Projet de loi 40 : discriminatoire, inéquitable et centralisateur
LAVAL, QC, le 12 nov. 2019 /CNW Telbec/ - Les commissions scolaires de Montréal, de Laval et de la Pointe-de-l'île ont uni leur voix aujourd'hui pour dénoncer le projet de loi 40 et ses impacts sur les élèves. Plusieurs préoccupations ont été évoquées par les présidences, notamment en matière de lutte aux inégalités, de représentativité locale, de centralisation des pouvoirs et de discrimination envers les francophones. À l'occasion de la commission parlementaire, elles ont demandé au ministre de l'Éducation de suspendre le projet de loi 40 et de plutôt concentrer son énergie pour épauler la gouvernance scolaire actuelle afin que les élèves soient toujours plus nombreux à obtenir leur diplôme chaque année, comme c'est le cas avec la structure en place. En effet, les taux de réussite des commissions scolaires des régions de Montréal et de Laval ont récemment atteint des sommets inégalés.
La présidente de la Commission scolaire de Montréal, Catherine Harel Bourdon, déplore que le projet de loi 40 propose un système à deux vitesses où les parents francophones n'auront pas les mêmes droits que les parents anglophones. Rappelons en effet que des dispositions différentes sont prévues entre les francophones et les anglophones en matière de gouvernance scolaire. « Sommes-nous convaincus que la survie du français est si assurée que nous pouvons nous débarrasser d'une structure démocratique qui le représente dans le domaine de l'éducation, un domaine essentiel à la préservation et au développement de notre culture? » a lancé Mme Harel Bourdon au ministre de l'Éducation en commission parlementaire.
Pour la présidente de la Commission scolaire de Laval, Louise Lortie, le projet de loi 40 contribuera assurément à creuser les inégalités entre les écoles. À l'heure actuelle, les élus scolaires sont la voix des sans voix et ils veillent à ce que les droits et les intérêts de tous les milieux soient représentés. Avec le projet de loi 40, la représentativité locale est menacée. « Qui veillera à défendre les droits des plus démunis pendant qu'ils sont occupés à se battre pour leur survie plutôt que de siéger bénévolement à un conseil d'administration comme le propose le ministre? Nous sommes très inquiets pour les familles défavorisées, les nouveaux arrivants ainsi que les élèves handicapés ou vulnérables, » a affirmé Mme Lortie, rappelant du même coup que le projet de loi 40 ne garantit pas que ces groupes seront écoutés, entendus et représentés.
Quant au président de la Commission scolaire de la Pointe-de-l'Île, Miville Boudreault, il dénonce l'ampleur des nouveaux pouvoirs que s'octroie le ministre avec son projet de loi alors que l'objectif était plutôt de favoriser la prise de décisions à même les milieux : « La centralisation trop poussée ouvre la voie à une verticalité, une uniformisation et une rigidité où l'on ne tient nullement compte de la multiplicité des réalités que l'on retrouve dans les écoles, autant à Montréal, à Laval, qu'ailleurs au Québec. » M. Boudreault a rappelé que d'importantes disparités pouvaient être observées à l'intérieur même d'un quartier et que ce sont ces réalités particulières qui ne pourront plus être considérées avec le projet de loi 40.
Pour dénoncer les risques de soumettre la population québécoise au projet de loi 40, la Concertation des commissions scolaires des régions de Montréal et Laval qui regroupe les commissions scolaires de Montréal, de Laval et de la Pointe-de-l'Île et qui représente plus de 220 000 élèves dans la région métropolitaine a lancé la page Facebook « À l'école du PL 40. » Elles dénoncent ainsi les risques importants de soumettre le réseau de l'éducation publique « À l'école du PL40 » et souhaitent alerter la population quant aux droits que le ministre de l'Éducation s'apprête à lui retirer.
SOURCE Commission scolaire de Montréal
RENSEIGNEMENTS : Paul Gilbert, Conseiller stratégique, Bureau de la présidence, Commission scolaire de Montréal, 514 969-3633, [email protected]; Annie Goyette, Directrice adjointe du Secrétariat général et du Service des communications, Commission scolaire de Laval, 450 662-7000, poste 1210, [email protected]
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