Priorités de la Fédération des cégeps pour 2021-2022 - Les cégeps au cœur des enjeux actuels du Québec
MONTRÉAL, le 27 août 2021 /CNW Telbec/ - La Fédération des cégeps profite de la rentrée scolaire dans les 48 établissements publics du réseau collégial pour présenter ses priorités pour la prochaine année. Au nombre de celles-ci figure d'abord l'accueil en présence, pour la première fois depuis plus d'une année et demie, des étudiantes et des étudiants inscrits à l'enseignement régulier au cégep. Une normalité retrouvée qui, selon la Fédération, ne doit cependant faire oublier ni la précarité de la situation en raison de l'incidence du variant Delta ni les séquelles qui résultent de cette pandémie.
Alors que la population étudiante et le personnel des collèges se retrouvent pour une session d'études s'amorçant sous de meilleurs auspices que les précédentes, la Fédération a tenu à saluer à nouveau les efforts considérables déployés par toute la communauté collégiale pour faire en sorte que l'enseignement supérieur demeure accessible à toutes et à tous, malgré les contraintes sanitaires.
Une préoccupation pour la santé mentale
Si le fait de basculer aussi rapidement et efficacement vers l'enseignement à distance constitue une preuve additionnelle de l'agilité des cégeps, l'accélération du virage numérique qu'ils ont opéré rappelle la capacité d'adaptation et de résilience du réseau collégial. Toutefois, la Fédération estime que ce nouveau contexte a aussi clairement fait la démonstration que les contacts en présence sont essentiels pour favoriser, chez la population étudiante, à la fois le maintien d'une bonne santé mentale et sa réussite scolaire, et qu'il faudra être prudent avant de tirer des conclusions hâtives de l'expérience virtuelle vécue pendant la pandémie. La santé mentale des membres de la communauté de chaque établissement devra d'ailleurs faire l'objet d'une attention plus soutenue au cours des prochains mois. Dans cette optique, les collèges, et en particulier les responsables des services psychosociaux, recevront avec beaucoup d'intérêt le plan d'action en santé mentale que le gouvernement doit déposer sous peu. Ce plan est le fruit de travaux et de réflexions auxquels la Fédération des cégeps a elle-même contribué au cours de la dernière année.
« La pandémie a fragilisé tout le système d'éducation, non seulement les jeunes qui fréquentent actuellement les cégeps, mais aussi ceux du secondaire, qui nous arriveront dans quelques années. Cette réalité soulève de nouveaux enjeux en matière d'accompagnement des membres de notre population étudiante actuelle et future, en ce qui concerne leur santé mentale, mais aussi leur réussite scolaire. Avec les futurs plans d'action sur la santé mentale et sur la réussite de la ministre de l'Enseignement supérieur, ainsi qu'avec les résultats du chantier sur la réussite que le réseau collégial public a mené sous l'égide de la Fédération au cours des dernières années, les collèges seront heureusement mieux outillés pour faire face à de tels enjeux », a indiqué le président-directeur général de la Fédération des cégeps, M. Bernard Tremblay.
Plus que jamais, soutenir la réussite scolaire
La nécessité de soutenir davantage la population étudiante en raison des effets de la pandémie s'ajoutant à une volonté déjà présente dans les collèges d'augmenter la diplomation chez les étudiants qu'ils accueillent, la Fédération des cégeps a, cette année encore, inscrit la réussite scolaire en tête de liste de ses priorités. Après avoir rendu disponible, en mai dernier, un tiré à part du rapport La réussite : regards rétrospectifs et prospectifs, qui présente notamment les enjeux et les pistes d'action émanant de la démarche menée dans le cadre du chantier sur la réussite qu'elle a lancé en 2018, elle publiera sous peu l'entièreté de ce rapport.
Les 10 enjeux que ce rapport met de l'avant constituent des zones identifiées afin d'accroître la réussite des étudiants au collégial, alors que les 10 pistes d'action qui en découlent proposent des moyens d'y travailler, en misant prioritairement sur la concertation et la collaboration au sein des établissements et entre les cégeps, la Fédération et le ministère de l'Enseignement supérieur.
Le réseau collégial public devra toutefois pouvoir disposer des ressources nécessaires pour déployer ces ambitieuses pistes d'action, une réalité que fera valoir la Fédération auprès des instances concernées au cours des prochains mois. Avec un soutien adéquat, la mise en œuvre des solutions proposées à un problème affectant plus particulièrement les garçons et les jeunes ayant une moyenne inférieure à 75 % au secondaire sera bénéfique pour l'ensemble de la population étudiante actuelle et future, estime la Fédération. « Alors que le Québec est aux prises avec un manque criant de main-d'œuvre qualifiée pour répondre aux besoins changeants de son économie, la société québécoise doit dépasser le seul objectif de diplomation du secondaire et faire de l'obtention d'un diplôme collégial la nouvelle référence », a indiqué M. Tremblay.
Des cégeps plus agiles et la nécessaire révision des mécanismes de requalification
Face à la diversification des besoins et des réalités des individus, et devant les enjeux économiques qui touchent le Québec, la Fédération entend aussi réitérer que les cégeps peuvent agir sur plusieurs fronts, pour des résultats à court, moyen et long terme, voire répondre à chaque besoin de formation, quel qu'il soit, pour peu qu'on leur accorde la souplesse nécessaire et qu'on élimine la rigidité qui caractérise encore trop souvent leur offre de formation.
