Projet de loi 57 et forêt de proximité - Une voie de sortie de crise est déjà
tracée
Nouvelles fournies par
INSTITUT DE RECHERCHE EN ECONOMIE CONTEMPORAINE (IREC)01 févr, 2010, 16:20 ET
MONTRÉAL, le 1er févr. /CNW Telbec/ - L'Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) rend publique aujourd'hui une étude qui propose une voie de sortie à la crise forestière qui perdure. "Cette crise est structurelle et il faut y répondre par un changement majeur dans le régime forestier. Le projet de loi 57 fournit une occasion exceptionnelle de renouveler l'ensemble de la politique forestière québécoise en accordant une place centrale à la notion de forêt de proximité. Pour cela, la ministre
Le rapport de recherche de l'IRÉC analyse en profondeur les enjeux de la crise actuelle à partir d'un cas concret de recherche des voies alternatives. Les auteurs, en effet, analysent les réactions à la fermeture de l'usine de sciage de Champneuf, en Abitibi, et les efforts des populations du Secteur des Coteaux - un regroupement des quatre villages Champneuf, LaMorandière, Rochebaucourt et Despinassy pour qui l'usine était le principal sinon l'unique employeur - pour relancer l'activité forestière et se donner des outils de développement.
Un modèle de développement forestier viable existe déjà
La recherche démontre que le modèle de forêt de proximité élaboré par ces villages pourrait servir de fondement à un régime forestier renouvelé et innovateur. Inspiré par les luttes menées depuis des décennies par les villages des régions forestières et en particulier par ceux de l'Abitibi, le modèle de développement local proposé par le Comité de relance du Secteur des Coteaux redonne à la forêt sa place centrale dans la restructuration de l'économie locale. La forêt de proximité se définit par la délimitation d'un territoire forestier public sous contrôle des communautés locales.
"Il s'agit d'un modèle de développement qui repose sur le contrôle local et territorial de la ressource forestière. Les gens du Secteur des Coteaux n'attendent pas que leur développement soit défini dans les plans d'affaires des compagnies multinationales. Ils proposent eux-mêmes de nouveaux usages de la forêt. Ils ne veulent plus dépendre des compagnies, mais vivre de la forêt", a commenté
Analysant l'ensemble de la démarche du Comité de relance du Secteur des Coteaux, le rapport présente un fascinant parcours. Loin d'avoir été abattus par la crise de la fermeture de l'usine d'Abitibi-Bowater, les villageois ont produit une stratégie de relance qui impressionne par sa rigueur et par son audace. Cette stratégie s'appuie tout aussi bien sur des analyses scientifiques solides que sur une réflexion enrichie par des années de luttes et de revendications pour mettre la forêt au service de la prospérité des villages. Le modèle qu'ils ont élaboré interpelle l'ensemble de la politique forestière du gouvernement du Québec.
"Les gens du Secteur des Coteaux ne demandent pas de faveur au gouvernement. Ils veulent simplement de la cohérence dans la gestion d'une ressource publique aussi importante que la forêt. Ils souhaitent que les forêts soient exploitées pour servir l'occupation du territoire et le développement local. Le modèle actuel, qui privilégie la grande entreprise, a fait la preuve de ses limites. Il ne s'agit plus de tenter de le réformer, il faut s'en donner un autre. La proposition du Secteur des Coteaux est la plus complète et la plus solide des voies alternatives qui aient été proposées à ce jour" a précisé
Au moment où le projet de loi 57 est à l'étude, ce rapport constitue une très riche source d'inspiration pour le bonifier en donnant une place vraiment déterminante aux populations locales dans la relance industrielle et la reconfiguration de l'économie forestière. "La forêt québécoise peut fournir un très puissant levier de développement local. Il faut cependant que le régime forestier le permette. La notion de forêt de proximité telle que la définit le Comité de relance du Secteur des Coteaux fournit des paramètres précis, concrets et opérationnels. Notre rapport établit clairement que ces paramètres servent une rationalité économique rigoureusement arrimée aux exigences aussi bien du développement forestier que de l'occupation du territoire", a conclu le directeur général de l'IRÉC.
Le rapport est disponible sur le site internet de l 'IRÉC www.irec.net.
Renseignements: André Laplante, Directeur des communications de l'IRÉC, (514) 564-7955, (514) 258-4798 (cellulaire)
Partager cet article