Primes aux infirmières - Que compte faire le gouvernement pour le personnel professionnel et technique?
QUÉBEC, le 24 sept. 2021 /CNW Telbec/ - Le député des Îles-de-la-Madeleine, chef parlementaire et porte-parole du Parti Québécois en matière de santé, Joël Arseneau, déplore l'approche à la pièce du gouvernement face à la pénurie de main-d'œuvre en santé, alors qu'il omet d'inclure l'ensemble des travailleurs de la santé dans ses mesures à courte vue annoncées hier. Ce faisant, déplore-t-il, il n'arrivera pas à empêcher le navire de couler.
EN BREF
- Les mesures annoncées hier ratent l'objectif principal recherché par les infirmières, soit celui d'améliorer les conditions de travail.
- En plus, elles ignorent complètement une grande partie des travailleurs de la santé, pourtant indispensables : le personnel professionnel et technique.
- Tous les corps de métier doivent être considérés et valorisés si on souhaite vraiment améliorer les soins et services aux patients et diminuer les listes d'attente.
- On ne peut pas, non plus, penser tout régler avec un chèque; ce que réclament les travailleurs de la santé, c'est une meilleure organisation du travail.
« Et pour que ce paquebot puisse continuer à naviguer malgré la tempête, chaque marin est important : tant les technologues en imagerie médicale, les travailleurs sociaux, les psychologues, les techniciens en laboratoire que les orthophonistes, et tellement d'autres. Aujourd'hui - j'en témoigne, car ils m'interpellent -, ces professionnels se sentent abandonnés », a poursuivi le chef parlementaire du Parti Québécois.
Or, les conditions de travail exécrables, la surcharge de travail et l'épuisement sont la réalité de tous ces corps de métier, ayant comme conséquences, là aussi, une pénurie de main-d'œuvre, un exode massif vers le privé et, ultimement, l'allongement des listes d'attente et des bris de services.
« On manque de technologues en imagerie médicale; résultat, 150 000 patients sont actuellement en attente pour un examen, partout au Québec. Au Saguenay-Lac-Saint-Jean seulement, on parle de près de 7000 patients en attente. En Estrie, ils sont 5000. À Maniwaki, vous attendrez possiblement 4 ans pour une échographie cardiaque. Plus surréaliste encore : dans les conditions actuelles, si vous habitez en Outaouais et avez besoin d'un test pour mesurer la qualité de votre sommeil, vous attendrez 15 ans! », a illustré le député.
Joël Arseneau estime donc que ça prend bien davantage que des mesures à la pièce et des primes pour régler les problèmes qui affligent le système. « Il faut un vrai bon coup de barre structurant et un changement de culture vers de meilleures conditions de travail, et ce, dans l'ensemble du réseau de la santé et des services sociaux. Mais, là-dessus, le ministre ne dit pas un mot; il ne semble même pas considérer le personnel professionnel et technique. Le gouvernement se contente de recourir aux cliniques privées à grands frais afin de diminuer les listes d'attente, alors que nous savons que l'attraction et la rétention du personnel passent par la valorisation et la reconnaissance de toutes les professions, ce qui comprend, évidemment, de meilleures conditions de travail pour l'ensemble des vaillants travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux. Tant qu'on ignorera cette réalité, la situation se détériorera. Et c'est ce qui se passe depuis l'arrivée au pouvoir de la CAQ », a-t-il soutenu.
Quant aux mesures annoncées hier pour les infirmières, elles passent à côté du problème. « Ce que le ministre leur a offert, c'est un chèque pour hypothéquer leur santé, ni plus ni moins. On est bien loin d'une révolution! Le cœur du problème, c'est le TSO; le gouvernement l'a dit-lui-même! Or, de quelle façon un chèque peut-il améliorer les conditions de travail et la vie personnelle des infirmières? Que le ministre m'explique », a conclu Joël Arseneau.
SOURCE Aile parlementaire du Parti Québécois
Laura Chouinard-Thuly, Attachée de presse, Aile parlementaire du Parti Québécois, 514 880-9594, [email protected]
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