- Les États généraux de la profession infirmière réunissent en mode virtuel plus de 1 200 personnes inscrites en vue d'une réflexion collective sur l'avenir de la profession.
- Dix-neuf pistes d'action interdépendantes sont priorisées pour améliorer les soins de santé au Québec.
MONTRÉAL, le 25 mai 2021 /CNW Telbec/ - Les États généraux de la profession infirmière, qui se sont déroulés les 20 et 21 mai, ont rassemblé la communauté infirmière, le milieu de l'enseignement, les acteurs de la santé et des citoyens en vue d'une concertation élargie - premier rendez-vous du genre en 25 ans. Initié par l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) et organisé avec la collaboration d'associations infirmières et de différents partenaires, l'événement a mis l'accent sur le dialogue afin que soit entendue la voix d'un plus grand nombre de personnes, et surtout celle des infirmières et infirmiers. Au terme de ces deux jours animés par Marie Grégoire, près de 1 000 participants aux ateliers ont priorisé les moyens à mettre en œuvre pour la mise à contribution de l'expertise infirmière aux soins de santé, soit 19 pistes d'action interdépendantes. Soumises à l'éclairage des commissaires indépendants Francine Ducharme et Robert Salois, ces dernières feront l'objet d'un rapport final, qui sera rendu public en septembre prochain.
Les priorités de la profession
D'entrée de jeu, le ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, Christian Dubé, a donné le coup d'envoi par ses encouragements et son appui. Les États généraux ont fait ressortir des orientations fortes qui font consensus pour l'ensemble des participants et lancent un véritable appel à la solidarité en vue de la professionnalisation des soins infirmiers, de sorte que la perception de vocation qui colle à l'image de la profession devienne chose du passé.
Il s'agit de penser autrement le rôle des infirmières et infirmiers et de sortir ce dernier d'une vision hospitalocentriste en proposant des avenues innovantes, comme l'infirmière ou l'infirmier de famille qui améliorerait l'accès aux soins de santé de première ligne. Une telle démarche leur permettrait non seulement d'occuper pleinement leur champ d'exercice, mais également de s'affirmer davantage professionnellement.
Selon les données recueillies dans le cadre de la concertation élargie, cela doit nécessairement passer par la révision des programmes collégiaux et universitaires, mais aussi par le rehaussement de la norme d'entrée à la profession au niveau universitaire, afin que les futurs infirmières et infirmiers soient mieux préparés aux besoins complexes de la population québécoise.
Pour ce faire, des mesures transitoires devront être mises en place, lesquelles comprendront notamment une clause de droits acquis à l'intention des infirmières et infirmiers déjà en exercice. Les cégeps font partie de la solution et sont une excellente porte d'entrée à la formation. La formation universitaire quant à elle est accessible à la grandeur du Québec, si l'on tient compte des universités et des campus délocalisés. Nous devrons cependant garder à l'esprit que ce n'est pas le cas pour le Nord-du-Québec, et les établissements d'enseignement universitaire devront s'y pencher. Il faudra absolument tenir compte des particularités régionales. En ce sens, la collaboration entre les collèges et les universités sera essentielle pour y arriver, tout comme il sera primordial de favoriser des parcours flexibles pour la conciliation travail et études.
En bref, les trois grands thèmes des États généraux ont donné lieu à 19 pistes d'action qui ont été priorisées ainsi :
- Soutien clinique
- Organisation du travail
- Conditions de travail
- Gouvernance infirmière
- Image des infirmières et infirmiers
- Pénurie de main-d'œuvre
- Contribution des infirmières cliniciennes spécialisées et infirmiers cliniciens spécialisés
- Spécialisation infirmière
- Contribution des infirmières praticiennes spécialisées et infirmiers praticiens spécialisés
- Culture d'innovation
- Recours aux nouvelles technologies de l'information et des communications
- Contenu de la formation
- Norme d'accès à la profession
- Mesures transitoires
- Parcours de formation
- Plan de développement professionnel continu
- Offre de formation continue et développement professionnel
- Formation continue/Caractère obligatoire
- Formation continue/Nombre d'heures exigé
Rappelons que la démarche rigoureuse et démocratique menant aux États généraux a permis de prendre connaissance de plus d'une centaine d'avis ou de mémoires et de quelque 500 commentaires, tous porteurs de points de vue ancrés dans la réalité du terrain. Ces derniers ont été exposés aux commissaires Francine Ducharme et Robert Salois lors des sept soirées d'audiences publiques où près de 36 groupes ont permis d'enrichir leur réflexion.
