Projet de loi 492 - « On m'a chassée de chez moi » - Liliane Dufour
QUÉBEC, le 17 sept. 2015 /CNW Telbec/ - C'est une étape de plus qui s'amorce aujourd'hui pour protéger davantage les personnes âgées des spéculateurs immobiliers. Le projet de loi 492 visant à limiter l'éviction des aîné.es handicapé.es ou à faible revenu, présenté par la députée de Gouin Françoise David, entamera aujourd'hui l'étape des consultations particulières en commission parlementaire.
Lors d'un point de presse précédent le début des consultations, la porte-parole de Québec solidaire était accompagnée de Mme Liliane Dufour qui a livré un témoignage touchant. La dame de 76 ans a dû quitter son appartement et son quartier du plateau Mont-Royal à Montréal parce que son propriétaire l'a expulsée pour agrandir.
« J'habitais un appartement depuis 14 ans. C'était chez moi. C'était dans mon quartier, près de chez mes sœurs. J'ai quatre sœurs qui sont malades, je vais les voir très souvent, des amis, la bibliothèque, le médecin. J'étais près de tout ça. Mais maintenant, je ne le suis plus parce qu'on m'a chassée de chez moi, on m'a garrochée dehors. C'est ça qui est arrivé. Et ce que j'ai pu trouver, c'est un logement à 300 $ de plus que ce que j'avais avant. Maintenant, je suis loin de toute ma famille, de toutes mes amies, de tout ce que je connaissais parce que j'ai vécu là presque toute ma vie, sur Le Plateau, j'y suis née », a raconté Mme Dufour qui croit que le projet de loi 492, s'il avait été adopté, aurait pu la protéger.
Mme David rappelle qu'il y a des dizaines, voire des centaines de personnes âgées qui se retrouvent chaque année dans la situation de Mme Dufour. « Mon intention est clair : je veux interdire ces évictions. Les propriétaires qui veulent reprendre l'appartement d'une personne âgée à faible revenu ou handicapée pour agrandissement ou subdivision par exemple, devront leur trouver un logement équivalent dans un périmètre de cinq kilomètres à Montréal et sept kilomètres dans le reste du Québec », explique la députée de Gouin.
« Ce sont des femmes à faibles revenus, des femmes seules, qui habitent depuis longtemps dans un logement, dont le coût du loyer, tout en ayant augmenté au fil des ans, demeure raisonnable. Du jour au lendemain cette personne doit se trouver un autre logement, et on sait que le prix des loyers à Montréal a augmenté de plus de 35 % dans les 10 dernières années. C'est particulièrement difficile au plan économique. Mais aussi, et c'est très important pour moi, un déménagement, pour une personne aînée, c'est un chambardement majeur. C'est un déracinement, c'est la perte des réseaux sociaux, c'est la perte de services de santé et de services de proximité auxquels elle était habituée, les services de maintien à domicile qui étaient donnés chez elle par exemple. Et on sait que, dans certains cas, ça apporte réellement des problèmes de santé, physiques et psychologiques », explique Françoise David.
« C'est un jour très positif pour la démocratie parce que ce projet de loi a été présenté par Québec solidaire, un parti d'opposition, et se rend jusqu'à une commission parlementaire, ce qui est extrêmement rare. J'en profite pour saluer la collaboration obtenue du ministre de l'Habitation, Pierre Moreau, et aussi des autres oppositions », ajoute Françoise David. La porte-parole solidaire souhaite que l'adoption finale du projet de loi et des règlements se fasse d'ici la fin de l'année pour que les aîné.es soient protégé.es avant la prochaine saison du déménagement l'été prochain.
SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire
Stéphanie Guévremont, Attachée de presse | Aile parlementaire de Québec solidaire, [email protected], (418) 473-2579
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