Projet de loi 44 - Ruba Ghazal craint de l'ingérence politique dans le Fonds vert
QUÉBEC, le 31 oct. 2019 /CNW Telbec/ - Alors que le ministre de l'Environnement a présenté aujourd'hui son projet de loi pour une gouvernance efficace de la lutte contre les changements climatiques, la députée de Mercier et responsable pour Québec solidaire en matière d'environnement, Ruba Ghazal, est préoccupée par les restructurations prévues dans le projet, qui ouvrent la porte à l'ingérence politique en plaçant toute la gestion du Fonds vert dans le giron du ministère de l'Environnement.
« Le Fonds vert, il fallait le réformer, tout le monde s'entendait là-dessus. Or, en abolissant son Conseil de gestion, qui avait pour fonction de s'assurer que l'argent allait au bon endroit, le gouvernement fait revenir le Fonds vert entièrement dans le giron politique. On parle de deux milliards de dollars de budget : il est impératif que le mécanisme d'octroi de ces sommes colossales soit transparent, neutre et libre de toute ingérence politique. Ce qui m'inquiète, c'est que cet argent tombe entre les mains du ministère et qu'au Conseil des ministres, ce soit le ministre qui crie le plus fort qui puisse piger dans le bol en priorité », s'inquiète Ruba Ghazal.
« Quant à Transition énergétique Québec, qui sera aussi aboli, je n'ai entendu personne au Québec critiquer leur travail. Au contraire, cette organisation a besoin de plus de pouvoirs et d'autonomie, pas d'être reléguée au rang de simple exécutant. Ce que le ministre Charette veut faire, c'est abolir cette structure-là pour ramener l'expertise à l'intérieur du ministère de l'Énergie, alors que c'était la façon de faire dans le passé, et que ça ne marchait pas », ajoute-t-elle.
Pas de plan concret
La députée de Mercier se dit globalement déçue que le projet de loi 44 ne propose qu'un rebrassage de structures au lieu de s'attaquer frontalement aux changements climatiques avec un plan d'action concret.
« On est en pleine urgence climatique, on n'a plus de temps à perdre. Et que fait le ministre de l'Environnement? Au lieu de nous présenter un plan d'action sérieux qui nous permet de réduire rapidement nos émissions de gaz à effet de serre et d'atteindre nos cibles, M. Charette dépose un projet de loi qui fait du rebrassage de structures. Pire, ce rebrassage de structures place tous les pouvoirs dans les mains du MERN alors que la transition est par essence transversale : elle concerne autant le ministère de l'Environnement que celui de l'Économie ou des Transports. Clairement, ce projet de loi ne répond pas à l'urgence climatique », martèle Mme Ghazal.
La députée solidaire salue toutefois la mise sur pied du comité consultatif sur les changements climatiques, qui aura la prérogative d'émettre des avis qui seront ensuite publics. Elle appelle le ministre Charette à entendre rapidement tous les organismes qui sont concernés par son projet de loi, notamment le commissaire au développement durable et la direction de TEQ.
SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire
Simone Lirette, Attachée de presse du caucus de Québec solidaire, (514) 994-5095 ou [email protected]
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