupure n'affectera les services aux citoyens, car même si vous répétez cette phrase une centaine de fois, elle demeurera non-conforme à la réalité sur le terrain» de conclure le président de l'APQ.
SOURCE Association des psychologues du Québec
Charles Roy, [email protected], 514 273-5600 poste 4610
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