Projet de loi affaiblissant le contrôle des armes : Victimes et témoins de la tragédie à l'École Polytechnique trahis de nouveau par le gouvernement Harper
MONTRÉAL, le 7 oct. 2014 /CNW Telbec/ - Des survivants, des témoins, des membres de familles des victimes du massacre de 1989 à l'École polytechnique ainsi que les associations étudiantes de celle-ci dénoncent vigoureusement la nouvelle gamme d'affaiblissements aux contrôles des armes contenue dans le projet de loi modifiant la Loi sur les armes à feu et le Code criminel déposé aujourd'hui à la Chambre des Communes par le ministre de la Sécurité publique Steven Blaney.
« C'est incroyable : après avoir aboli la pierre angulaire du contrôle des armes à feu au Canada -- le registre des armes d'épaule -- le gouvernement conservateur continue de céder devant les demandes du lobby des armes, aussi indécentes et aberrantes soient-elles, » se désole Heidi Rathjen, porte-parole de Polysesouvient, un groupe représentant la communauté polytechnicienne ayant lutté pour faire adopter un meilleur contrôle des armes après la tuerie. « Ainsi, après avoir détruit l'encadrement législatif des armes à feu, qui suivait à la trace 5,6 millions d'armes d'épaule circulant au pays, les Conservateurs s'apprêtent maintenant à affaiblir l'encadrement de la possession d'armes, de même que les limites sur la puissance de celles-ci. » (L'encadrement de la possession se traduit par des permis pour les propriétaires.)
« Même si les armes à feu peuvent être utilisées à des fins récréatives, il n'en demeure pas moins qu'elles sont conçues pour tuer, » ajoute Romain Gayet, président de l'Association des étudiants de Polytechnique. « Entre de mauvaises mains, elles peuvent rapidement causer la mort à la seule pression d'une gâchette, permettant le meurtre de multiples victimes en quelques instants. Toute société civile se doit d'encadrer leur usage afin de protéger le public de leurs risques inhérents. Les contrôles sévères constituent le standard dans la majorité des pays développés, or l'agenda des Conservateurs dirige le Canada dans le sens inverse. »
Le groupe se demande d'ailleurs comment les Conservateurs peuvent sérieusement parler d'affaiblir les contrôles sur les armes, alors que sont survenus, il y a à peine quelques jours, trois tueries commises à l'aide d'armes à feu résultant avec de multiples décès : un drame déclenché par une perte d'emploi qui a fait trois morts à Consort, Alberta, et deux tueries à Toronto avec trois victimes, dont deux adolescents.
« Les Conservateurs peuvent affubler cette loi de tous les adjectifs qu'ils veulent, cela ne change en rien la nature irresponsable et immorale de cette législation, ainsi que l'impact réel et négatif qu'elle aura sur la sécurité publique, » dit Nathalie Provost, diplômée de Polytechnique qui a été blessée lors de la tragédie il y a 25 ans. (L'annonce et le nom du projet de loi incluent des termes comme 'sensibles et sécuritaires' ou 'de gros bon sens'.) « Le gouvernement conservateur n'a consulté ni les experts en sécurité publique, ni les victimes avant d'agir. Ses seules références sont les groupes de propriétaires et de marchands d'armes, qui sont cités ad nauseam dans ses communiqués en vue de justifier ses prises de position méprisables. »
« En ce 25e anniversaire de la tuerie à l'École Polytechnique, lors de laquelle quatorze jeunes femmes ont été abattues à l'aide d'une arme légalement acquise, il est odieux que les survivants et témoins de cette tragédie doivent encore sensibiliser nos politiciens fédéraux à l'immense souffrance que peut causer un contrôle inadéquat des armes. Cette législation fait en sorte que les victimes et leurs proches sont trahis de nouveau par le gouvernement Harper. N'ont-ils aucune honte? » conclut Suzanne Laplante-Edward, la mère d'Anne-Marie Edward, tombée sous les balles le 6 décembre 1989.
Pour votre notre analyse des mesures, voir le communiqué complet au :
http://www.polysesouvient.ca/Documents/PRSS_14_10_07_Reaction_ProjetDeLoi_Blaney.pdf
SOURCE : polysesouvient.ca
Heidi Rathjen : 514-816-7818 ou [email protected] ; Nathalie Provost : [email protected] ; Suzanne Laplante-Edward : (514) 626-0123
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