GATINEAU, QC, le 6 juill. 2017 /CNW Telbec/ - C'est aujourd'hui qu'une importante décision a été rendue dans le procès de l'Ordre des psychologues du Québec contre Louise Ward, au Palais de justice de Gatineau. La Cour a déclaré Mme Ward coupable d'avoir évalué les troubles mentaux sans y être habilitée. L'Ordre des psychologues salue cette décision.
« Nous sommes satisfaits de cette décision qui permet d'éviter un glissement dans l'encadrement des activités liées à l'évaluation des troubles mentaux comme la dyslexie, affirme la présidente de l'Ordre, la Dre Christine Grou, psychologue. On ne peut tout simplement pas s'improviser expert dans ce domaine : conclure à une dyslexie constitue un acte déterminant qui aura une incidence directe sur les interventions et les mesures de soutien qui seront apportées par la suite chez un enfant. Cette décision le reconnaît.»
L'Ordre a toujours été favorable au dépistage ainsi qu'à toute intervention précoce permettant d'aider rapidement un enfant avec une difficulté d'apprentissage, mais il est essentiel de s'assurer que seules les personnes habilitées et ayant l'expertise nécessaire puissent conclure à un trouble mental. « C'est pour la protection du public que le législateur a choisi de réserver les activités à haut risque de préjudice, comme l'évaluation des troubles mentaux, aux seules personnes ayant les compétences requises pour les exercer», ajoute Mme Grou.
Compte tenu des préjugés qui persistent encore aujourd'hui en matière de santé psychologique, il convient également de préciser que la dyslexie, tout comme d'autres troubles prenant naissance dans le cerveau tels que les troubles de l'attention, d'hyperactivité ou les troubles anxieux, se retrouve dans le Manuel diagnostique des troubles mentaux, le DSM-5, l'ouvrage de référence reconnu par la communauté scientifique internationale.
Certains symptômes apparentés à la dyslexie peuvent avoir plusieurs sources et causes distinctes, de même que des conséquences multiples. L'évaluation d'un trouble mental exige d'avoir toute l'expertise et la formation permettant aussi d'écarter toutes les autres causes possibles d'un trouble pouvant s'apparenter à la dyslexie.
Depuis juin 2012 au Québec, seules les personnes autorisées, soit les psychologues et les médecins ainsi que les conseillers d'orientation et les infirmières détenant des attestations à cette fin, peuvent procéder à l'évaluation des troubles mentaux, incluant la dyslexie, trouble que peuvent également évaluer les orthophonistes. Soulignons que selon le DSM-5, la dyslexie toucherait de 5 à 15 % des enfants d'âge scolaire.
Depuis l'entrée en vigueur de la loi, l'Ordre des psychologues est responsable de surveiller l'exercice illégal des activités réservées, dont la psychothérapie et l'évaluation des troubles mentaux et des troubles neuropsychologiques. L'Ordre, qui a toujours opté pour une approche d'éducation et de déjudiciarisation, émet le souhait que le sens et la portée des activités réservées soient compris et interprétés de façon à préserver l'objectif des dispositions encadrant ces activités, soit la protection du public. Peu importe le titre utilisé, il est interdit de pratiquer ces activités à moins d'y être habilité. La Dre Grou rappelle d'ailleurs l'importance de vérifier si une personne qu'on s'apprête à consulter est autorisée à exercer. Il est notamment possible de faire cette vérification dans le site Web de l'Ordre, au www.ordrepsy.qc.ca.
Jusqu'à présent, plus de 1 500 signalements pour exercice illégal et usurpation de titre ont été reçus. Après enquête, plus de la moitié des dossiers ont été réglés à la satisfaction de l'Ordre. L'Ordre a déposé une dizaine de poursuites et d'autres seront entamées sous peu.
Rappelons que la principale mission de l'Ordre des psychologues est la protection du public. Pour ce faire, il s'assure également de la qualité des services offerts par ses membres, favorise le développement de la profession et défend l'accessibilité aux services psychologiques.
SOURCE Ordre des psychologues du Québec
Renseignements et demandes d'entrevues : Dominique Hétu, directrice des communications, Ordre des psychologues du Québec, 514 402-1829, [email protected]
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