MONTRÉAL, le 13 juin 2012 /CNW Telbec/ - L'Ordre des dentistes du Québec déplore que lors de la lecture détaillée du projet de loi 59, l'article 66 ait été adopté sans que les dentistes fassent partie des intervenants qui seront autorisés à accéder au Dossier santé Québec, la banque de renseignements de santé de la population québécoise.
L'article 66 prévoit en effet que les médecins, les pharmaciens, les infirmières et infirmiers ainsi que les sages-femmes, parmi d'autres, auront accès au Dossier santé Québec, contrairement aux dentistes qui, pourtant, sont autorisés à prescrire des médicaments et à réaliser plusieurs actes buccodentaires.
Le Dossier santé Québec ayant été créé dans le but de donner de meilleurs soins et d'aider les professionnels de la santé à coordonner leurs efforts dans le traitement des patients, il y a donc lieu de s'interroger sur les raisons de cette flagrante exclusion.
« Le ministre de la Santé et des Services sociaux fait preuve d'arrogance envers les dentistes en refusant de les inclure dans son projet de loi et en ne les considérant pas comme des intervenants de première ligne, et ce, malgré qu'ils diagnostiquent et traitent des maladies graves, en plus d'intervenir dans des soins d'urgence de haut niveau en milieu hospitalier. De plus, l'Ordre collabore depuis cinq années avec le ministère pour s'assurer que les dentistes fassent partie de cette initiative », indique le Dr Barry Dolman, président de l'Ordre des dentistes du Québec.
Le 9 mai dernier, l'Ordre des dentistes avait déposé un mémoire à la Commission de la santé et des services sociaux qui mène les travaux parlementaires. Dans ce mémoire, l'Ordre indiquait que les actes posés dans la bouche d'une personne étaient loin d'être banals.
Avant de poser tout acte, le dentiste doit en effet établir un diagnostic et un plan de traitement qui tiennent compte de plusieurs facteurs, dont l'état général de santé du patient, les signes précurseurs de certaines maladies ainsi que la qualité des os, des gencives et des dents. Le dentiste doit également connaître tous les médicaments pris par le patient, puisque certains d'entre eux peuvent retarder la guérison, provoquer des hémorragies, comme c'est le cas du Coumadin, un anticoagulant, ou encore empêcher la résorption osseuse, comme les bisphosphonates, utilisés dans le traitement de certains cancers et dans le traitement préventif de l'ostéoporose. Le dentiste est appelé à prescrire des médicaments, à opérer des patients sous sédation et à diagnostiquer plusieurs maladies graves, dont le cancer de la bouche.
« Près de 5 000 professionnels de la santé offrant tous les jours des services de première ligne aux patients ne pourront pas profiter de cette initiative qui a pourtant pour but de faciliter et d'améliorer les soins fournis aux Québécois, affirme le Dr Dolman. Ce manque de jugement est une insulte à notre profession et crée deux catégories de professionnels de la santé, soit ceux dont le ministre reconnaît l'importance et ceux que le ministre choisit d'ignorer comme les docteurs en santé buccodentaire. »
À propos de l'Ordre des dentistes du Québec
L'Ordre des dentistes du Québec regroupe plus de 4 800 dentistes. Sa mission est d'assurer la qualité des services en médecine dentaire par le respect de normes élevées de pratique et d'éthique et de promouvoir la santé buccodentaire auprès de la population du Québec. Renseignements : www.odq.qc.ca.
Victor Henriquez
SFi Relations publiques
514 377-1102
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