Projet de loi 103 - « Après nous avoir conviés à une mascarade, le
gouvernement impose le bâillon » - Réjean Parent
MONTRÉAL, le 14 oct. /CNW Telbec/ - « Les dés étaient pipés d'avance et le gouvernement nous a conviés à participer à une mascarade dans le dossier des écoles passerelles. Il a attendu la fin de la session parlementaire pour déposer son projet de loi et n'a pas pris en considération les protestations de nombreux groupes. De plus, il invoque l'urgence et l'incapacité de s'entendre avec l'opposition officielle pour justifier l'imposition du bâillon alors qu'il ne s'agissait pour lui que d'une simple formalité », affirme le président de la CSQ, Réjean Parent.
« Il est injustifiable que le gouvernement utilise le bâillon pour passer une loi qui affaiblit la loi 101 et qui a pour effet d'en contourner l'esprit et la lettre. Nous sommes outrés que le gouvernement refuse de faire respecter l'idée qu'au Québec on étudie en français, au primaire et au secondaire, et qu'il n'y a pas de contournement possible », affirme le président de la CSQ, Réjean Parent.
Pour la CSQ, il est d'autant plus difficile de comprendre la décision du gouvernement d'imposer le bâillon pour appliquer le projet de loi 103 dans son intégralité que de nombreux groupes l'ont rejeté (36 groupes sur 43) et qu'il a refusé d'utiliser l'alternative proposée par la Cour suprême et par son propre Conseil supérieur de la langue française. Cette solution était également plus conforme au consensus social québécois.
Depuis le début, la Centrale plaide qu'il est inadmissible que des parents plus fortunés puissent contourner la Charte de la langue française et obtenir le libre choix pour la langue d'enseignement de ses enfants, ses frères, ses sœurs et ses descendants, et ce, à la condition d'y mettre le prix et le temps. Il est déplorable de transformer les écoles passerelles en écoles passe-droits pour les mieux nantis.
La situation du français se détériore
La situation du français au Québec ne cesse de se détériorer et la décision du gouvernement n'améliorera pas la situation. Les chiffres parlent d'eux-mêmes puisque de 1982 à 1989, près de 600 élèves ont reçu un certificat d'admissibilité à l'école anglaise après un court passage dans une école privée non subventionnée. Entre 1998 et 2002, ils étaient près de 5000, soit 5 % du total des effectifs du réseau scolaire anglophone québécois. D'autres enquêtes ont aussi démontré que la situation du français se détériore au Québec, particulièrement à Montréal.
« Nous demandons au gouvernement de surseoir à sa décision d'imposer le bâillon sur le projet de loi 103. Ce dernier doit faire preuve de plus de courage politique et renoncer à l'échafaudage de stratagèmes permettant de contourner l'esprit de la Charte. À l'instar d'autres pays qui ont pris des mesures pour protéger et promouvoir leur langue nationale, le gouvernement doit avoir le courage politique d'adopter des mesures et des législations pour protéger le français au Québec, particulièrement dans le domaine de l'éducation. »
« Il est de son devoir de tout mettre en œuvre pour protéger notre langue française, la langue la culture publique commune et la langue d'intégration au Québec », conclut le président de la CSQ, Réjean Parent.
La CSQ est membre de la Coalition contre la loi 103 et invite la population à participer en grand nombre à la grande manifestation qui se déroulera le lundi 18 octobre.
Profil de la CSQ
La CSQ représente près de 180 000 membres, dont près de 100 000 font partie du personnel de l'éducation. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Renseignements:
Marjolaine Perreault
Attachée de presse CSQ
Cell. : 514 235-5082
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