Projet de Loi 110 : Le R.A.P.Q. dénonce le double discours des élus municipaux
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Regroupement des Associations de Pompiers du Québec (RAPQ)17 août, 2016, 16:25 ET
QUÉBEC, le 17 août 2016 /CNW Telbec/ - Alors que le débat entourant le projet de Loi 110 sur le régime de négociation de conventions collectives dans le secteur municipal bat son plein à l'Assemblée nationale, le Regroupement des associations de pompiers du Québec (R.A.P.Q.) dénonce vivement l'hypocrisie des élus municipaux qui se sont exprimés jusqu'ici en commission parlementaire.
En effet, certains leaders du monde municipal, à commencer par la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, tiennent un double discours en affirmant que le système actuel ne permet pas de négocier au meilleur prix et dans le plus grand intérêt des citoyens et contribuables. Pourtant, pas plus tard qu'en octobre 2013, la mairesse St-Hilaire saluait l'entente intervenue entre la Ville et le syndicat des pompiers de Longueuil, un accord qu'elle avait alors décrit comme « respectant la capacité de payer des citoyens », soulignant au passage que certains aménagements visant à faciliter la gestion des équipes de travail et la formation des pompiers permettraient à la Ville de réaliser « des économies annuelles récurrentes de 80 000 $ ».
« Clairement, la mairesse St-Hilaire, comme la vaste majorité des élus municipaux entendus jusqu'ici par la commission parlementaire, parle des deux côtés de la bouche et prend ses citoyens pour des valises lorsqu'elle affirme que le rapport de force entre les villes et leurs employés doit être rapidement revu. Elle sait très bien que pas moins de 96% des négociations se règlent sans arrêt de travail, c'est là la preuve irréfutable que le régime actuel fonctionne parfaitement et pourtant, elle refuse catégoriquement de l'admettre », déplore Ronald Martin, président du R.A.P.Q. « Quel manque d'honnêteté envers les Longueuillois et les Québécois, ce n'est certainement pas digne de la mairesse de la cinquième plus grande ville du Québec et présidente du Caucus des grandes villes de l'UMQ ! »
M. Martin questionne au passage les véritables intentions de Caroline St-Hilaire, qui a selon lui reconnu publiquement devant la commission avoir plié face aux demandes de ses employés pour éviter des conflits de travail. « Ce que Mme St-Hilaire a dit hier à l'Assemblée nationale est sans équivoque : elle admet qu'au cours de toutes ses négociations avec les travailleurs municipaux de Longueuil, elle n'a pas eu le courage de se tenir debout pour ses citoyens et elle a donc failli à sa tâche de mairesse. C'est un aveu d'échec grave et lourd de conséquences qui va certainement la suivre jusqu'aux élections municipales de l'an prochain », résume-t-il.
Retrait du projet de Loi exigé
Mardi, lors de la présentation de son mémoire devant la Commission parlementaire de l'aménagement du territoire, chargée d'étudier le projet de Loi 110, le R.A.P.Q. a réclamé purement et simplement le retrait de ce projet de Loi, qu'il juge démesuré et inapproprié.
En guise de solution, le R.A.P.Q propose plutôt de modifier le Code du travail du Québec, considérant que les dispositions actuelles du Code du travail sont plus efficaces que celles qui sont proposées par le projet de Loi 110, tout en étant plus respectueuses de l'égalité juridique qui doit exister entre les parties patronales et syndicales.
Le Regroupement demande également le maintien du mode de nomination des arbitres de différend tel que prévu aux articles 98 et 99 du Code du travail. Rappelons que le système actuellement en vigueur s'est montré, plus souvent qu'autrement, favorable à la partie patronale dans de multiples cas.
Le R.A.P.Q. demeure foncièrement convaincu que la réforme du processus d'arbitrage chez les pompiers et les policiers contenu dans le projet de Loi 110 n'est qu'une tentative du gouvernement du Québec de répondre aux nombreuses pressions politiques exercées par certains maires, dans le cadre du renouvellement du controversé pacte fiscal. « Les travailleurs municipaux, à commencer par nos membres, sont ainsi pris en otages par Québec, qui a mis en place une vaste opération politique afin d'acheter la paix avec certains maires influents, le tout au détriment de leurs employés syndiqués. Il n'y a pas d'autres mots pour le décrire : c'est une attaque frontale envers le droit des travailleurs municipaux, incluant les pompiers, à la libre négociation », conclut Ronald Martin.
SOURCE Regroupement des Associations de Pompiers du Québec (RAPQ)
Source : Ronald Martin, président, Association des pompiers de Montréal, Regroupement des associations de pompiers du Québec; Info : Alexandre Dumas, 514-898-4636 (cellulaire), 514-845-7068 (ligne directe), [email protected]
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