MONTRÉAL, le 14 sept. 2023 /CNW/ - L'Observatoire de la culture et des communications de l'Institut de la statistique du Québec a publié ce matin l'édition 2023 du Profil de l'industrie audiovisuelle au Québec. Après une baisse de 6 % l'année dernière, la valeur de la production cinématographique et télévisuelle au Québec a connu une hausse de 25 % en 2021-2022 pour s'établir à 2,8 milliards $. Cette année, dite « record », est largement attribuable aux tournages en provenance d'ailleurs. Pendant cette période, la part de la production étrangère et des services de production représentait 51 % de la valeur de l'ensemble de la production cinématographique et télévisuelle au Québec alors que la production indépendante nationale n'en représente plus que 37 %. La production interne des diffuseurs complétant le portrait.
Le Profil 2023 met également en lumière le niveau atteint par la production télévisuelle et cinématographique indépendante, soit 1,061 milliard $, une hausse de 7 % par rapport à l'année précédente. Cette donnée doit toutefois être analysée dans le contexte de la pandémie. Cet accroissement coïncide avec la reprise des activités de production en simultané avec l'assouplissement des mesures sanitaires liées à l'évolution de la crise de la COVID-19. Rappelons que lors de la reprise des tournages, les producteurs ont dû appliquer des mesures sanitaires strictes et coûteuses. Le gouvernement du Québec avait alors mis en place, de concert avec la SODEC, un programme d'aide temporaire visant à couvrir une partie de ces coûts additionnels afin de permettre la poursuite des activités. Cette situation a influencé à la hausse les devis budgétaires et, conséquemment, la valeur globale de la production indépendante depuis la pandémie. Fait à noter, le nombre de projets ayant augmenté davantage que la valeur de la production (17 % par rapport à 7 %), cette hausse de 66 millions $ de la valeur totale se traduit par une baisse des budgets moyens de près de 10 %.
Malgré ce regain postpandémique, ce portrait statistique fait déjà partie du passé. L'inflation et les taux d'intérêt ont depuis fait bondir les coûts de production. Les programmes d'aide financière temporaire ont pris fin et plusieurs diffuseurs subissent des baisses importantes de revenus qui se répercutent sur l'industrie. Un ralentissement de la demande des télédiffuseurs pour des productions originales est déjà perceptible. Tous ces paramètres créent une conjoncture qui pousse l'industrie québécoise vers la décroissance.
« Le portrait de l'année 2021-2022 publié aujourd'hui paraît déjà bien déjà bien éloigné de la réalité », a déclaré Hélène Messier, présidente-directrice générale de l'AQPM.
« Les défis qui accentuent la pression sur les budgets de production de langue française demeurent présentement nombreux; ils précarisent la situation des entreprises de production et celle des milliers de travailleurs qui en dépendent. Toute l'industrie doit demeurer sur un pied d'alerte, car les enjeux auxquels fait face notre industrie auront un profond impact sur son avenir et sa pérennité », a-t-elle ajouté.
L'Association québécoise de la production médiatique (AQPM) conseille, représente et accompagne les entreprises de production indépendante en cinéma, en télévision et en web. Elle compte parmi ses membres plus de 160 entreprises québécoises dont les productions sont reconnues au Québec et à l'étranger.
SOURCE Association Québécoise de la Production Médiatique
Priscilla Poirier, Responsable des communications, [email protected]
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