« Il faut le répéter, les établissements d'enseignement et particulièrement les cégeps sont la clé pour relancer le Québec et composer avec des pénuries de main-d'œuvre qualifiée qui commandent des actions novatrices appliquées sur une large échelle. Il faut entre autres qualifier plus d'individus, requalifier la main-d'œuvre en emploi, favoriser les réorientations professionnelles, mieux soutenir les personnes dans leur démarche de formation. Des cégeps disposant d'une plus grande agilité pourraient mieux répondre à l'ensemble de ces besoins. Mais, surtout, il devient urgent de revoir le dispositif de formation de la main-d'œuvre hérité d'une époque où le Québec composait avec un fort taux de chômage. L'économie mondiale se transforme à grande vitesse, la courbe démographique du Québec l'oblige à composer avec une pénurie de main-d'œuvre qui sera chronique pour les 20 prochaines années, l'économie québécoise est plombée par un taux de productivité déficient; tous ces enjeux nous ramènent à l'importance de la formation et de l'éducation afin d'y répondre adéquatement! », a soutenu M. Tremblay.
C'est d'ailleurs dans la perspective de contribuer à revoir les mécanismes de requalification de la main-d'œuvre au Québec que les cégeps viennent d'élaborer un nouveau type de formation, la « certification collégiale », une formation offerte par les services aux entreprises des cégeps en réponse aux besoins de formation sur mesure d'entreprises, de secteurs d'activité ou de régions données. Cette nouvelle formation, qui s'ajoute à une offre très diversifiée, attestée par un certificat décerné par l'établissement, vise à rehausser des compétences, requalifier des adultes issus d'autres secteurs économiques ou encore à permettre l'intégration de compétences émergentes. Les différents programmes de formation lancés au cours de la dernière année par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale (MTES), en collaboration avec la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT), favorisent également un accès simplifié à l'acquisition de nouvelles compétences pour les adultes. Ces formations prennent notamment appui sur la participation de cégeps, ce qui constitue une pratique sur laquelle le gouvernement devrait continuer de miser, selon la Fédération.
Par ailleurs, lorsqu'on considère qu'entre 2019 et 2028, 93 % des 269 300 emplois créés demanderont au minimum un diplôme collégial, selon Emploi-Québec, force est de reconnaître l'indéniable pertinence du DEC, comme l'a encore confirmé récemment le gouvernement qui, en lien avec une demande de rehaussement vers le baccalauréat de la formation en inhalothérapie offerte dans les cégeps, a réitéré l'importance de maintenir cette formation au niveau collégial, tout en l'enrichissant. Dans cette dernière perspective, la Fédération continuera de faire des représentations au cours de la prochaine année pour réclamer une modulation du format du programme technique de DEC, qui pourrait, selon la réalité du marché du travail, être d'une plus longue durée. Pour pouvoir agir de manière encore plus optimale en matière de formation et de requalification de la population de toutes les régions, et répondre avec plus d'efficience aux attentes des organismes, des entreprises et des différents secteurs économiques, les cégeps doivent être libérés des carcans qui entravent encore trop souvent leur capacité de servir les individus comme les acteurs socioéconomiques.
Pour la Fédération, le Québec ne peut, dans le contexte actuel, négliger aucune avenue de solution. Accueillir davantage d'étudiants internationaux et mieux intégrer les personnes immigrantes, en leur donnant accès à une formation adéquate, constitue l'une des voies d'action à prioriser, estime la Fédération. La mise en œuvre de filières entre les ordres d'enseignement pour favoriser les parcours intégrés devrait aussi être plus largement exploitée. Une telle filière entre le secondaire et le cégep pourrait, par exemple, faire en sorte qu'un jeune de 14 ans qui choisirait le cheminement vers le diplôme d'études professionnelles (DEP) aurait la possibilité de valider dès le départ son choix de carrière en effectuant des stages en milieu de travail et de se voir garantir la poursuite de son parcours au collégial de manière fluide et sans dédoublement des apprentissages. La Fédération fera valoir les avantages de ce type de scénario au cours de la prochaine année, en collaboration avec ses partenaires.
La question de la langue
Par ailleurs, la Fédération des cégeps participera, en octobre prochain, aux auditions sur le projet de loi n° 96 Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français que tiendra la Commission de la culture et de l'éducation de l'Assemblée nationale du Québec. À cette occasion, elle rappellera notamment que la langue française est le socle de notre culture et de notre identité, et que les 48 établissements de son réseau, y compris les 5 cégeps anglophones du Québec, se sentent hautement concernés par le rayonnement de la culture québécoise et la vitalité de la langue officielle du Québec. Estimant que la langue de travail est la cause principale de l'anglicisation observée ces dernières années, la Fédération réitérera que les cégeps font partie de la solution en matière de promotion et de valorisation de la langue française.
Enfin, comme elle l'a toujours fait depuis sa création en 1969, la Fédération des cégeps fera valoir tout au long de l'année, d'un point de vue « réseau », la réalité et les besoins de tous ses membres, quelle que soit leur taille ou leur localisation sur le territoire québécois, alors que les enjeux d'occupation de l'ensemble de ce territoire et de vitalité de l'offre de formation dans toutes les régions sont au cœur des préoccupations de la communauté collégiale.
La Fédération des cégeps est le regroupement volontaire des 48 collèges publics du Québec. Elle a été créée en 1969 dans le but de promouvoir le développement de la formation collégiale et des cégeps. Elle agit comme porte-parole officiel et lieu de concertation des cégeps, à qui elle offre des services en matière de pédagogie, d'affaires étudiantes, d'affaires internationales, de formation continue et de formation aux entreprises, de financement, de recherche, de ressources humaines, d'évaluation de la scolarité, d'affaires juridiques, de ressources informationnelles, de négociation et de relations du travail. La Fédération des cégeps représente les collèges pour la négociation des conventions collectives. www.fedecegeps.ca.
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SOURCE Fédération des cégeps
Judith Laurier, directrice des communications, 514 381-8631, poste 2337; cellulaire : 514 239-2088
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