Processus d'évaluation d'Énergie Est par l'ONÉ « Justin Trudeau doit mettre fin à cette farce » - Manon Massé
MONTRÉAL, le 11 sept. 2016 /CNW Telbec/ - Dans la foulée de la récusation des trois commissaires de l'Office nationale de l'énergie (ONÉ) sensés étudier le projet d'oléoduc Énergie Est, la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Manon Massé, demande au premier ministre Justin Trudeau de compléter la révision du fonctionnement de l'ONÉ avant que le processus d'évaluation ne reprenne sur des bases plus objectives.
« Le premier ministre Trudeau commettrait une grave erreur au détriment de la population du Québec s'il laissait l'ONÉ remplacer les trois commissaires sortants du comité d'audience par trois autres membres actuels de l'Office. Il doit se rendre compte que les autres membres de l'ONÉ ne sont pas plus impartiaux. Ils ont tous, à une exception près, travaillé pour la grande industrie pétrolière et gazière. Le trio de remplaçants potentiel aura également un préjugé favorable à la construction du pipeline. À l'heure actuelle, l'ONÉ n'a aucune légitimité. Justin Trudeau doit mettre fin à cette farce s'il veut conserver sa propre crédibilité », affirme Manon Massé.
Parmi les autres membres de l'ONÉ se trouve Philip Davies qui a travaillé pendant 30 ans dans l'industrie pétrolière et gazière, notamment chez Encana, en plus d'avoir été membre de la Canadian Association of Petroleum Producers. Shane Parrish a quant à lui travaillé 24 ans dans cette industrie, entre autres comme P.-D.G. d'ADK Corporate Group, une firme de consultants. Murray Lytle a travaillé pour Imperial Oil, durant sa carrière de 40 ans dans l'industrie extractive. En plus d'être membre de l'ONÉ, il est simultanément président de Canadian Sterling Mine. Il a aussi écrit une thèse dans laquelle il dénigre les opposants aux projets d'hydrocarbure. Steven Kelly a pour sa part travaillé chez Purvin & Gertz et IHS, des firmes d'experts-conseils pour l'industrie. Il a notamment calculer pour Kinder Morgan les retombées économiques du pipeline Trans Mountain en Colombie-Britannique, un calcul qui a été fortement contesté et jugé irréaliste. Parmi les sept membres permanents de l'ONÉ, seul Keith Chaulk, sert de caution morale à l'Office puisqu'il ne semble pas avoir directement travaillé pour l'industrie pétrolière et gazière.
« Il est vrai que M. Trudeau a hérité du gouvernement Harper d'une ONÉ complètement biaisée par les nominations partisanes et un parti pris idéologique pro-pipeline. M. Trudeau l'a en quelque sorte admis en demandant à son gouvernement d'entreprendre la révision de la structure, du mandat et de la mission de l'ONÉ. S'il est cohérent, il doit maintenant suspendre complètement le processus d'évaluation d'Énergie Est jusqu'à ce que cette révision soit complétée. Comment lui est-il possible d'admettre que l'ONÉ est biaisée et dysfonctionnelle tout en lui demandant de poursuivre l'évaluation d'un projet qui comporte autant de risques pour l'environnement et la santé publique au Québec? », se demande la porte-parole solidaire en matière environnementale.
Manon Massé demande également au gouvernement de Philippe Couillard d'être davantage actif pour défendre les intérêts des Québécois et Québécoises dans ce dossier. Elle rappelle, qu'ultimement, la décision de construire ou non ce pipeline sur le territoire québécois devrait être une décision qui respecte la volonté populaire. Rappelons que la population québécoise est fortement opposée à Énergie Est. La trentaine d'emplois permanents que représente ce pipeline ne compensent pas les risques encourus. Pour ce qui est des quelques centaines de travailleurs et travailleuses employé.es à l'étape de la construction, ils seraient plus utiles s'ils étaient employé.es à la construction d'infrastructures pour la transition énergétique. Pour cela, il faudrait que le gouvernement ait un véritable plan et une sincère volonté d'entreprendre une transition énergétique.
SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire
Stephanie Guévremont, Attachée de presse, Alle parlementaire de quebec solidaire, 418-473-2579 ou [email protected]
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