Avis du jury citoyen : au cœur des préoccupations populationnelles
L'avis du jury citoyen, présenté lors des États généraux, mentionne entre autres que le titre d'infirmière ou d'infirmier ne devrait être réservé qu'aux infirmières ou infirmiers bacheliers. Il y aurait reconnaissance des acquis pour les personnes qui pratiquent actuellement. Il propose de plus que l'on rehausse la formation des infirmières et infirmiers auxiliaires au DEC, ce qui donnerait ainsi accès à un permis de pratique de technicien et technicienne en soins de santé. En plus, le jury citoyen demande une amélioration notable des conditions d'exercice et une meilleure gestion dans le réseau de la santé et des services sociaux.
En collaboration avec l'Institut du Nouveau Monde (INM), le jury citoyen, composé de 19 citoyennes et citoyens sélectionnés par l'INM en vue d'assurer une représentativité de la population québécoise, s'est penché sur la manière dont peuvent être améliorés l'accès aux soins et la qualité des soins au Québec.
Déclarations
« Deux journées fortes en réflexion, en discussion et en consensus pour en arriver à proposer certaines pistes d'action. Certains angles morts et pistes d'action qui n'avaient pas été proposés lors des étapes préalables de consultation ont été identifiés pour l'avenir de la profession par les participants aux États généraux. Cet exercice de concertation a été essentiel. Au cours des derniers mois, nous avons tenté de mobiliser le plus grand nombre d'infirmières et infirmiers et de partenaires pour qu'ils se prêtent à l'exercice. Je crois bien que nous avons réussi. L'éclairage du public avec l'avis du jury citoyen est également extrêmement important et nous a donné de l'information précieuse pour notre rapport. Nous avons beaucoup de données qui nous permettront, à Robert Salois et à moi-même, d'aller encore plus loin dans notre réflexion au cours des prochaines semaines, voire de l'été, en vue de rédiger le rapport final des commissaires, où des recommandations - fruit des diverses consultations - seront amenées et, bien sûr, documentées. Notre rapport, une fois terminé, sera entre les mains de la profession infirmière pour une reconnaissance de l'expertise, je l'espère, à sa juste valeur. »
- Francine Ducharme, commissaire
« Ç'a été une belle expérience, ces derniers mois. Avec ma perspective macro d'analyse axée sur l'évaluation de la performance, il est évident que ma perspective est quelque peu différente et complémentaire. Nous avons beaucoup écouté. Nous avons beaucoup lu ces derniers jours. Nous avons hâte de commencer à écrire, car vous avez une profession extraordinaire. La place que les infirmières et infirmiers occupent sur les plans des soins de qualité et de la performance du système de santé n'est plus à démontrer. Les meilleurs gains pour la population en matière d'accès aux soins se trouvent auprès de vous. »
- Robert Salois, commissaire
« En amont de l'événement, vous m'avez souvent entendu dire que ces États généraux sont les États généraux de la profession, et non ceux de l'OIIQ. Je crois que je n'aurai plus besoin de le préciser. La voix infirmière s'est fait entendre et j'en suis fort heureux. Mme Ducharme et M. Salois ont toute notre confiance. Le contenu du rapport final leur appartient. Ils déposeront leur rapport en septembre 2021. Ce rapport sera déposé au Comité des partenaires composé de 14 organisations qui nous suivent depuis le mois d'août dernier. Un comité de suivi sera décidé avec le Comité des partenaires pour travailler de concert à la mise en œuvre des recommandations des commissaires. J'en appelle à toute la communauté infirmière à s'investir dans le suivi des États généraux. Mon rôle maintenant sera de faire rayonner cette voix auprès de la population et auprès des décideurs en ce qui concerne l'OIIQ. »
- Luc Mathieu, président de l'OIIQ
Consulter l'Avis du jury citoyen sur le recours aux compétences infirmières dans l'offre de soins de santé au Québec.
À propos de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
L'OIIQ est le plus grand ordre professionnel dans le domaine de la santé au Québec. Il est régi par la Loi sur les infirmières et les infirmiers et par le Code des professions. L'OIIQ est également guidé par ses valeurs de gouvernance que sont la confiance, la bienveillance, le respect et l'équité. Il compte quelque 80 000 membres et 15 400 étudiantes et étudiants immatriculés. Sa mission est d'assurer la protection du public par et avec les infirmières et infirmiers, tout en veillant à l'amélioration de la santé des Québécois. L'OIIQ a également pour mandat d'assurer la compétence et l'intégrité des infirmières et infirmiers du Québec ainsi que de contribuer à la promotion d'une pratique infirmière de qualité.
SOURCE Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
Renseignements et entrevues : Colette Ouellet, Directrice, Bureau du président, OIIQ, 514 604-2298, [email protected] ; Karina Sieres, Spécialiste, Relations publiques, Bureau du président, OIIQ, 514 895-1987, [email protected]
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