Projet de loi C-4 sur l'ACÉUM - Les accords commerciaux sont bénéfiques lorsque les conditions sont équitables, dit la FCCQ
MONTRÉAL, le 25 févr. 2020 /CNW Telbec/ - La fin des négociations pour le renouvellement d'une entente de libre-échange tripartite nord-américaine a mis fin à une grande partie des incertitudes économiques, mais il importe que les secteurs les plus touchés par le nouvel Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACÉUM) soient soutenus par des mesures transitoires, soutient la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).
« Cet accord s'est conclu au détriment du modèle québécois de la gestion de l'offre », souligne Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ, rappelant qu'il s'agit du troisième accord commercial qui réduit la compétitivité des entreprises sous ce modèle, après l'Accord économique et commercial global (AECG) et l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP). « Cette troisième brèche vient miner la rentabilité de ce système et sa viabilité à long terme. Bien que l'ouverture des marchés consentie soit partielle, son impact financier et commercial sera tout de même significatif pour les industries visées. »
Compensations pour les producteurs et transformateurs laitiers
Comme elle l'a fait à maintes reprises, la FCCQ a profité de son passage en commission parlementaire sur le projet de loi C-4 pour insister auprès du gouvernement fédéral sur l'importance de dévoiler le plus rapidement possible les paramètres du programme de compensation des producteurs et transformateurs laitiers, en vue des versements rapides des sommes prévues. « Il importe que les producteurs d'ici reçoivent un dédommagement équivalent à l'importance du secteur agroalimentaire québécois dans l'économie canadienne », précise Charles Milliard.
Dans le cadre de la négociation pour l'ACEUM, il est difficile de ne pas y voir une forme de sacrifice exigé à un secteur important de l'économie québécoise. « À l'avenir, le principe d'équité interprovinciale devra guider les concessions faites par le gouvernement fédéral dans le cadre des négociations d'accords internationaux », insiste Charles Milliard.
Du soutien pour maintenir la compétitivité de l'industrie de l'aluminium
La nouvelle règle de contenu régional visant le secteur de l'aluminium est une atteinte à la compétitivité de ce secteur, alors que cette question a été clarifiée pour l'industrie de l'acier, mais pas pour l'aluminium. « Des craintes demeurent quant à la possibilité du Mexique de se constituer un marché où il s'approvisionne principalement en aluminium chinois, à moindre prix, pour le transformer par la suite en composante pour le marché automobile », ajoute Charles Milliard.
Cette nouvelle dynamique nuit aux parts de marché du Québec. La FCCQ demande donc au gouvernement fédéral de s'assurer de maintenir la compétitivité de l'industrie, dans un marché qui vient de subir un changement majeur et de faire toutes les représentations qui s'imposent auprès des Américains, pour forcer les Mexicains à respecter les règles du jeu.
Pour du commerce en ligne aussi équitable que possible
Alors que les commerçants québécois peinent parfois à concurrencer avec les entreprises américaines, l'augmentation du seuil de minimis à 150 $ canadiens pour les droits de douane et à 40 $ pour les taxes de vente vient désavantager encore plus les entreprises canadiennes. « Avec l'augmentation du seuil, les commerçants en ligne américains pourraient commencer à offrir les frais d'envoi gratuits vers le Canada, ce que nombre d'entre eux offrent déjà à leurs clients aux États-Unis », affirme Charles Milliard.
La FCCQ souhaite donc que le gouvernement fédéral soit particulièrement vigilant et applique une fiscalité équitable permettant d'assurer la compétitivité des entreprises d'ici face à leurs concurrentes étrangères.
Les accords commerciaux recèlent un grand potentiel, pour autant que les entreprises les connaissent
Pour plusieurs entreprises québécoises, particulièrement les PME, le manque de diffusion d'information au sujet des avantages des accords commerciaux est une problématique. La signature du nouvel ACÉUM devrait être l'occasion, pour le gouvernement, d'adopter un plan pour encourager les entreprises d'ici à bénéficier des avantages du commerce extérieur, entre autres en soutenant mieux les entreprises qui réussissent à exporter pour la première fois, proposant de mettre à contribution la force de son réseau de chambres de commerce. « La diversification des marchés, partout dans le monde, est d'autant plus importante lorsque l'on considère l'incertitude causée par les surtaxes américaines qui a nui à notre économie dans les dernières années », conclut Charles Milliard.
À propos de la FCCQ
Grâce à son vaste réseau de plus de 130 chambres de commerce et 1 100 membres corporatifs, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) représente plus de 50 000 entreprises exerçant leurs activités dans tous les secteurs de l'économie et sur l'ensemble du territoire québécois. Plus important réseau de gens d'affaires et d'entreprises du Québec, la FCCQ est à la fois une fédération de chambres de commerce et une chambre de commerce provinciale. Ses membres, qu'ils soient chambres ou entreprises, poursuivent tous le même but : favoriser un environnement d'affaires innovant et concurrentiel.
SOURCE Fédération des Chambres de commerce du Québec
Joanne Beauvais, Directrice, Communications, Fédération des chambres de commerce du Québec, [email protected], Cellulaire : 514 928-8373
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