MONTRÉAL, le 7 nov. 2024 /CNW/ - L'adoption par l'Assemblée nationale du projet de loi 67, visant notamment l'élargissement de certaines pratiques du domaine de la santé, vient confirmer le rôle prépondérant des pharmaciens en première ligne de soins. Cette loi permettra entre autres aux quelque 1 900 pharmacies communautaires d'offrir encore plus de services à leurs patients. Les pharmaciens communautaires ont les compétences pour intégrer ces nouvelles activités dans leur pratique et se veulent des partenaires efficaces pour contribuer à l'atteinte des cibles du gouvernement en matière de santé. Cependant, pour assurer le succès de cette orientation gouvernementale, certaines conditions fondamentales doivent être réunies. L'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) demande au gouvernement de se pencher sérieusement sur les solutions qu'elle a proposées dans son mémoire déposé en commission parlementaire pour dénouer des enjeux qui pourraient compromettre le déploiement optimal des nouvelles activités à offrir aux patients en première ligne de soins.
Tout d'abord, rappelons que l'adoption du projet de loi n'est que la première étape vers l'application de l'élargissement dans les pharmacies. Des règlements doivent être adoptés, puis il est crucial que le gouvernement engage des négociations avec l'AQPP concernant les honoraires de ces nouvelles activités cliniques. Le résultat de cette négociation devra jeter de bonnes bases pour un modèle efficace et pertinent. Les honoraires devront être cohérents avec les services demandés et représentatifs de la charge de travail réelle des pharmaciens.
Par ailleurs, un autre dossier important demeure. Comme l'indiquait l'AQPP lors des consultations sur le projet de loi tenues en septembre dernier, l'enjeu du dirigisme* qui entoure le marché de la distribution des médicaments de spécialité doit cesser. Le gouvernement a tous les éléments en main pour mettre fin rapidement et de manière définitive à ces pratiques, sans quoi le réseau québécois de pharmacies sera fragilisé et l'implantation des services cliniques prévus dans la nouvelle loi sera freinée.
« Nous partageons la même vision que le gouvernement quant à l'élargissement du rôle des pharmaciens en première ligne et nous sommes conscients que la valeur ajoutée de notre profession passe par les actes cliniques et par notre capacité à faire une prise en charge holistique de nos patients. Néanmoins, cela doit inclure une rémunération qui incitera les pharmaciens à développer leur offre et des conditions qui leur permettront de servir les médicaments de spécialité à leurs patients. Sur ce point, il n'est ni justifié ni souhaitable de fragmenter inutilement les soins d'un patient s'il peut être pris en charge par une seule pharmacie pour l'ensemble de son dossier. Sans une rémunération adéquate et une répartition plus équitable des revenus de la distribution des médicaments de spécialité, les pharmaciens propriétaires ne réussiront pas à augmenter le nombre de nouveaux services cliniques offerts à leurs patients », a déclaré Benoit Morin, président de l'AQPP.
« Ce projet de loi arrive à un moment où le réseau de la pharmacie subit des pressions importantes des géants internationaux et canadiens qui vont à l'encontre de notre modèle québécois et qui nuisent à la santé financière des pharmacies. De plus, la rareté de main-d'œuvre demeure un défi de taille alors que les besoins des patients ne font qu'augmenter. En investissant dans une vision à long terme de la pharmacie au Québec, le gouvernement peut donner les moyens aux pharmaciens de poursuivre efficacement dans leur lancée d'offrir des services de proximité accessibles à la population », déclare Jean Bourcier, vice-président exécutif et directeur général de l'AQPP.
La question de l'élargissement du rôle des pharmaciens occupera d'ailleurs une large part des discussions lors du congrès des membres de l'AQPP qui se tiendra à Québec les 14 et 15 novembre 2024 sous le thème « Pour un réseau de proximité durable, au bénéfice des patients ». Les pharmaciens sont résolument engagés sur la voie de l'élargissement de leur profession, mais ils sont aussi impatients de voir le gouvernement prendre les mesures nécessaires pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle auprès de leurs patients.
* Dans les cas de dirigisme rapportés, les patients sont dirigés vers une pharmacie désignée qui n'est pas la leur afin d'obtenir un médicament de spécialité. Cette pratique est pourtant contraire aux lois et règlements. Une poignée de pharmacies dites de spécialité, désignées par certains programmes de soutien aux patients et autres tiers, contrôle la majorité du marché en contrevenant entre autres à la Loi sur la pharmacie. Elles lèsent ainsi le patient dans son droit de choisir son professionnel de la santé et s'immiscent dans leur relation avec leur pharmacien habituel.
À propos de l'AQPP
L'Association québécoise des pharmaciens propriétaires, constituée en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels, est la seule association qui représente les pharmaciens propriétaires du Québec auprès des organismes officiels et du gouvernement. Elle regroupe les 2 094 pharmaciens propriétaires des 1 895 pharmacies du Québec, qu'ils soient affiliés ou non à une chaîne ou à une bannière commerciale. Employant près de 49 000 personnes partout dans la province, la pharmacie communautaire constitue l'un des plus importants employeurs privés du Québec. Plus d'un million de consultations sont effectuées en pharmacie chaque semaine, ce qui fait du pharmacien l'un des professionnels de la santé les plus disponibles et appréciés au Québec.
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SOURCE Association québécoise des pharmaciens propriétaires
Renseignements : Association québécoise des pharmaciens propriétaires, Ligne médias : 438 887-0519, [email protected]
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