Projet de loi 60 sur la laïcité - Au-delà d'un électoralisme ostentatoire : un consensus est nécessaire
QUÉBEC, le 15 janv. 2014 /CNW Telbec/ - « L'interdiction du port des signes religieux est le seul point qui divise profondément la population et c'est justement là-dessus que le ministre Drainville ne veut pas négocier. Comment peut-il prétendre rechercher un consensus? », s'interroge Françoise David députée solidaire de Gouin.
Elle invite le ministre Bernard Drainville à se montrer davantage ouvert aux débats sur son projet de loi 60 afin d'en arriver à un consensus sur la poursuite de la laïcisation de l'État québécois avant les prochaines élections. La députée de Gouin réagissait ainsi ce matin aux travaux entrepris hier en commission parlementaire sur le projet de charte de la laïcité proposé par le gouvernement Marois.
« Pour nous, la question du port des signes religieux par les employés-es de l'État est une question d'application pratique et non de principe. Voici des principes chers à la population québécoise: la solidarité sociale, l'égalité entre les femmes et les hommes, la laïcité de l'Etat, le respect de l'environnement. Tout le reste relève de la mise en œuvre. Quand le ministre conviendra-t-il que plusieurs modèles de laïcité sont possibles et pertinents dans une société démocratique? Ce qu'il faut : nous entendre autour de grands principes et de mesures qui font largement consensus, au Québec », explique Françoise David.
« Pourquoi ne pas travailler à parfaire ces consensus en commission parlementaire afin d'en arriver à l'adoption d'une première charte de la laïcité rapidement ce printemps? Je maintiens qu'une campagne électorale, avec toute sa charge partisane, n'est pas le forum approprié pour débattre de sujets aussi complexes et émotifs. Je m'attends donc à ce que le ministre agisse en homme d'état, se place au-dessus de la mêlée, loin du populisme et d'un électoralisme ostentatoire », de poursuivre madame David.
La proposition de Québec solidaire
La députée de Gouin rappelle que Québec solidaire a déposé l'automne dernier un projet de loi sur la laïcité, acceptant de laisser en marge pour un moment ce qui divise profondément la population du Québec. Ainsi Québec solidaire n'a pas ramené dans son projet de loi l'abolition du financement des écoles privées religieuses, une position qui fait pourtant partie de son programme et que la grande majorité des acteurs majeurs qui présenteront un mémoire appuient.
La proposition solidaire devrait rallier largement les partis représentés à l'Assemblée nationale et la grande majorité des Québécoises et des Québécois. Elle recoupe plusieurs propositions développées dans le document de consultation du Ministre Drainville et dans son projet de loi:
- l'inclusion de la laïcité dans le préambule et le corps-même de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne;
- la clarification du devoir de réserve des employé-e-s de l'État et des services publics;
- la règle de l'offre et de la réception de services à visage découvert;
- l'encadrement des pratiques d'accommodement;
- l'interdiction de porter des signes religieux pour les employés-es de l'État qui ont un pouvoir de coercition et pour la présidence de l'Assemblée nationale.
« Il ne s'agit pas de régler immédiatement toutes les questions relatives à la laïcité de l'État ou à l'intégration citoyenne, mais de chercher à faire avancer la société québécoise dès maintenant vers un vivre-ensemble plus serein », conclut Françoise David qui invite les autres partis politiques à adopter une telle ouverture dans les débats qui se tiendront au cours des prochains mois en commission parlementaire.
SOURCE : Aile parlementaire de Québec solidaire
David Dubois
Responsable des communications- QS
514 208-0454
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