Projet de loi modifiant la Charte de la langue française - Les membres du
secteur universitaire du SCFP demandent des changements au projet de loi 103
QUÉBEC, le 9 sept. /CNW Telbec/ - Une délégation du Conseil provincial du secteur universitaire (CPSU) du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) témoignait jeudi matin en commission parlementaire à Québec. Globalement déçus du projet de loi 103 modifiant la Charte de la langue française, les représentants de 11 000 salariés des universités ont expliqué que, dans toutes les institutions francophones où ils travaillent, le français comme langue de travail régresse au profit de l'anglais principalement, mais aussi d'autres langues comme l'espagnol.
Pour Carole Neill, présidente du CPSU, «c'est un cri d'alarme mais aussi un cri du cœur que nous lançons au gouvernement». Elle s'étonne du véritable paradoxe que vivent les universités. «La loi demande à chaque institution subventionnée d'élaborer une politique relative à l'emploi et à la qualité du français. Mais, en même temps, la situation financière des universités et la formule de financement «à l'étudiant» poussent celles-ci à développer de plus en plus de cours en anglais pour obtenir plus d'argent.»
Elle précise. «On ne parle pas de cours de littérature ou de langue anglaise, on parle par exemple de cours de gestion ou de droit dispensés en anglais dans nos universités francophones! Concrètement, cela signifie qu'on exige de plus en plus des employés qu'ils travaillent en anglais, que des chargés de cours doivent enseigner en anglais. Nos membres se plaignent régulièrement de la pression indue qu'ils subissent pour utiliser au travail d'autres langues que le français. Et cela, c'est sans mentionner que l'anglais est devenu la principale langue de publication de la recherche universitaire. Et comme les embauches de professeurs réguliers se font surtout en tenant compte du dossier de recherche, on embauche souvent des personnes qui parlent peu français. Et comme les professeurs réguliers enseignent aussi, il y a parfois des cours données dans un français très approximatif.»
«C'est inquiétant. Au Québec, on est en train de prendre une bien drôle de tangente. Et comme les établissements universitaires sont souvent précurseurs, à l'avant-garde de ce qui s'en vient, je pense que tout le monde devrait s'en préoccuper», ajoute-t-elle.
Dans le mémoire déposé à la commission, le CPSU demande que 1) l'Office québécois de la langue française soit le seul maître d'œuvre en matière linguistique; 2) que les universités soient tenues d'implanter un comité de francisation et un programme de francisation au même titre que les entreprises et 3) qu'un syndicat puisse recourir à la médiation à l'Office, au nom de ses membres, et ce, sans qu'il y ait obligatoirement de victime présumée.
Comptant près de 105 000 membres au Québec, le SCFP représente quelque 11 000 membres au sein des universités québécoises, principalement des employés de soutien et chargés de cours. Présent dans plusieurs autres secteurs d'activités, comme la santé et les services sociaux, les municipalités, l'énergie, les transports urbain et aérien, les communications, les sociétés d'État et organismes publics québécois, le SCFP est aussi le plus important syndicat affilié de la FTQ.
Renseignements:
SOURCE : SYNDICAT CANADIEN DE LA FONCTION PUBLIQUE (FTQ) | |
Renseignements : | Carole Neill, prés. CPSU, 819 376-5044 (cell. : 819 701-7555) |
ou | |
Robert Bellerose, Information SCFP, cell. 514 247-9266 |
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