Programmes provisoires en géographie et en histoire - Les tenants de la
réforme sévissent toujours
MONTRÉAL, le 14 juin /CNW Telbec/ - La Fédération autonome de l'enseignement (FAE) constate avec étonnement que les versions provisoires des programmes disciplinaires de géographie et d'histoire devant être offerts aux élèves de la 5e secondaire ne tiennent pas compte des déclarations de la ministre de l'Éducation, Mme Michelle Courchesne, concernant la place des connaissances et de l'évaluation des apprentissages.
"La structure de ces programmes optionnels suit la ligne de pensée du socioconstructivisme et de l'évaluation par compétences. Dans le programme d'histoire, nous devons constater que les connaissances historiques sont largement laissées au hasard, puisque le personnel enseignant aura la possibilité de sélectionner des faits favorisant le respect des caractéristiques et des besoins de l'élève. En ce qui concerne plus spécifiquement le programme de géographie culturelle, l'approche par compétences imposée par la réforme se traduit dans les faits par des lacunes importantes quant aux connaissances minimales nécessaires en géographie du Québec et du Canada", souligne Sylvain Mallette, vice-président du Service de la vie professionnelle de la FAE.
Au chapitre des ressources, la FAE constate que le personnel enseignant est laissé à lui-même. Ainsi, les nouveaux programmes prévoient que le personnel enseignant doit s'assurer de faire de la classe un lieu riche et stimulant, dans lequel les élèves ont accès à une diversité de ressources telle que des cartes, des journaux, des revues, des documents audiovisuels, des témoignages, des atlas thématiques, des encyclopédies, etc. "Or, qui s'assurera que les commissions scolaires et les directions fournissent les moyens nécessaires aux enseignantes et enseignants? Dans le même esprit, qu'en est-il de la situation dans les milieux défavorisés? Selon nous, de tels éléments relatifs à la logistique, qui ne saurait dépendre du personnel enseignant, n'ont tout simplement pas leur place dans un programme", indique Sylvain Mallette.
Malgré les déclarations ministérielles, force est de constater que les orientations pédagogiques de ces deux versions provisoires ne reflètent pas le retour aux connaissances et les changements nécessaires aux évaluations. "Comment les enseignantes et enseignants, perplexes devant ces tergiversations, sont-ils censés départager les orientations soutenues par la ministre et celles toujours défendues par les tenants de la réforme? La pratique enseignante ne peut souffrir plus longtemps de la valse-hésitation qui caractérise les actions du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) au chapitre du retour des connaissances et des changements nécessaires aux évaluations", de préciser Sylvain Mallette.
Conséquemment, la FAE demande à la ministre de l'Éducation, Mme Michelle Courchesne, de prendre les mesures appropriées devant permettre la mise en œuvre effective des changements annoncés depuis déjà près d'une année, dans les versions provisoires des programmes d'histoire et de géographie, ainsi que dans tous les programmes.
La FAE regroupe neuf syndicats de l'enseignement qui représentent quelque 32 000 enseignantes et enseignants (le tiers du personnel enseignant au Québec) du préscolaire, du primaire, du secondaire, du milieu carcéral, de la formation professionnelle et de l'éducation des adultes ainsi que le personnel scolaire des écoles Peter Hall et du Centre académique Fournier.
Renseignements: Armand Dubois, conseiller aux communications, Téléphone: 514 666 7763, poste 296 - bureau, 514 910-1754 - cellulaire; Source: Fédération autonome de l'enseignement
Partager cet article